Les débuts:

Le principe de l'enluminure est de faire un lien entre l'image le texte et l'ornement.

 

Égypte

Les Égyptiens rehaussaient déjà leurs écrits par l'utilisation de personnages vermeille au début de passages importants. Au départ, ceci a été suivi par les Grecs et les Romains.

 

Empire romain

La pratique d'enluminure a commencé durant la dernière période de l'empire romain en Italie. Toutefois, la plupart des œuvres on été détruites par les invasions barbares au 5e siècle ( Le 31 décembre 406 des troupes importantes de cavaliers vandales, suèves et alains franchirent, par surprise, près de Mayence, le Rhin gelé. Cette percée est définitive. Rome ne peut plus comme au IIIe siècle colmater les brèches de ses frontières). Les représentations sont surtout effectuées pour des manuels astronomiques. Ex: manuscrits d'Aratus. Le 1er specimen trouvé à été crée en 354. C'est un calendrier romain qui a été exécuté durant le règne de Constantine La Jeune pour un certain Valentinus. Il est composé de figures ombrées de bistre (brun noirâtre) avec des lettres et des bordures ornementées enrichissant un texte en latin.

 

Empire byzantin

Mais, c'est dans l'empire byzantin que commence l'enluminure dans son véritable sens. Probablement que la coutume d'introduire l'or dans l'ornementation des livres origine de la nouvelle cité de Constantinople. Au 5e siècle, les Byzantins ont commencé à exécuter des miniatures entourées de bordures en or. D'ailleurs, les enluminures byzantines étaient parfois composés d'écrits argent ou or sur du papier vélin pourpre (probablement pour rendre hommage à la pourpre: empereur). Ex: Codex purpureo-argenteus écrit en 360. Les premiers styles d'ornements byzantins ressemblaient beaucoup à ce qui a été fait en Perse et encore à de plus anciennes sculptures. Byzance a d'abord emprunté le style de l'est mais, n'a jamais été au-delà. En effet, les artistes byzantins n'ont pas été à l'apogée de cet art. Ils ont continué à effectuer le même genre de miniatures, réminiscence de leur passé grec. Cela ressemblait à un ensemble désorganisé plutôt qu'à un ensemble artistique avec principes. Constantinople exerçait une très forte influence auprès du reste de l'Europe vu la désorganisation due aux invasions barbares. Par conséquent, leur traitement de sujets chrétiens furent rapidement imités par les artistes plus à l'ouest qui devinrent plus libres dans leur version.

 

Irlande

Parallèlement, en Irlande, au 4e siècle on retrouve les premières traces de textes enluminés avec leur style bien particulier (entrelacs celtiques). Ce sont les graveurs de boucliers et autres armes qui commencèrent à orner des textes. Le style était bien différent de celui de l'art roman sauf pour la forme des lettres. Un exemple connu de cet art, au 6e ou 7e siècle, est contenu dans le Livre de Kell où l'on retrouve des entrelacs, des oiseaux et autres animaux. Les enluminures y sont très colorées et soulignées de noir.

 

 8e et 9e siècle:

Les styles commencent à s'épurer, se départent de l'influence de l'empire romain. On voit apparaître les plus grands développements avec le style Charlemagne (ou franco-romain) où la bordure partielle est utilisée. Ce style est principalement pratiqué à la chapelle d'Aix (ville où Charlemagne tient sa cour) et dans les régions environnantes. En Angleterre, la lettre enluminée est enrichie d'or et d'argent comme sur le continent mais, les entrelacs sont plus utilisés aux extrémités.

 

 10e et 11e siècle:

Le style évolue et devient beaucoup plus élaboré. L'Angleterre a maintenant un style bien distinctif. Les textes sont encadrés de 2 bordures d'or similaires. Il y a plus de symétrie et plus de variété dans les formes et les traitements. Le style est aussi plus angulaire. La plupart des travaux sont faits à Winchester où une école d'enluminure est créée sous le patronage de Bishop Aethelwold.

  

 12e siècle;

Le style devient plus fleuri plus flamboyant . On y retrouve des entrelacs parfois terminés par des têtes d'animaux parfois parsemés d'animaux. L'espace entre les ornements est souvent coloré de bleu et de vert. Les lettres enluminées sont rarement enrichies d'or mais souvent surlignées de rouge. Elles deviennent plus élaborées et plus précises dans leur exécution. On retrouve 2 écoles distinctes: entrelacs blancs avec un arrière plan colorée et entrelacs richement colorés avec un arrière plan or ou de couleur foncée.

 

 13e siècle:

Le courant de styles est la suite logique des courants du 12e siècle tout en comprenant plus de détails. On y retrouve des sujets humains et animaux accompagnant le texte mais, aussi occasionnellement comme unique tableau en soi. Parfois l'enluminure occupe la page entière, ce qui est rare au 12e siècle. Un style bien différent surgi où l'image centrale devient le principal sujet et où la bordure devient secondaire. Les lettres enluminées deviennent aussi partie intégrante de l'image et sont elles-mêmes entourées de bordures. Ces enluminures s'inspirent du style byzantin tout en étant très différentes (le style oriental a complètement disparu). Ce style a débuté en Italie pour commencer puis, s'est étendu en France sous Louis IX dit St-Louis (1214-1270) vu le commerce exacerbé par les croisades. Ce n'est toutefois pas le style le plus répandu. Un autres style émerge: le gothique. Il est plus angulaire que les autres styles qui conservent une certaine impression circulaire. Ce style toutefois sera plus répandu au 14e siècle. Un dernier style apparaît. Une lettre avec une longue queue forme une sorte de bordure d'un côté de la page terminée par un parchemin ou une feuille vrillée au bas de la page et parfois passant dans la partie inférieure du texte. Quelques fois, la lettre est terminée par un dragon ou par une mince ligne d'or. Au 13e siècle, une école d'enluminure est formée à Paris et cette ville devient renommée pour son art.

