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Gladstone | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Lord Salisbury | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Disraeli | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Disraeli et Gladstone En 1868, Benjamin Disraeli forma le parti conservateur et devint Premier Ministre. Il était l'un des politiciens favoris de Victoria car, à la mort d'Albert il avait exprimé son admiration pour le Prince consort. La reine était certaine que Disraeli était le sul homem qui avait réellement su appréceir le Prince. Avant d'occuper le poste de Premier Ministre, Disraeli avait été Chancellier de l'Échiquier et leader de la Chambre des Communes. Il avait écrit quelques romans dans lesquels il exprimait sa philsophie politique selon laquelle l'aristocratie devrait user de ses pouvoirs pour aider et protéger les pauvres. Malheureusement pour Victoria, Disraeli ne demeura que 9 mois au pouvoir. En décembre 1869, le parti libéral remporta les élections et William Ewart Gladstone devint Premier Ministre. Disraeli et Gladstone étaient des ennemis politiques depuis 1852 quand Gladstone attaqua le discours sur le budget de Disraeli à la Chambre des Communes alors que Lord Derby était au pouvoir. Quand le gouvernement de Derby perdit les élections et que Lord Aberdeen forma un gouvernement de coalition, Gladstone succéda à Disraeli en tant que Chancellier de l'Échiquier. La reine n'aimait pas Gladstone. Il la traitait de façon tellement cérémonieuse et formelle que Victoria avait dit: 'Il me parle comme si j'étais une assemblée'. Elle savait qu'elle était la reine mais, elle était aussi une dame et désirait être traitée comme telle. De plus, elle n'aimait pas les moyens détournés que Gladstone prenait pour imposer sa politique. Elle avait sur son bureau des milliers de papiers à réviser et à signer et, elle ne comprenanit pas très bien la plupart d'entre eux. Gladstone introduisit plusieurs réformes pendant qu'il était en poste, les plus importantes étant: la réforme de l'Église d'Irlande, la réforme agricole en Irlande, la réforme de l'éducation, la réforme des élections parlementaires et la réforme de l'administration judiciaire. Mais, la réforme libérale que Victoria détestait le plus était celle que Gladstone appliqua à l'armée. Pendant longtemps, le Chef Militaire Suprême s'était rapporté directement au souverain; à partir de maintenant, il allait dépendre du Parlement et du Ministère de la Guerre. Victoria considérait cette innovation comme une attaque contre sa personne mais, elle ne pouvait rien faire pour contrer la décision du Premier Ministre. Même si Victoria détestait Gladstone, il faut admettre que ce dernier était un grand politicien qui a fréquemment défendu la monarchie contre les courants républicains. Le mécontentement populaire provoqué par le retraite prolongée de la reine avait ressurgi et une vague de républicanisme balayait l'Angleterre. Sir Charles Dilke prononça un discours éloquent contre la monarchie lors d'une assemblée républicaine à Newcastle. En 1872, Dilke proposa à la Chambre des Communes d'effectuer une enquête sur les dépenses de la reine afin de réduire son budjet. Gladstone défendit la Couronne à la Chambre des Communes avec beaucoup d'éloquence et obtint un franc succès; pourtant, cette attitude n'améliora pas sa position vis-à-vis la reine. En 1874, Gladstone fut défait aux élections et, à la gende joie de Victoria, Disraeli reprit les rènes du pouvoir. Contrairement à Gladstone, Disraeli traitait Victoria en dame et en amie. Il discutait des affaires officielles sur un ton familier et amical. Il la surnommait 'la Fée', ce qu'elle adorait. La politique de Disraeli était axée sur l'impérialisme. Il voulait amplifier le pouvoir et le prestige de l'Angleterre. En 1869, on inaugura le Canal de Suez; il connectait la Méditerrannée à la Mer Rouge et