Instruments et genres musicaux des Bwa |
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Les Bwa occupent une vaste région à cheval sur le Mali et le
Burkina Faso. Au Mali, ils constituent la majeure partie des
populations des cercles de San et de Tominian avec des
débordements dans les cercles de Koutiala et de Yorosso.
Danseur de la musique du kòni |
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Les Bwa possèdent un riche patrimoine musical. Cette richesse se révèle dans les pas de danse, les variétés chorégraphiques et gestuelles, les tenues ainsi que l'engagement dans la danse que le danseur exécute vigoureusement, sans retenu. Nous soulignons qu'en cela, la danse des Bwa se distingue radicalement de la danse des Peul qui est basée sur des gestes légers et gracieux. |
Pour les Bwa, la musique n'a de valeur en effet que
lorsqu'elle associe harmonieusement les pas de danse
énergiquement exécutés, les variétés chorégraphiques et
gestuelles bien élaborées, changeant et s'accordant avec les
pas, et les costumes de danse.
Les costumes occupent effectivement une place de choix dans la
relation du danseur à la danse, et dans celle du danseur aux
spectateurs. Ils sont généralement composés de trois
éléments : la coiffure, 'ori, portant des ornements
multicolores, le gilet de filet, 'a'obansoro dont la structure
transparente laisse voir les mouvements de corps du danseur et
les deux lots de grelots, woyonan, qu'on attache aux pieds et
dont le tintement précise les pas et le rythme de la danse.
Par son talent à associer harmonieusement ces différents
éléments caractéristiques de la musique bwa, le danseur se
fait une identité et une place dans la société. Ce qui prouve
le rôle de la musique comme élément permettant à l'individu
de s'affirmer dans cette société. Il en est de même pour le
musicien qui se recrute surtout parmi les griots.
La musique traditionnelle est produite à diverses occasions :
rites traditionnels de la société bwa, fêtes chrétiennes,
fêtes nationales, etc. Ces occasions sont intimement liées à
la consommation collective de la bière de mil. Ce qui accroît
considérablement l'excitation des danseurs et des musiciens.
La richesse chorégraphique et vestimentaire de la musique
traditionnelle des Bwa ne repose pas cependant sur une grande
variété instrumentale. Deux types d'instruments sont presque
omniprésents dans leur production musicale. Il s'agit du petit
tambour appelé dumanu (en langue bomu), à deux peaux tendues
par des cordelettes sur un corps cylindrique en bois largement
entaillé en son milieu et qu'on appelle communément
"tambour à aisselles ", et d'un autre petit tambour à
deux membranes, appelé i'izo, moins long que le premier et dont
le corps cylindrique en bois n'est pas entaillé. Ces deux
instruments, généralement joués ensemble, entrent dans la
composition d'autres ensembles instrumentaux tels que les
xylophones, cooza, dont la forme fortement arquée les
différencie du xylophone bamanan, la harpe-chevalet, kòni, les
cors, bansi, semblables aux cors bamanan. La harpe arquée
appelée korozo, dont la caisse de résonance est une calebasse
fixée au coude de l'arc, est aussi caractéristique des
instruments musicaux des Bwa. A cela s'ajoutent deux
membranophones: le karanko et le kanamun aux corps cylindriques
en bois plus longs.