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Le Mali entend faire reposer son objectif de croissance essentiellement sur le secteur privé, tant national quétranger, dont la participation doit être élargie à lensemble des activités, y compris les services publics marchands. Outre la mise en place dun cadre des investissements incitatif, lEtat traduit dans les faits sa volonté de libéraliser léconomie en se désengageant le plus possible de toutes les activités marchandes. Son désengagement sopère par le biais des opérations de privatisation, qui peut être totale ou partielle, ou celles de mise en concession de certains services au secteur privé, sous la forme classique ou en utilisant la formule contractuelle Boot. La politique de désengagement de lEtat des sociétés à capitaux publics a débuté en 1988 avec la mise en uvre du Programme dajustement sectoriel des entreprises publiques (Pasep). Le Mali, qui s'est engagé dans une lutte tous azimuts contre la corruption et auquel le secrétaire d'Etat américain, Madeleine Albright, a rendu un hommage remarqué lors d'une récente visite à Bamako, vient d'annoncer la privatisation d'une quinzaine de sociétés d'Etat avant mars 2002. Parmi elles, figurent la Société d'Energie du Mali (EDM), dont 60% du capital doit être cédé dans les neuf prochains mois au secteur privé, la SOTELMA (télécommunications), Air Mali, la Société malienne des produits chimiques (SMPC), les Aéoroports du Mali ou la Société de Recherche minière (SONAREM). Ces sociétés et organismes doivent être soit privatisés, soit ouverts au capital privé, soit dissouts. Deux banques - la Banque malienne pour le crédit et le développement (BMCD), et la banque internationale du Mali (BIM) - ouvriront leur capital au privé. Pour en savoir plus, consultez le point sur les privatisations au Mali Au cur de lAfrique de lOuest, soumis aux zones climatiques soudanienne, sahélienne et saharienne, le Mali est un grand pays agro-pastoral qui redécouvre sa vocation minière avec lexploitation de ses richesses aurifères. Il se caractérise par son grand savoir-faire artisanal, sa forte culture marchande et la faiblesse de son tissu industriel. Malgré des contraintes fortes liées en particulier au climat, à lenclavement et à limmensité du territoire, le Mali fait preuve dun grand dynamisme. En effet, depuis 1994, le pays, qui a su très habilement tirer profit de la dévaluation, affiche des résultats satisfaisants au plan macro-économique et financier. Le Produit intérieur brut (PIB) a enregistré, en termes réels, des taux de croissance positifs au cours des cinq dernières années:
La croissance économique a dépassé celle de la population dont le rythme de progression annuelle est évaluée en moyenne à 3,2 %. Linflation a été maîtrisée (-1,1% en 1999, 4,1 % en 1998, -0,7% en 1997, 6,5 % en 1996 contre 33,2 % en 1994) Lévolution favorable des recettes budgétaires conjuguée à une meilleure maîtrise des dépenses a permis de réduire régulièrement le déficit budgétaire global hors dons. Grâce à une nette progression, aussi bien en volume quen valeur, des exportations, qui comprennent principalement le coton fibre, lor non monétaire et les animaux vivants, le déficit du solde de la balance commerciale a été sensiblement réduit. Le déficit extérieur courant, hors transferts officiels, a été contenu à 16,9 % du PIB en 1994 puis ramené à 10,8 % en 1997. Lencours de la dette publique extérieure est estimée à 1 500 milliards de F CFA en 1999, soit 115 % du PIB. La Banque Mondiale menace actuellement le Mali de ne pas lui faire bénéficier d'un allègement de 240 milliards de F Cfa sur sa dette extérieure (échéance de décembre 1999) au titre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), sous prétexte de n'avoir pas respecté son programme de privatisations selon un calendrier adopté par les deux parties. Les priorités du développement: Les bonnes performances macro-économiques enregistrées témoignent que le Mali, engagé depuis plusieurs années dans des réformes dajustement structurel, a franchi avec succès cette première phase dajustement et de stabilisation. Les grands équilibres macro-économiques ont été rétablis, lendettement maîtrisé, léconomie libéralisée et le cadre des affaires refondu. Pour les années à venir, lobjectif est de consolider ces acquis et de passer à une phase de développement durable qui permettra de réduire sensiblement la pauvreté. Les grandes lignes de cette politique et les actions à entreprendre sont définies dans deux documents élaborés par le gouvernement : la Stratégie de croissance accélérée à lhorizon 2010 et la Stratégie de lutte contre la pauvreté. La stratégie de développement sarticule autour des quatre axes suivants :
La priorité est donnée aux petites et moyennes entreprises et industries, à la promotion de lexportation, à la normalisation, à la compétitivité et à la qualité. Promulguée en mars 1992, la Constitution de la 3ème République, adoptée par référendum, établit un régime semi-présidentiel. Le pouvoir excécutif est détenu par le président de la République, élu au suffrage universel, à deux tours. Elu pour cinq ans, rééligible une fois, il est assisté dun Premier ministre qui nomme le gouvernement. Les dernières élections présidentielles se sont tenues en 1997. Le pouvoir législatif appartient à lAssemblée nationale, composée de 142 députés élus pour 5 ans. Le Mali a engagé un important processus de décentralisation. Les collectivités territoriales décentralisées ont été mises en place. La Cour suprême est la plus haute instance de lorganisation judiciaire. Le Conseil constitutionnel a été créé . Il est composé dun président nommé pour ans, par le Président de la République. Le Conseil économique et social joue un rôle consultatif. Le Mali a signé les accords de ratification à la zone Franc CFA en 1960. Cet accord a par la suite été dénoncé, puis le Mali a de nouveau réintégré la zone en 1984.
Le réseau routier compte environ 50 000 km de routes et de pistes, dont 2 678 km de routes bitumées, 1 597 km de routes en terre moderne, 6 990 km de pistes améliorées et 39 035 km de pistes saisonnières. Le réseau ferroviaire national (Koulikoro-frontière sénégalaise), comprend 643 km de voie principale sur un total de 1225 km (Koulikoro-Dakar). Le réseau fluvial compte 2 334 km de voies navigables pour des embarcations de faible tonnage avec 18 escales dont cinq ports principaux. Le transport fluvial est principalement développé sur le Niger. Les infrastructures aéroportuaires comptent 35 aérodromes dont 2 internationaux, Bamako et Gao et 10 principaux. Les aéroports du Mali sont gérés par ADM. Dans le cadre dun programme dajustement dénommé Projet sectoriel des transports (PST), mis en uvre en 1994 et qui doit sachever en 2000, diverses mesures ont été engagées pour restructurer et libéraliser le secteur. Sagissant du réseau routier, laccent est mis sur le renforcement de lentretien courant et périodique dont lexécution sera progressivement confiée au secteur privé, et la construction de nouvelles routes pour désenclaver lintérieur du pays (notamment au nord et à louest) et diversifier les corridors routiers avec lextérieur (Mauritanie, Sénégal, Guinée, Côte dIvoire, Burkina Faso) afin dassurer une meilleure intégration régionale. Sagissant du transport ferroviaire, lobjectif est de privatiser la gestion du trafic international et dengager des investissements pour réhabiliter la voie férrée et le matériel roulant. Une Société dexploitation du trafic international (SETI) dont 60 % du capital est détenu par un actionnariat privé, la Société Dakar-Bamako (SDB), a été créée. Quant aux infrastructures aéroportuaires, outre des travaux de réhabilitation et dextension daéroports (pistes, aérogares), il est prévu de transformer les Aéroports du Mali en sociétés déconomie mixte et de privatiser leur gestion. |