David Lloyd George, chancelier de l'Echiquier puis Premier Ministre
Winston Churchill, Premier Lord de la Marine.
Henry Herbert Asquith, Premier Ministre.
En 1909, le Premier Ministre libéral Herbert Henry Asquith et son chancelier de l'Échiquier, David Lloyd George, créèrent ce qui allait devenir le 'budjet du peuple' et qui était en fait une tentative de redistribution des biens. La Chambres de Lords, composée en majorité de conservateurs, s'objecta à ce budjet. Après un an de débats avec la Chambre des Lords, Asquith, après sa victoire aux élections générales de 1910, annonça que son gouvernement avait l'intention d'éliminer le droit de veto des lords si ceux-ci refusaient de se conformer à sa politique. C'est pendant cette période de crise politique que se produisit la mort soudaine du roi Edward VII. Le prince George envoya un message au Premier Ministre Asquith pour lui annoncer la mort de son père: 'C'est avec un chagrin profond que je vous annonce que mon père bien-aimé, le roi, s'est éteint paisiblement ce soir, à minuit moins le quart. George.' Asquith déclara plus tard: 'Je me suis senti déconcerté et comme paralysé. À ce moment inquiétant pour la forteresse de l'état, nous avons perdu, sans avertissement... le souverain dont l'expérience...comptait tant. Son successeur, malgré toutes ses qualités, était sans expérience politique. Nous étions au bord d'une crise sans précédent dans toute notre histoire constitutionnelle. Quelle était la chose à faire?' Asquith ne put s'empêcher d'attaquer le droit de veto de la Chambre des Lords puisque celà faisait parti de son engagement envers les membres irlandais du parti grâce auxquels il avait été élu. Mais, le seul pouvoir qui pouvait priver les lords de leurs droits acquis était la prérogative royale. Tout reposait dans les mains du roi et ce nouveau roi, comme l'a dit Asquith, n'avait aucune expérience politique, de plus, il n'était pas convenable de le mettre sous pression si peu de temps après son accession au trône. On arrangea une armistice pour le 6 juin 1910 ainsi qu'une conférence dont le but était de résoudre le différends entre les deux partis. Mais, cette conférence échoua.
Le 11 novembre, Asquith rendit visite au roi George à Sandringham et lui demanda de créer de nouveaux pairs libéraux afin de faire diminuer la majorité conservatrice de la Chambre des Lords au cas où une autre victoire libérale résulterait de l'élection générale. Le roi répondit qu'il allait y penser. Le 16 novembre, Asquith alla quérir la réponse du roi à Buckingham Palace. Le roi demanda à Asquith s'il aurait fait la même requête au roi Edward et Asquith lui répondit: 'Oui sire. Et votre père y aurait consenti'. Malgré ses réticences, George accepta.
L'élection générale fut tenue en décembre et Asquith remporta encore la majorité. Au début de 1911, le gouvernement libéral décida de promulguer l'acte du Parlement qui réduisait drastiquement le pouvoir de la Chambre des Lords qui tenta de le rejeter. Mais, le roi George rendit publique la promesse qu'il avait faite à Asquith en novembre 1910 en créant 250 nouveaux pairs libéraux à la Chambre des lords. Face à ce prospect, les conservateurs abandonnèrent et l'acte du Parlement devint loi.
Le 23 juin 1910, peu après son accession, le roi George accorda le titre de Prince de Galles à son fils le prince Edward lors de son seizième anniversaire.