représentait une importante route maritime commerciale, surtout pour la Grande-Bretagne. Malheureusement, les actions du Canal se trouvaientdans des mains françaises et égyptiennes, l'Angleterre n'en possédait aucune. En 1875, Disraeli acheta au Prince d'Égypte toutes les actions égyptiennes, remportant ainsi une grande victoire politique. Disraeli croyait que si l'Angleterre souhaitait maintenir sa puissance sur la politique mondiale, elle devait chercher le support de ses colonies d'outre-mer, le colonialisme devint donc l'intérêt principal de la politique de Disraeli. En 1876, il réussit à faire de Victoria l'impératrice des Indes. La reine Victoria avait tendance à considérer tout événement politique comme une bagarre personnelle. À l'été de 1876, quand les turcs massacrèrent 12,000 bulgares chrétiens, elle les décrivit dans son journal comme étant: 'd'horriblement cruels mutilateurs, avec de petites barbes pointues, sans uniformes et portant des couteaux à la ceinture'. À la fin de septembre, la responsabilité des meurtres des bulgares était passée des turcs aux russes. Elle écrivit à Disraeli: 'Entendant, comme nous le faisons, tous les sous-entendus selon lesquels la Russie fut l'instigateur de cette rébellion qui a causé tant de cruauté envers les turcs... le monde doit savoir que c'est sur leurs épaules, et non sur les nôtres, que repose le sang des bulgares assassinés.' Quand la Russie déclara la guerre à la Turquie en 1877, elle perçu que le défi lancé par le tsar l'avait été à elle plutôt qu'au sultan. Une conférence, le Congrès de Berlin, fut tenue à Berlin en juin pour résoudre la crise est-européenne, cette conférence était plaçée sous la présidence du chancelier allemand Otto von Bismarck. Disraeli y assista pour représenter sa reine et impératrice. Un dîner fut donné par von Bismarck en l'honneur de Disraeli. Le chancelier avisa le Premier Ministre de ne pas accorder sa confiance aux princes, il lui confia que sa santé avait été ruinée par l'horrible conduite de l'empereur allemand. Disraeli lui répondit qu'il servait 'une personne qui était l'âme de la candeur et que tous ses ministres l'aimaient'. En 1878, la seconde fille de la reine Victoria, la princesse Alice, maintenant grande-duchesse de Hesse, contracta la diphtérie et mourut le 14 décembre, le Prince Albert était mort le même jour, 17 ans plus tôt. Ce matin là, la reine priait dans la Salon Bleu comme elle le faisait d'habitude au jour anniversaire de la mort d'Albert. En allant déjeûner, elle rencontra John Brown qui lui remit un télégramme annonçant la mort d'Alice. Ce fut incroyable et terriblement douloureux pour elle de perdre une fille qui avait été de si grand support pour elle et son époux et celà en cet effroyable jour du 14 décembre. En avril 1879, la reine se rendit à Darmstadt visiter ses petits-enfants orphelins de mère. Alors qu'elle se trouvait là, elle reçut un télégramme de Disraeli lui annonçant qu'il avait perdu les élections générales et que Gladstone était de nouveau Premier Ministre. Ce fut un grand choc pour elle d'apprendre qu'elle venait de perdre le seul Premier Ministre, depuis Lord Melbourne, qui était aussi un ami et, il y avait pire encore, il était remplacé par un homme qu'elle n'avait jamais aimé. À son retour en Angleterre, elle eut un entretien privé avec Gladstone, entretien qui fut bref, paisible mais tendu. Elle fit tous les efforts pour paraître naturelle. Elle avertit le Premier Ministre que la politique étrangère ne devait pas être modifiée et Glasdstone sut la satisfaire en acceptant cet ordre avec humilité. Si la reine fut choquée par la défaite de Disraeli, un autre événement allait bientôt survenir qui la peinerait encore plus. Pendant quelque temps, elle avait continué à échanger une correspondance suivie avec Disraeli; l'ancien Premier Ministre était âgé et fatigué, il mourut un an plus tard, le 19 avril 1881. Le