 

 14e siècle

L'art de l'enluminure se diversifie de plus en plus, plusieurs styles interagissent. D'abord, la barre régulière ou la bordure formée de feuillages ou formée d'une initiale se terminant par une queue de dragon donnent naissance à une catégorie de bordures aux couleurs variées commençant en haut du texte et se terminant au bas de celui-ci. On retrouve dans la même catégorie un thème ayant comme principal sujet les branches de lierre avec des feuilles colorées alternativement de bleu et de rouge rehaussées de blanc. Ce style gothique dans sa plus pure forme apparaît au même moment où toutes les formes d'art s'y intéressent: architecture, peinture, orfèvrerie, calligraphie, etc. Au milieu du 14e siècle, on retrouve un luxe. impressionnant de détails: entrelacs plus complexes et introductions d'oiseaux et autres objets (parfois grotesques) entre les feuilles de lierre. De plus en plus les miniatures deviennent partie intégrante du texte et d'autres sujets que les Saintes Écritures sont dignes d'intérêt. Les chants des troubadours et des trouvères sont maintenant couchés sur parchemin. Au départ, ces œuvres furent peintes avec de l'or à la manière de Byzance mais comme l'art de l'enluminure avait déjà beaucoup évolué auparavant, cette technique fut vite abandonnée pour des techniques plus variées comprenant des œuvres davantage colorées. Vers la fin du 14e siècle, on retrouve aussi des œuvres comprenant des fonds de 2 ou 3 tons de la même couleur (souvent rouge ou bleu) sur un damas d'or avec éventuellement un décor architectural. Le style anglais continue d'évoluer avec une profusion de détails mais on y retrouve toujours les style angulaire et les bordures d'or asymétriques caractéristiques. En Italie, le lierre ne devint jamais un caractère prédominant ni le style gothique d'ailleurs. Le style italien prend sa source dans le style byzantin tout en étant très différent. Il est aussi influencé par l'Est tout en étant très original dans son traitement. Les enluminures sont surtout effectuées en Sicile. Les Normands trouvèrent l'empereur byzantin en possession de cette île et l'union de l'art normand et byzantin aurait donné naissance à ce style particulier. Un autre style retrouvé en Italie était composé essentiellement d'une lettre initiale à longue queue apparemment exécutée entièrement au crayon, les lettres étant généralement complètement bleues entourées de petits et délicats dessins rouge.

  

 Début 15e siècle

 Le style anglais continu sur sa lancée du 14e siècle. Il ressemble au style du 10e siècle tout en étant plus fleuri et en ayant plus d'entrelacs. De plus, le lierre du 14e siècle est toujours utilisé. Suite à la conquête D'Henri V, on voit apparaître la fin de la période distinctive de l'enluminure anglaise. En effet, la communication avec le continent devint de plus en plus importante et les artistes étrangers furent introduits sur le continent en si grand nombre que les artistes anglais en devinrent désorganisés. Par la suite, les plus belles enluminures furent presque entièrement exécutées sur le continent. Suite au règne temporaire d'Henry V, il n'y eut plus aucun exemple important d'enluminures en Angleterre. Cet art atteindra son apogée sur le continent Le dernier style anglais décrit ci haut devint le précurseur des bordures bien connues du milieu et de la fin du 15e siècle. Les bordures de feuilles de lierre au départ très simples au 14e siècle puis, plus élaborées, devinrent plus fleuri, plus flamboyant perdant du même coup leur caractère angulaire. Un style distinctif apparaît: les feuilles de lierre (toujours or) sont présentées en arrière plan alors, que le reste des sujets, souvent très beaux et riches en couleur, deviennent plus proéminents.

 

 Milieu 15e siècle

Au milieu du 15e siècle, le lierre devint accompagné de d'autres types de feuillages. La symétrie est abandonnée. Le style est plus irrégulier. Ces arrangements nécessitent donc la restauration de l'équilibre de la composition souvent balancée par de petites ronds or soulignés de noir et entouré de lignes noires irradiant autour donnant ainsi un aspect ensoleillé. Cet effet, était utilisé auparavant mais modérément. Au milieu, du 15e siècle, cet effet est tellement utilisé qu'il fait partie de l'arrière plan. Les personnages sont arbitralement introduits au milieu des arabesques. Parfois se sont des monstres, des insectes ou des reptiles. On voit aussi apparaître l'introduction de plusieurs types de plantes: fréquemment pâquerettes, colombine, fraisier rose et parfois, mûre et vigne. Lors de cette période, les blasons commencent à être introduits comme figure dominante. L'on retrouve sur la 1ère page de la plupart des livres enluminés, les armoiries de la personne pour qui le travail a été exécuté.

 

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