Le 10 octobre, le roi George envoya à sa femme une longue lettre: '...c'est la première lettre que je vous écris depuis que nos vies ont été complètement changées par le départ de notre cher Papa... j'ai peur ma chère que ma nature ne soit pas démonstrative mais, je voudrais que vous compreniez que je vous suis reconnaissant pour tout ce que vous avez fait pour moi durant ces mois d'incessantes activités; je vous aussi vous remercier du fond du coeur pour l'aide incomparable et tout le réconfort que vous m'avez apportés depuis que j'occupe ma nouvelle position... Mon amour pour vous grandit sans cesse et se teinte d'admiration et, je remercie Dieu chaque jour pour m'avoir donné une femme si tendre et dévouée... Dieu vous bénisse mon cher ange Mary, qui, je le sais, demeurera à mes côtés car j'ai besoin de votre amour et de votre aide plus que jamais en ce moment.'
Le couronnement du roi George eut lieu à l'abbaye de Westminster le 22 juin 1911. Le roi inscrivit dans son journal: Il y avait des centaines de personnes qui nous firent une magnifique réception. La cérémonie à l'abbaye fut des plus belles et des plus impressionnantes mais elle fut aussi un terrible fardeau. Ma chère May avait l'air si adorable et celà me réconfortait de l'avoir à mes côtés comme elle l'a toujours été pendant les 18 dernières années'.
En décembre de la même année, le roi George et la reine Mary se rendirent aux Indes pour assister au spectaculaire Durbar du Couronnement qui allait se tenir à Delhi le 12 décembre 1911. Le mot indien 'Durbar' signifie une assemblée cérémonieuse pour rendre hommage. C'était le troisième Durbar impérial à être célébré à Delhi (le premier eut lieu quand Victoria fut proclamée impératrice des Indes en 1876 et le second se tint en 1903 pour souligner l'accession au trône du roi Edward). Cette fois, le monarque allait assister personnellement au Durbar. Lors du Durbar, le roi George annonça sa décision de transférer le siège du gouvernment impérial à Delhi, jusqu'alors, il était en Angleterre. Le parti conservateur critiqua sévérement le roi pour cette décision. Le Durbar du Couronnement donna au roi George une nouvelle confiance en lui-même. Le fait de se trouver parmi des millions de sujets qu le vénéraient finit par le convaincre de la majesté de son office et de l'étendue de ses responsabilités. Ce fut sa propre décision d'assister au Durbar du Couronnement en personne; il était convaincu qu'un gouvernement bureaucratique ne convenait pas aux Indes et, il espérait ainsi fortifier le pouvoir de la monarchie.
Le roi George et la reine Mary avaient toujours désiré effectuer une visite officielle en Allemagne pour y rencontrer l'empereur Wilhelm II. Contrairement à son père, le roi George avait toujours éprouvé de la sympathie envers son cousin allemand et ses relations avec le gouvernement allemand n'étaient pas aussi tendues que pendant le règne d'Edward. Mais, en 1913, les choses allaient mal en Europe et le secrétaire d'état, sir Edward Grey, expliqua que le temps se prêtait mal à une telle visite qui pourrait alarmer la France et la Russie qui étaient les alliés de l'Angleterre.
Malgré tout, en mai 1913, le roi George et la reine Mary furent invités au mariage de la fille de l'empereur, Viktoria Louise au prince Ernst August de Hanovre; ce dernier était le petit-fils du dernier roi de Hanovre (cousin de la reine Victoria) et le fils de la princesse Thyra du Danemark (soeur de la reine Alexandra), il était donc doublement apparenté au couple royal britannique. Sir Edward Grey persuada le roi que toute visite royale en Allemagne devait être strictement considérée comme une affaire familiale. Ce mariage fut la dernière grande assemblée de têtes couronnées à prendre place en Europe, ce fut aussi la dernière fois que George vit ses cousins l'empereurWilhelm II et le tsar Nicholas II puisque 13 mois plus tard, la guerre serait déclarée et que l'empereur y perdrait son trône et le tsar, sa vie.
Un mois après le retour de Berlin du roi et de la reine, le président français Raymond Poincare rendit au roi George une visite officielle instiguée par Sir Edward Grey. En avril 1914, le roi et la reine visitèrent Paris et furent reçus magnifiquement.
