Les Beaux Partis

Par Enjeleur Des Méchins

Comment parler de la gente et douce Damoiselle de Pontvallain sans mentionner d'abord son illustre ancêtre, la grande Étiennette.

 

En fait, on sait peu de choses de la fantasque jeunesse de l'intrigante. L'on sait cependant qu'on la remarqua pour la première fois en terre sainte. C'est durant la seconde croisade qu'apparaît pour la première fois ce savoureux personnage. Sa jeunesse, son entrain, sa beauté attiraient tous les regards lorsque le sein nu, elle chevauchait parmi les amazones de l'orgueilleuse duchesse d'Aquitaine, alors Reine de France. Qui était elle? Bizarrement personne, semble t-il, ne s'en souciait. L'on sait cependant que la reine lui porta attention. Or, si terrible regard peut, comme on le verra, mener loin.

 

Quoi qu'il en soit, de retour en France, parmi les puceaux qui se pressaient aux parages de la Reine, l'on ne pouvait manquer de constater la quantité de soupirs dirigés vers la voluptueuse amazone a la vesture arabe.

 

S'affolant de tant de désespoirs, la reine et son parage voulurent limiter les dégâts. On pressa donc la pucelle de faire choix parmi les partis les plus honorables. À la surprise générale, son choix se fixa sur un puceau champenois de Provins, riche, soit, honorable on le convint, mais somme toute, fort discret, si on le compare à la flamboyante Étiennette.

 

La famille s'effrayât d'une telle alliance, mais la faveur d'une Duchesse, Reine de France peut beaucoup, et le mariage se fit.

 

Celle qu'on nommait désormais la dame de Pontvallain alors s'installa à la cour de du très haut et puissant Henri de Champagne Champagne. On ne peut naturellement ce jour d'hui confirmer la rumeur mais les mauvaises langues disent que de son jeune temps le flamboyant prince champenois faisait montre d'égards pour l'impudique Amazone que la galanterie seul ne justifiait pas. Toujours est-il que le prestige et l'influence des Pontvallains crut démesurément a cette époque .

 

Fort longtemps elle y moissonna les cœurs et y fila parfait bonheur... Enfin presque! Il manquait au bonheur du couple un poupon a cajoler.

 

L'aventureuse vit s'éloigner ses anciennes amies. Sa protectrice d'antan, maintenant Reine des Anglois, était l'ennemie. Sa faveur et celle des Pontvallain cependant, auprès des comtes champenois, étaient établies et l'on chuchote qu'elle travailla au mariage de Marie de France (fille d'Éléonore) à son Maître (Henri I, comte De Champagne.

 

Au moment ou d'autres s'étiolent la Pontvallain soudainement se mit a prospérer étrangement, que diable, les commérages allaient bon train, était-il possible que celle qu'on disait stérile imiterait Sainte Anne?

 

Il fallait y croire et bientôt les Pontvallain en émoi s'émerveillaient de l'apparition d'un poupon menu mais magnifique qu'on nomma Mariette (petite Marie).

 

Le couple fut à nouveau béni l'année suivante d'une sœur pour Marie qu'on nomma Colette.

 

Bientôt, le malheur frappa la désormais matrone. Elle perdit son époux. Elle se retira désormais en Pontvallain qu'elle régentait en commère avisée pour ses filles.

 

Le temps passa, l'incertitude fit qu'elle sortit peu, mais la nécessité la ramena à la cour de Marie. Elle voulait moissonner les suffrages pour ses filles et ceux-ci ne manquèrent point. Bientôt, l'aînée traînait à sa suite, tel un chien en laisse, un des plus en vue bretteurs de Champagne, Robert Mâchefer, seigneur de St-Ivy en Arme, un des mignons (champions) du jeune Thibaut. Le brillant cavalier convenait à la fantasque mère qui exigea que le couple et le premier enfant prissent nom des Pontvallain pour en obtenir à sa mort les domaines.

 

Mais terrible malheur vint frapper en son vieil âge la légendaire matrone. Suite à plusieurs fausses couches, la trop délicate fleur périt à la venue en ce monde de la douce Isabeau.

 

Quelle tristesse pour une enfant aussi douce que la belle Isabeau.

