Impact de la première phase du projet


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Impact global. Le projet a contribué à la ‘potentialisation’ et à l’amélioration des conditions d’existence des bénéficiaires directs et partiellement des bénéficiaires indirects en termes de :

 a.  capital humain : connaissance technique (R2.1 et R2.2), formation (R3.1, R3.2 et R3.3) tant technique qu’en capacités de gestion des associations et des micro-caisses de proximité, potentialisation,

b.  capital physique : aménagements hydro-agricoles (R. 1.2), marchés (R 1.2),

c.  capital naturel : accès aux terres et à l’eau de qualité (R1.1 et R1.2) – Sensibilisation à la qualité des eaux et des terres, de la biosphère, etc.

d.  capital social : renforcement de l’organisation et de la gestion des associations (R3.4) et promotion de l’émergence de leur fédération,

e.  capital financier : génération accrue de revenus permettant des conditions d’existence améliorées pour les populations pauvres des villes. Accès au crédit de proximité pour l’investissement (R1.3 et Act. 2.1.5 du R2.1),

f.   capital politique (gestion de la cité) : libération de la parole, renforcement des capacités des OP et  structuration institutionnelle (R4.1 et R4.2).

 Compte tenu des opportunités et potentialités, le projet HUP a ainsi établi des bases solides pour un développement durable du secteur horticole urbain et le projet HUP périurbain et l’amélioration des conditions d’existence des horticulteurs professionnels et indirectement des populations urbaines.

Les micro-interventions sont considérées par les bénéficiaires comme le pivot technique du projet et elles sont très largement appréciées. Grâce aux micro-aménagements hydro-agricoles, le nombre d’hectares (env. 225 ha) bénéficiant de la sécurisation de l'apport en eau tout au long de l’année, a largement dépassé les prévisions établies dans le document du projet. Cependant la gestion de l’eau au niveau des associations et au niveau de la parcelle peut être améliorée (utilisation non-efficiente de l’eau, voire même gaspillage). De plus, l’entretien des infrastructures (mêmes simples) pose parfois des problèmes au niveau de certaines associations. La mission recommande : (i) d’impliquer davantage des associations bénéficiaires et des compétences locales au niveau de la conception, réalisation et entretien des ouvrages réalisés ; (ii) de prévoir des systèmes de dessablage plus performants des eaux d’irrigation (Kinshasa) – sable pouvant par ailleurs être rentabilisé par les associations ; (iii) lors de l’aménagement de sources, prévoir également l’approvisionnement des populations en eau potable (voir par exemple l’aménagement exemplaire des sources approvisionnant le périmètre maraîcher de la Ruashi à Lubumbashi).

Les marchés de proximité améliorent les conditions d’hygiène pour la commercialisation de produits horticoles de qualité. Par ailleurs, ils ciblent le renforcement de la position des producteurs par rapport à l’acheteur en lui offrant un point de concentration des ventes. Il serait utile de programmer avec les utilisateurs (producteurs, grossistes et détaillants) l’aménagement de marchés à double fonction : d’une part servir de marché matinal de gros/demi-gros pour les producteurs horticoles et d’autre part de marché de quartier (petit commerce) pendant la journée. De plus, l’organisation par les OP de réseaux de commercialisation, ciblés sur les productions PPI de qualité et labellisés, apparaît comme une priorité pour l’élargissement et la fidélisation de la clientèle des supermarchés et restaurants.  

Les micro-réalisations sont perçues par les bénéficiaires comme des réels leviers leur permettant d’étendre soit leur superficie de culture (en priorité), soit de diversifier les espèces cultivées, soit encore d’étaler les cultures tout au long de l’année. Il est recommandé que les micro-réalisations soient clairement séparées des opérations de micro-crédit (caisses de proximité pour le crédit de campagne). On peut ainsi redéfinir les rôles techniques des micro-réalisations, à exécuter au niveau et à la demande des associations (et non des individus).

De cette manière, une attention plus importante devra être portée sur l’intensification des productions et l’application des techniques PPI. Des options techniques PPI adaptées pourraient ainsi être proposées en continu à l’appréciation des maraîchers, notamment au travers les Ecoles au champ, en dehors du contexte contraignant du crédit.