Au matin du 28 juin 1914, l'archiduc Franz Ferdinand, héritier du trône autrichien, fut assassiné par un jeune serbe du nom de Gavrico Princip alors qu'il était en visite à Sarajevo. Cet après-midi là, le roi George appris la nouvelle de ce meurtre. Il nota dans son journal: 'Un choc terrible pour ce cher vieil empereur'. À ce moment là, le roi George ne réalisait pas les conséquences qu'aurait ce meurtre sur le monde. Le 28 juillet, la reine Mary écrivit dans son journal: 'L'Autriche a déclaré la guerre à la Serbie'. Le 2 août, elle nota: 'Les nouvelles du conflit sont très mauvaises; l'Allemagne a déclaré la guerre à la Russie et va probablement attaquer la France... Après dîner, une foule importante se rassembla devant le Palais, chantant 'God save the King' , nous sommes allés sur le balcon et avons reçu un excellent accueil. Le gouvernement n'a pas encore décidé quelle sera notre conduite'. Le 4 août, la reine écrivit: 'Terrible journée d'attente... À midi, nous avons envoyé un ultimatum à l'Allemagne et à 7:00 PM, elle nous a déclaré la guerre, C'était horrible mais, nous ne pouvions agir autrement. Nous sommes allés sur la balcon à 8:00 heures puis, à 11:15 PM après qu'on eut annoncé officiellement que la guerre nous avait été déclarée.'
Avant de faire son entrée dans la guerre, l'attitude de l'Angleterre avait été plutôt réservée vis-à-vis les pays en guerre. Le 24 juillet, lors d'une conférence, Lord Grey laissa supposer à l'ambassadeur allemand à Londres, Lichnowski, que l'Angleterre n'interfèrerait pas dans le conflit. Le 26 juillet, le roi George affirma au frère de l'empereur, le prince Henry de Prusse, que ni lui ni son gouvernement ne lésineraient sur les ressources afin que seules l'Autriche et la Serbie soit affectées par la guerre. Le prince Henry crut que celà signifiait que l'Angleterre demeurerait neutre en cas de conflit. Le 27 juillet, Londres proposa une conférence réunissant les 4 puissances afin de solutionner le problème austro-serbe mais, l'Allemagne refusa d'y participer. Le jour suivant, l'Autriche déclara la guerre à la Serbie.
Sir Edward Grey dit à Lichnowski que si la France était impliquée dans le conflit, l'Angleterre n'aurait d'autre choix que d'y prendre part également. Quand l'Allemagne déclara la guerre à la Russie, la France mobilisa ses troupes mais, les maintint à 10 kilomètres de la frontière allemande. Le 3 août, l'Allemagne envahit la Belgique car ce pays avait refusé d'octroyer le droit de passage aux troupes allemandes. Le même jour, l'Allemagne déclara la guerre à la France.
Le 4 août, Londres fit parvenir un ultimatum à l'Allemagne lui demandant de respecter la neutralité belge, l'ultimatum fut refusé et l'Angleterre déclara la guerre à l'Allemagne. Ce jour là, le roi George écrivit dans son journal: 'Chaud, pluvieux et venteux. Au travail toute la journée... J'ai tenu un Conseil à 10:45 pour déclarer la guerre à l'Allemagne, c'est une terrible catastrophe mais ce n'est pas de notre faute. Une foule immense s'est rassemblée devant le palais; nous (le roi, le reine et le Prince de Galles) sommes sortis sur le balcon avant et après dîner. Quand ils entendirent que la guerre avait été déclarée, leur enthousiasme s'accrût et May et moi, avec David sommes allés sur le balcon; les applaudissements étaient sensationnels.' Dans la soirée, le roi pensa à son second fils, le futur roi George VI qui servait à bord du HMS Collingwood. 'Prions Dieu que ce soit bientôt fini' écrivit-il 'et qu'il épargne la vie de notre cher Bertie'.