 

On Imagine sa prime jeunesse entre un père et une ancêtre sûrement trop occupés de leur douleur pour cajoler le rose poupon.

 

Pourtant la fleur croissait, bon sang ne mentait pas et la pucelle moissonnait autour d'elle les cœurs. A sa présence le soleil brillait et la joie revint. La vieille, en qui personne maintenant ne reconnaissait l'ensorceleuse d'antan, entourait l'enfant de soins jaloux. Elle employait son gendre à régir les domaines. Elle l'éloignait ainsi dit-on pour, par devers elle, garder l'infante.

 

Telle fixation chez les aînés est parfois mauvaise. Ainsi voit-on la pauvre enfant dans sa vingt-sixième année belle à envie, aux espérances considérables du fait de la vieille, sans aucun mari en vue.

 

Commençât alors le temps des deuils: deuil de la grand-mère, régence du père.

 

Tel les Isabelles que nous présentent les adeptes de l'antique Thépis (muse du théâtre), notre ingénue se retrouva gardée par un père jaloux. Jouissant enfin des terres, Monsieur de Pontvallain, lui aussi, voulut enfin conserver sa fille par devers lui.

 

Peut-être craignait-ils tous de voir le drame de la belle Mariette se reproduire.

 

Toujours est-il qu'on ne pouvait pas plus soupirer après la belle que sous le joug de la vieille.

 

La toujours pucelle Isabeau, vint retrouver en Arme son père pour avec lui jouir doucement des terres de St-Ivy.

 

Tous ici blâmaient le trop jaloux paternel de conserver par devers lui ce trop beau fleuron de notre royaume. Il construisit à St-Ivy un confortable manoir nommé en honneur de sa fille Pontvallain. Pays plat où pousse la Vigne, St-Ivy est un considérable hameau de 7 feux.

 

On y produit un vin joyeux qui pétille à la langue, considérablement fruité, produit par les vignerons qui suivirent leur belle de Provins. Les caves de Pontvallain regorgent du joyeux nectar. Les lieux, émulant leur maîtresse, savent retenir et enivrer qui n'y prend garde. Le vin qu'on nomme le St-Ivy est excellent, quoique sournois. Gardez-vous en! Il saura fort faire payer demain, le plaisir du jour. Le haut St-Ivy ou cru Pontvallain, quant à lui, rivalise ceux de Provins. Il est brut et se boit généralement en compagnie que l'on souhaite favorablement...impressionner.

 

Pourtant à nouveau le malheur frappe la gente innocente.

 

Pouvant enfin jouir de son père, elle ne le retrouve que pour le perdre désormais.

 

Sans le soutiens de ses gens on se demande que ferait la vénérable (elle coiffe presque la Catherine) infante d'Ivy.

 

Alliée aux Coteau, du chef de son père, désormais le bons cuens de Laurencia parle pour elle.

 

Dans son Parage volettent parmi les plus beaux ramages du Royaume, La dame Angélique de Fleuriel, sa cousine, espérant champion qui lui retrouvera un bien contesté. La dame Brianna, l'on ne m'a point révélé la raison de sa fuite, mais l'on ne peut qu'imaginer le désespoir des Fraser à l'envol d'un tel oiseau. La belle, est me dit-on, migresse (herboriste) de talent. La gente Louise enfin, suivante de Brianna, complète l'enivrant quadrille de Pontvallain.

 

La dame, quant à elle, fleure bon comme sa terre. Enivrante, voluptueuse comme son vin jeune, elle affole l'imprudent puceau qui la côtoie, et l'on suspecte l'influence de la vielle ancêtre dans ses façons, Ses formes voluptueuses ont tout l'antique attrait du péché tel que décrit seigneur par votre tendre mère lorsqu'elle tentait de vous prémunir contre les attraits du péché auquel tant et tant on joyeusement succombé. Ses yeux sont des lacs d'innocence ou des éclairs de malice surprennent le cœur non prévenu. Gardez-vous Puceau! Le fol amour vous guette en ces parages et vous aurez beaucoup de rivaux en cette quête.

 

Qui en notre royaume saura conquérir l'affolante maîtresse de tels biens ? Qui fera l'envie des damoiseaux de notre royaume? Maître de la dame et du bien. Fi!... Maître du bien, esclave de la Dame.

  

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