Le Guide pratique d’application de l’Ecole au champ pour l’apprentissage des techniques de la PPI offre une première liste des options PPI proposées aux producteurs. Les Ecoles effectueront leur propre ‘recherche’ sur base d’options potentielles identifiées en fonction de leurs besoins et priorités spécifiques. La base technique devra être développé davantage pour parvenir à l’élaboration de listes dynamiques d’options potentielles adaptées, notamment en ce qui concerne les variétés, les techniques de production (ou bonnes pratiques) et de protection contre les maladies et insectes nuisibles. A cette fin, des cycles de tri préliminaire devraient être opérés, notamment par les CAT ainsi que des associations pilotes appuyées par la recherche ou d’autres personnes ressource. Cette approche permettrait de mieux exploiter les avantages de ‘l’Ecole au champ’ et de dynamiser ses activités en relation directe avec les problèmes rencontrés par les producteurs. Ainsi, des solutions PPI efficientes pourraient être plus rapidement dégagées par les ‘écoles’ au bénéfice d’une production intensifiée, d’une augmentation de revenus pour les maraîchers et d’une préservation de l’équilibre de l’écosystème.

Micro-caisses de proximité autogérées par les associations. Dans l’ensemble, malgré un démarrage relativement difficile, les bénéficiaires sont très satisfaits des mécanismes de micro-financement et des MEC mis en place par le projet. La responsabilisation des membres des associations maraîchères, a conduit à une appropriation effective et à l’autogestion des caisses par des comités de gestion, de crédit et de contrôle nommés par l’AG de l’association.

Professionnalisation des partenaires. Le projet HUP comportait un important volet de renforcement des capacités, tant au niveau des techniques de production que du renforcement des capacités des associations de base, en matière technique et de gestion. Le projet a utilisé avantageusement une double stratégie, d’une part de sessions de formation et d’autre part de formation continue des acteurs sur le terrain. De plus, dans le cadre de son rôle mormatif, le projet a capitalisé ses acquis au niveau d’outils de formation, notamment par la production et la diffusion de matériel de formation et de vulgarisation sur les techniques PPI, un Curriculum de l’animateur au champ, un Guide pratique du maraîchage, un Guide pratique de l’application de l’école aux champs, l’utilisation de HORTIVAR, etc.

De plus, les services d’appui technique ont été formés, les séances de l’Ecole aux Champs sont conduites par des animateurs formés en continu et les producteurs ont bénéficié de l’auto-apprentissage au niveau des ‘Ecoles aux Champs’. Les associations et coopératives maraîchères ont reçu une formation à la gestion notamment dans le cadre de la création de caisses autogérées. L’organisation régulière du suivi des associations a permis de promouvoir leurs connaissances théoriques et pratiques en techniques PPI et en gestion. Les services d’appui technique publics et les ONG ont été impliqués dans la mise en œuvre des activités de popularisation des concepts de PPI et de l’Ecole au Champ : leur appui est considéré par la mission comme significatif et de qualité professionnelle. Enfin, la mission apprécie l’efficience et l’excellent rapport coût/résultats de la composante formation.

 

La gestion et l’organisation au niveau des associations. La mission souligne les progrès énormes réalisés en 3 ans au niveau de l’organisation des associations et leur gestion tant à Kinshasa qu’à Lubumbashi. La constitution récente de la plate forme COMALU (Comité des maraîchers de Lubumbashi) comme fédération des associations de maraîchers montre clairement la dynamique interne qui anime les associations. De même, l’association (temporaire) entre les associations paysannes UMAD, CTD et ‘Main dans la main’ en vue de commercialiser ensemble leur production maraîchère de qualité au niveau des supermarchés de Lubumbashi implique non seulement un accord entre associations pour la commercialisation, mais également une organisation de la production pour permettre un approvisionnement constant de produits de qualité. A ce titre, il est capital d’associer davantage le secteur privé tant en aval qu’en amont de la production pour la promotion intégrée de la filière.

La mission relève également un certain nombre d’éléments qui vont influencer le déroulement de la deuxième phase du projet, dont : (i) la demande soutenue en légumes et fruits qui n’est pas satisfaite  par la production nationale; (ii) la diversification de la production horticole est amorcée mais n’est pas encore suffisante, en particulier en saison des pluies et pour les fruits ; (iii) les difficultés croissantes pour l’approvisionnement en intrants et leur accès par les maraîchers ; (iv) les techniques pratiquées sont encore inadaptées en particulier pour ce qui concerne l’irrigation et le phytosanitaire (la réglementation phytosanitaire nécessite une adaptation à la stratégie PPI) ; (v) les organisations paysannes devront encore être renforcées (discipline, motivation, encadrement, formation) ; (vi) le faible accès des ONG locales aux financements internationaux ; (vii) l’organisation déficiente de la commercialisation des produits horticoles ; (viii) l’intervention des services d’appui n’est pas suffisante notamment en matière de recherche sur les légumes et fruits en particulier. Les principales contraintes et freins au développement du secteur sont : l’accès sécurisé aux ressources, le faible niveau technique, et le manque d’organisation des producteurs. Pour les opportunités, la création de revenus et d’emplois et de revenus, l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’impact sur la santé publique et l’action sur l’environnement sont bien analysés. 

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