John Gobbi, le nouveau vengeur masqué de Ge/Servette

 

Hockey sur glace - Le défenseur tessinois ne cesse de marquer des buts décisifs qui valent leur pesant d’or pour son équipe.

 

De OLIVIER BREISACHER

Publié le 07 décembre 2004

 

Déjà six buts marqués cette saison, tous dans le dernier tiers-temps, dont trois fois dans les 90 ultimes secondes. Pas mal du tout pour un défenseur qui n'avait inscrit que 4 buts durant toute sa carrière de LNA vieille d'à peine cinq ans sous le maillot d'Ambri-Piotta.

John Gobbi (23 ans), arrivé aux Vernets durant l'entre-saison, ne se contente pas de trouer les filets adverses: il se donne un malin plaisir à réserver ses goals pour les seuls moments importants, quand il s'agit de sauver ses coéquipiers ou quand il faut passer à la vitesse supérieure à l'approche de la sirène finale.

Quel est le secret de l'ex-défenseur de la Valascia? "Il n'y en a pas, rigole-t-il. Mais j'avoue que je parviens à rester tranquille quand un match devient tendu. Je garde mon sang-froid et ne cherche pas immédiatement à réussir le tir parfait."

Peu importe son libellé, la méthode fait ses preuves.

Samedi dernier, John Gobbi a marqué le 2-1 décisif contre les ZSC Lions. Comme il l'avait déjà réussi contre Fribourg (15e ronde, à 74 secondes de la fin, 2-1), puis contre Zoug (23e ronde, à 84 secondes du dernier klaxon, 3-3). Ou dans la cage vide contre Langnau. Sans oublier un but égalisateur capital à Berne, ouvrant la voie du succès.

Une fois de plus, un défenseur anonyme sous d'autres couleurs éclate au grand jour une fois qu'il a rejoint Ge/Servette. John Gobbi n'est ni le premier, ni sans doute le dernier dans ce cas. Modeste, il reconnaît "qu'il a beaucoup plus de temps de glace à Genève qu'à Ambri, où ce sont surtout les étrangers qui occupent les postes clés."

Capital-confiance

Certes, le système McSorley est propice à mettre en valeur des défenseurs qui n'occupaient pas le devant de la scène ailleurs. "Nos chances de tirer au but sont plus nombreuses, relève John Gobbi. Avec la circulation du puck et la tactique prônée, les défenseurs se retrouvent assez souvent à la ligne bleue."

L'ancien gamin de Piotta ne se prie pas d'en profiter. "J'ai accumulé pas mal de confiance, c'est vrai, mais je crois aussi que je travaille dur pour progresser." Propos corroborés par Chris McSorley, qui avait surpris pas mal de monde en tenant absolument à recruter Gobbi. "John est un modèle de professionnalisme, clame-t-il. Il est très à l'écoute des conseils que je peux lui donner. Il lui a fallu un temps d'adaptation, mais maintenant, il donne le maximum."

L'expérience genevoise ne déçoit pas John Gobbi, qui a quitté son domicile de Faido, dans la Léventine, pour tenter l'aventure au bout du lac. Où il est avec Paul Savary le seul titulaire à poursuivre ses études universitaires en parallèle. Le Tessinois assiste aux cours de sciences économiques de l'Université de Genève.

"Je ne regrette vraiment pas mon choix, relève-t-il. J'avais besoin d'un changement et je savais aussi où je mettais les pieds." Il est vrai qu'à Ambri-Piotta, son club formateur, la direction technique ne s'est démenée pour le conserver dans ses rangs qu'au moment où Ge/Servette s'est mis sur les rangs. Trop tard. John Gobbi a de la suite dans les idées.

(http://www.tdg.ch)