Pendant les 10 premières semaines de la guerre, le roi George et la reine Mary ne quittèrent pas Londres. Ce furent des semaines d'incertitude devant la marche des allemands sur Paris mais, l'armée du général Joffe, assistée de troupes britanniques interrompirent l'avance allemande sur la Marne en septembre. Les britanniques remportèrent une autre victoire à Ypres en octobre. À la fin de novembre, le roi se rendit sur le front.
En septembre 1914, le Premier Lord de la Marine Royale Britannique, le prince Louis de Battenberg fut forcé de démissionner à cause de ses origines allemandes. Tout ce qui était allemand était impopulaire en Angleterre et le prince Louis fut accusé d'être un espion allemand même s'il avait prouvé être un loyal sujet anglais. Il avait beau être fortement appuyé par le roi George V et par le Premier Lord de l'Amirauté, Winston Churchill, sa résignation était inévitable.
Le roi George et le Premier Ministre Asquith n'était pas d'accord au sujet du successeur du prince Louis. Churchill, supporté par Asquith, souhaitait rappeler John Fisher qui avait déjà servi comme Premier Lord de la Marine de 1904 à 1910. Le roi, qui détestait le vieux Fisher (74 ans) et ses méthodes, préférait nommer au poste quelqu'un comme Hedworth Meux ou Sir Henry Jackson, deux hommes que Churchill n'accepterait jamais de voir accéder à cette position.
Comme Winston Churchill était le responsable officiel de cette nomination, le roi George dut accepter sa décision mais non sans une certaine réticence qu'il exprima dans une lettre à Asquith: 'Je voudrais vous notifier que bien que j'approuve la nomination de Lord Fisher au poste de Premier Lord de la Marine, je le fais avec réticence et crainte. Je reconnais sans peine sa grande habileté et ses aptitudes administratives mais, en même temps, je ne peux m'empêcher de penser que sa présence n'inspirera pas à la Marine la confiance qu'elle devrait éprouver, spécialement au moment où nous nous engageons dans une guerre aux enjeux capitaux. J'espère que mes craintes seront sans fondement.'
L'antiphatie du roi envers le Premier Lord de la Marine était réciproque mais, les faits allaient bientôt prouver qu'il avait fait erreur au sujet de Fisher, celui-ci, assisté de Churchill, instilla énergie et enthousiasme à l'Amirauté. L'armée britannique qui combattait sur le front était constamment approvisionnée par la Marine Royale Britannique. Pourtant, l'harmonie qui régnait entre Fisher et Churchill n'allait survivre que 6 mois.

En mars 1915, Churchill proposa un plan destiné à forcer un passage naval à travers les Dardanelles pour capturer Constantinople, la capitale de l'empire Ottoman et de ce fait, libérer la Russie de la pression exercée par les alliés turcs de l'Allemagne. Fisher s'opposa fermement à cette stratégie alléguant que la guerre navale devait plutôt se dérouler dans la mer du Nord. Il accepta quand même avec réticence le plan de Churchill. L'opération menée dans les Dardanelles fut un échec; les troupes britanniques furent battues à Gallipolli en avril 1915 et, elles durent demeurer sur place jusqu'à ce qu'elles soient évacuées en janvier 1916.
Fisher présenta sa démission à Churchill le 15 mai 1915 mais Asquith lui envoya un message lui ordonnant, au nom du roi, de demeurer en poste. Fisher tenta d'imposer à Asquith des conditions irréalistes telles que prendre la charge entière de la guerre navale et être le seul à disposer de la flotte, il exigeait également la démission de Churchill du poste de Premier Lord de l'Amirauté. Asquith refusa d'accepter ces conditions et permit à Fisher de se démettre de ses fonctions.
