Instruments et genres musicaux des Sénoufo et Minianka

   
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Les Senufo occupent un territoire situé au sud-est de la région de Sikasso, à cheval sur le Mali et la Côte d'Ivoire. Les Minianka, eux, se trouvant au Nord des premiers, sont à cheval sur le Mali et le Burkina Faso. Les principaux instruments de musique des Senufo sont : le jegele xylophone
et ses deux baguettes ; le cepinnè, petit tambour en forme d'écuelle couverte de peau dont jouent exclusivement les femmes ; le napingè, tambour en calebasse couverte de peau dont jouent exclusivement les hommes ; le javirijaangi, harpe-luth, (type du mpòlon bamanan) ; la flûte, wiili, en bambou ; le sicahali ou ficaana, sorte de hochet en calebasse mais qui à l'origine était fait de fruit de baobab ; le sifflet, tubele, en bois sculpté appartenant à la société d'initiation des 'bouffons'.

 

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Tambour de femme, accompagné de trois xylophones. Musique jouée surtout à l'occasion des travaux agricoles

En dehors des occasions de simple réjouissance, la production de la musique traditionnelle des Senufo est soumise à un calendrier de rites agraires, initiatiques et funéraires spécifiques à la société senufo. La musique bupinri, jouée à l'occasion du rite kannyanringe, "marche à travers le village " -rite de consécration d'une génération- est directement liée à la société d'initiation des bouffons. Sa danse se fait dans une procession. Les acteurs de cette procession sont disposés selon la structure de l'institution et leurs gestes rituels reflètent le rôle de critique sociale des bouffons. Il en est de même de la musique samiyègi, nom d'un grand masque en bois taillé à l'image d'un oiseau-pêcheur. Les rites de sortie de ce masque ont lieu pendant une semaine, tous les sept ans ; ses porteurs sont les membres d'une société initiatique basée sur les classes d'âge et son apparition se fait en musique produite à l'aide de pièces métalliques (fer de houe et de hache) qu'on frappe les unes contre les autres. Les musiques cepinnè, "tambour de femme ". nabigè, "tambour des hommes " accompagnant souvent la harpe-luth javirijaangi, sanpinre, " tambour royal ", samuuri, " réjouissance du roi ", ficaana, kanza, etc., sont produites à la fois pour encourager les cultivateurs dans les champs et à l'occasion des toilettes funèbres. Les cérémonies funéraires peuvent avoir lieu une ou plusieurs années après l'inhumation du défunt. Elles se placent toujours en saison sèche, après les récoltes, au moment où les greniers regorgent de vivres. En considérant l'importance accordée aux funérailles et le comportement de chaque individu vis-à-vis d'elles, on pourrait en déduire que le Senufo vit dans la préoccupation constante de bénéficier de funérailles grandioses qui, pour lui. sont purificatrices. Cette conception de la vie après la mort oriente considérablement la musique des Senufo pour lui donner un contenu funéraire de premier ordre. Pour cette raison la musique est une constante des cérémonies funéraires, laissant une large place à l'évocation du défunt. Le xylophone, jegele, accordé sur une échelle pentatonique, est utilisé seul ou à plusieurs (1-3). Il est généralement accompagné du tambour des hommes, nabingè, pour donner un genre musical à part ; mais il est aussi associé à beaucoup d'instruments pour produire d'autres genres musicaux. Ce qui fait de lui l'instrument caractéristique de la musique des Senufo. Il est répandu sous l'appellation de turuka-bala dans tout le sud-est du Mali, chez les Bamanan, Minianka et Bwa.

 

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Chez les Minianka, la musique s'enracine également de façon profonde dans les cultes et les funérailles. Le genre musical nyokò. nom de la deuxième fille en milieu minianka, est l'une des musiques caractéristiques de cette population. Sur le plan culturelle, il est placé sous la protection de l'esprit de la "mère de nyokò ", nyòkònun, matérialisé par le fétiche Maa. Pour cette raison, le nyòkò, bien qu'exécuté par les hommes et dansé par les hommes et les femmes, est considéré comme une musique de femme. Ce côté cultuel du genre musical nyòkò fait peut-être aussi de lui la musique populaire par excellence en milieu minianka. Il est joué en promenade dans les rues du village à l'occasion des fêtes traditionnelles tel que le nampun, des fêtes chrétiennes (Noël et Pâques) et musulmanes (tabaski et ramadan).
La musique des chasseurs, lozobgoyo ou lozo koninyo (déformation de donzo kòni bamanan), est produite avec une harpe-luth à six cordes, des castagnettes métalliques et un tambour à aisselles. Elle est essentiellement destinée à l'évocation des exploits de chasse, l'enterrement et les funérailles des grands chasseurs et des vieilles personnes, ainsi qu'à l'adoration des fétiches tels que Nango, Zié et Dagòrè. Il en est de même pour le genre zagere ou zage, appartenant au vieux fonds musical minianka en voie de disparition et des sifflets, faanga. Le long tambour à une peau avec caisse de résonance en bois, ping, et les gongs métalliques sont utilisés pour jouer le nyòkò ainsi que beaucoup d'autres genres musicaux. Bien que ces instruments existent chez d'autres ethnies, tels que les Khassonke, ils const

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