Le Mali: musique traditionnelle
Instruments et genres musicaux des Dogon |
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Les Dogon se repartissent entre les cercles de Bandiagara, Koro
et Bankass, couvrant les grandes zones dialectales de cette
ethnie.
Sur le plan instrumental, la tradition musicale des Dogon est
surtout riche en tambours. Il y a le tambour en calebasse, bar
po, le grand tambour, boï na, le "tambour à aisselle"
gom boi, et le kòbe, seul tambour en calebasse ornée dont
jouent les femmes à l'occasion des fêtes de baptême, mariage,
tabaski et ramadan. A cela s'ajoutent quelques sifflets, sujeï,
flûtes, kere, à 4 trous, cors, kele et luths monocordes, nkoni.
Comme chez les Bamanan et les Senufo, la production de la musique
religieuse des Dogon est strictement liée à un calendrier
rituel saisonnier au cours duquel sont pratiqués les rites des
ancêtres, les rites funéraires et les rites agraires. Les
chants et danses du grand rituel sigi accompli tous les soixante
ans, font partie des rites d'ancêtres qui se produisent
exclusivement dans leur contexte social et saisonnier. Les
séquences les plus importantes de ce rituel sont: la "
danse du sigi ", sigi melu, la " langue secrète du
sigi ", sigi so.
La société des masques est chargée notamment d'accomplir
les rites funéraires ou de levée de deuil, cérémonies au
cours desquelles les masques dansent pour diriger le principe
spirituel des défunts vers les poteries funéraires, consacrant
ainsi leur passage au rang des ancêtres. Cette conception de la
mort confère à la musique des Dogon un contenu funéraire
prononcé diffusé dans de " vieux chants ", nunge pei.
Ainsi, outre les célèbres danses des masques, exécutées au
son de la musique jouée à l'aide de tambours typiques tels que
le tambour à aisselle et le grand tambour des funérailles, il
existe les "chants funéraires ", danji, les
"chants de douleurs ", boroni, et les "chants de
la mort ", semele.
Parmi les chants anciens, il y a aussi ceux qui sont liés à
l'agriculture, à l'intronisation du patriarche dogon, le hogon.
A ceux là s'ajoutent les répertoires secrets des hommes et des
femmes, chantés à la dernière étape des funérailles.
Les répertoires des hommes sont surtout exécutés pendant les
manifestations publiques tandis que les chants accompagnant les
activités féminines tels que le filage du coton, l'écrasement
du mil sur la meule, l'apaisement de l'enfant, les amusements des
jeunes filles au clair de lune, etc. se font dans un cercle plus
intime.