Churchill survécut moins d'une semaine à Fisher à l'Amirauté et le roi George, qui le détestait, ne fut que trop heureux d'apprendre son départ. Il commenta ainsi cet événement à la reine Marie: 'Je suis heureux que le Premier Ministre obtienne un gouvernement national, c'est seulement par ce moyen que nous pourrons nous débarasser de Churchill à l'Amirauté... Il représente un réel danger'. Quelques jours plus tard, il écrivit: 'J'espère que Balfour remplacera Churchill comme Premier Lord de l'Amirauté car ce dernier est devenu impossible.' Balfour remplaça Churchill. Le roi George n'avait pas été d'accord avec l'opération menée dans les Dardanelles sous les instances de Churchill; il croyait que la puissance maritime britannique devait, en temps de guerre, être concentrée dans les eaux territoriales et non dissipées dans des projets hasardeux comme celui des Dardanelles.
Le 28 octobre 1915, le roi eut un accident alors qu'il inspectait ses troupes en France. Il était arrivé à Hesdigneul en voiture, de là, il monta à cheval et se dirigea vers un détachement des Royal Flying Corps; le cheval prit peur, recula et tomba sur le roi qui fut immédiatement transporté dans la maison où il logeait; malgré la douleur, il demeura conscient. Le roi souffrait d'une fracture du pelvis et fut ramené en Angleterre. Sa convalescence fut longue. À la fin de novembre, il écrivit à son oncle le duc de Connaught: 'J'ai été extrêmement chanceux de m'en sortir vivant... Je suis heureux de dire que je récupère très bien et que je peux marcher dans ma chambre avec une canne, il y a déjà presque cinq semaines que cet accident s'est produit... Je peux maintenant effectuer mon travail et rencontrer quelques personnes. Je ne peux me rappeler avoir autant souffert que pendant les deux semaines suivant l'accident'.
Le 15 décembre, le roi George écrivit: 'J'estime que cette guerre sera perdue ou gagnée dans ses principaux théâtres, je veux dire en France, en Russie et en Italie et, l'empire britannique doit se hâter de concentrer nos forces et nos énergies afin de produire une armée aussi puissante que possible pour prendre l'offensive en France au printemps, les Alliés devront attaquer en même temps et les Pouvoirs Centraux, j'en suis certain, ne pourront résister à cet effort collectif'.
De grands changements se produisirent en 1915 et 1916 au sein de l'armée britannique et du gouvernement. En plus de la démission de Churchill de l'Amirauté, le commandant en chef des forces britanniques, le maréchal Sir John French fut remplacé par décision du roi George et du Premier Ministre Asquith à cause de son incapacité à diriger efficacement l'armée. Son successeur fut Douglas Haig, un ami personnel du roi en qui il avait une grande confiance. Après l'échec des Dardanelles, Asquith forma un gouvernement de coalition. Les conservateurs de son Cabinet commençaient graduellement à douter de ses aptitudes de leader en temps de guerre; on comptait les victimes par milliers sur le front ouest et la bataille du Jutland qui avait opposé les flottes britanniques et allemandes et à laquelle avait participé le prince Albert, second fils du roi, avait révélé des failles dans la construction des navires britanniques. Ces événements ajoutés à la mort de Lord Kitchener (il s'était noyé le 5 juin 1916 quand son navire, le HMS Hampshire, avait sombré alors qu'il se rendait en Russie pour remplir une mission commanditée par Asquith) avaient anéanti la confiance des britanniques envers leur Premier Ministre et, ils revêtirent une importance primordiale dans sa chute. David Lloyd George, qui était Ministre des Munitions depuis 1915 et qui avait collaboré avec Asquith en 1908 à l'élaboration du 'Budjet du peuple', accepta de joindre les rangs des conservateurs et de rayer Asquith du Ministère.
Le 4 décembre 1916, le roi écrivit dans son journal: 'Le Premier Ministre est venu me voir au sujet de la crise qu'a causé Lloyd George au sein du Cabinet, celui-ci veut diriger le comité de guerre. Le gouvernement devra être reconstruit. J'ai dit au Premier Ministre que j'avais toute confiance en lui.'