reine offrit une plaque commémorative qui fut plaçée au-dessus de son banc dans l'église de Hughenden, cette plaque portait l'inscription: 'Posée par sa souveraine réconnaissante et son amie. Victoria R.I.' L'Égypte souffrait d'une crise politique; en 1882, l'officier égyptien Arabi Baja fomenta un coup d'état contre l'administration anglo-française, les investissemens étrangers à Suez furent mis en péril. Gladstone n'avait pas le moindre intérêt à intervenir en Égypte. Il s'était opposé à Disraeli quand celui-ci avait acheté des actions du Canal, pourtant, les investisseurs ne pouvaient être abandonnés et l'Angleterre se devait d'agir. Un escadron britannique débarqua à Alexandrie et mis un terme à la rébellion lors de la bataille de Tel-el-Kabir à laquelle, Arthur, le fils préféré de la reine Victoria, participa. Arabi Baja fut exilé à Ceylan mais sa défaite n'apporta pas la paix à l'Égypte. Une nouvelle rébellion éclata au Soudan, un vaste pays situé au sud de l'Égypte et plaçé sous administration égyptienne, cette révolte était menée par Mohamed Ahmed qui se surnommait le Mahdi, 'Celui qu'on attend'. La reine Victoria envoya lettres et télégrammes exortant son gouvernement à écraser immédiatement ce faux prophète. Gladstone voulait faire évacuer les troupes britanniques plutôt que de mater la rébellion et, en décembre 1883, son Cabinet annonça l'évacuation du Soudan mais, cette action fut retardée jusqu'en janvier 1884. Même si elle considérait cette évacuation comme une humiliation, la reine dut s'y résoudre. Le 8 janvier 1884, elle écrivit dans son journal: 'Les nouvelles du Soudan sont très mauvaises mais, le ministère ne semble pas s'en rendre compte. Je leur envoie continuellement des télégrammes et des lettres.' Finalement, le général Charles George Gordon fut envoyé au Soudan à la fin de janvier. Il avait pour mission d'étudier la meilleure façon de conduire l'évacuation. Gordon entra dans Khartoum, la capitale du Soudan, le 18 février 1884 et, il rapporta la situation comme suit: 'Pour quitter l'Égypte en paix, il est nécessaire d'éliminer le Mahdi'. Gordon croyait que le gouvernement britannique allait lui envoyer des renforts pour l'aider à écraser le Mahdi mais, le cabinet de Gladstone n'attendant de lui qu'une évacuation ne lui envoya aucune aide. Gordon décida de rester et de combattre le Mahdi. La reine Victoria et le peuple appuyaient Gordon. Le 9 février, la reine écrivit à Gladstone: 'La reine tremble pour la sécurité du général Gordon. Si quoique ce soit lui arrive, le résultat en sera affreux'. Le 18 mars, le Mahdi assiégea Khartoum. Dix jours plus tard, le fils cadet de la reine, le prince Leopold mourut à Cannes d'une hémorragie interne due à une mauvaise chute. À Khartoum, la situation empirait de jour en jour mais, Gordon était de plus en plus convaincu de ne pas se rendre. 'Je demeurerai ici et succomberai avec la ville' écrivit-il dans son journal. La dernière entrée de son journal date du fatidique 14 décembre: ' si la force expéditionnaire n'est pas arrivée d'ici 10 jours, la ville tombera et j'aurai fait de mon mieux pour sauvegarder l'honneur de mon pays. Au revoir. C.G. Gordon.' Bien que Gladstone ait retardé jusqu'au dernier moment l'envoi de renforts à Gordon, il dut finalement céder aux demandes de la reine et de l'opinion publique et, il envoya une expédition commandée par Lord Wolseley qui arriva à Khartoum le 28 janvier 1885. Il était trop tard. Deux jours plus tôt, le Mahdi avait pris la ville et tué Gordon. Quand la reine Victoria apprit la mort de Gordon, elle envoya une lettre à Gladstone: 'Les nouvelles en provenance de Khartoum sont terribles et, de penser que celà aurait pu être évité et que de nombreuses vies auraient pu être sauvées par une action plus rapide est trop épouvantable.' Gladstone devint très impopulaire après l'affaire du Soudan et fut battu aux élections générales par le