Asquith dut démissionner quand il apprit qu'à peu près tous les meneurs conservateurs l'avaient déserté. Le roi George regretta beaucoup la perte de son Premier Ministre et demanda à Andrew Bonar Law, leader de longue date aux Communes, de former un gouvernement mais, c'est finalement David Lloyd George qui devint Premier Ministre, le roi n'accepta pas cette nomination de gaieté de coeur.
Malgré la conduite patriotique du roi George et de la reine Mary en temps de guerre, austères en privé et infatitiguables en public, ils étaient constamment harcelés par des rumeurs qui jetaient le doute sur leur support aux Alliés et qui les accusaient d'entretenir des sympathies envers l'Allemagne. En 1917, le roi décida qu'il fallait faire quelque chose pour contrer ces rumeurs; il allait changer le nom de la dynastie. La famille royale ne s'appelerait plus de Saxe-Cobourg Gotha, elle serait maintenant connue sous le nom de Maison de Windsor. D'autres membres de la famille royale se débarassèrent également de leur nom et titre allemand; les Battenbergs devinrent les Mountbatten, le prince Louis devint le marquis de Milford Heaven et le prince Alexander, fils de la princesse Beatrice, fut fait marquis de Carisbrooke. Les frères de la reine Mary changèrent leur nom allemand pour celui plus britannique de Cambridge d'après la famille de leur mère; Adolf devint marquis de Cambridge et Alexander fut fait comte d'Athlone. Quand l'empereur allemand apprit les changements de noms de la famille royale britannique, il plaisanta en disant que quand la pièce de Shakespeare 'The Merry Wives of Windsor' ('Les joyeuses commères de Windsor') serait présentée en Allemagne, elle porterait le titre de 'The Merry Wives of Saxe-Coburg Gotha' ('Les joyeuses commères de Saxe-Cobourg Gotha).

Comme de nombreux autres parents, le roi George et la reine Mary s'inquiétaient des effets de la guerre sur leurs enfants. Le Prince de Galles avait rejoint les Grenadiers et servait sur le front ouest. Il était immature pour son âge; bien qu'il soit présent sur le front, il ne lui était pas permis de participer aux affrontements, on le tint toujours éloigné des combats et il détestait celà. Il était émotionnellement confus, ce qui se reflétait dans ses perpétuelles désobéissances à son père. Le roi George était irrité par le penchant de son fils pour les exercices violents et par son régime irrégulier; habitudes qu'il avait acquises à l'école afin de se distinguer dans les sports mais, qui dans l'avenir, allaient endommager sa santé. Le second fils du couple royal, Albert, servait comme enseigne à bord du cuirassé Collingwood et il participa à la bataille du Jutland. Le prince Albert souffrait de troubles gastriques constants et dut subir deux opérations puis, se soumettre à une diète stricte et prolongée, c'était un jeune homme timide et sérieux, beaucoup plus docile que son frère aîné. Le troisième fils, le prince Henry était un garçon modeste, gentil et bien élevé, il n'était pas très intelligent et ne possédait pas les qualités d'un athlète; il lui était difficile de se concentrer à l'école, il progressait donc lentement; même s'il montrait peu de promesse pour la vie militaire, après ses études à Oxford, il joignit l'école d'entraînement des officiers en 1914 et quatre ans plus tard, à la surprise de ses parents, il réussit l'examen d'entrée du Collège Royal Militaire de Sandhurst. Le quatrième fils, le prince George s'engagea dans la Marine après ses études à St-Peter's Broadstairs; il était enjoué, alerte et équilibré et, il réussit mieux que le prince Henry à l'école. Comme sa mère, il avait la passion des meubles, de la peinture, des livres et de l'art en général. Le plus jeune fils, le prince John, vivait un heureux isolement à Sandrigham affecté par l'épilepsie.
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