conservateur Lord Salisbury qui devint le nouveau Premier Ministre. La reine jubilait. Lors de sa dernière entrevue avec Gladstone, elle lui offrit un titre de comte qu'il refusa. Elle se prépara à souhaiter la bienvenue à Salisbury mais, elle fut rapidement désappointée quand le Premier Ministre conservateur fut défait en février 1886 et que Gladstone reprit son poste au ministère. L'Irlande avait toujours représenté un sujet d'inquiétude pour le gouvernement britannique. Les irlandais souhaitaient depuis toujours obtenir leur autonomie et employaient le terrorisme et la violence pour parvenir à leurs fins. Gladstone était convaincu que le mieux était d'offrir aux irlandais un 'Home Rule Bill' (autonomie) et, il avait l'intention de convaincre le Parlement d'accepter cette mesure.Cette proposition sépara en deux le parti libéral et fut rejetée par le Parlement. La popularité de Gladstone était à la baisse et il fut de nouveau battu aux élections de 1886, Lord Salisbury le remplaça |
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Lord Salisbury Robert Cecil, troisième marquis de Salisbury est né à Hatfield House en 1830, il fut éduqué à Eton et à Christ Church (Oxford). Ce fut le premier des Premiers Ministres de la reine Victoria à être plus jeune qu'elle. Pour Lord Salisbury, la souveraine était l'incarnation même de la nation et, il considérait la Couronne comme étant indispensable au bon fonctionnement du royaume et de l'empire et comme seule garantie de la stabilité du pays. Il ne traitait pas la reine avec la grâce et la verve de Disraeli mais, il la servait avec chevalerie et dévotion, il croyait fermement que la reine devait être protégée et obéie. Il avait l'habitude de dire à ses collègues, quand ceux-ci harcelaient la reine sur un sujet ou un autre: 'Je ne veux pas que la reine s'inquiète'. Lord Salisbury occupa la tête du gouvernement de 1886 à 1892. |
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La reine Victoria entourée par quelques uns de ses enfants et par son petit-fills l'empereur d'Allemagne: de gauche a droit, Prince Arthur, Prince Alfred, l'Empereur Wilhelm II, le futur Roi Edward VII at Vicky, l'Impératrice Frederik. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Le Jubilé d'Or En 1887, la Grande-Bretagne célébra le 50e anniversaire du règne de Victoria. Pendant ce règne, le Royaume-Uni était devenu la plus grande puissance impériale et industrielle du monde et sa famille était apparentée à presque toutes les maisons royales d'Europe. Le jour du Jubilé, le 21 juin 1887, la reine fut conduite à l'Abbaye de Westminster dans un carrosse ouvert tiré par six chevaux crème. Elle était accompagnée par la princesse de la Couronne d'Allemagne et par la Princesse de Galles; son escorte était constituée de représentants de la Cavalerie des Indes. La duchesse d'Edimburgh ainsi que les princesses Helena, Louise et Beatrice la suivaient dans un autre carrosse. Une procession venait ensuite composée de ces cavaliers: les trois fils de la reine (le Prince de Galles, le duc de Cobourg et le duc de Connaught), ses cinq beaux-fils (le prince de la couronne d'Allemagne, le grand-duc de Hesse, le prince Christian, Lord Lorne et le prince Henry de Battenberg) et huit de ses petits-fils (le futur empereur Wilhelm II, le prince Heinrich de Prusse, le prince Albert-Victor, le prince George de Galles, le prince Ernst Ludwig de Hesse, le prince Alfred d'Edimburg et, les princes Christian-Victor et Albert de Schleswig-Holstein). Fritz, le prince de la couronne d'Allemagne, éclipsait tous les autres avec sa barbe dorée et l'aigle allemand qu'il portait sur son casque; même s'il était aphone à cause d'un cancer de la gorge, il avait insisté pour assister au Jubilé. Le lendemain, on servi des petits pains et du lait à 30,000 écoliers dans Hyde Park. Le 23 juin, la reine se retrouva propriétaire de deux serviteurs indiens: Abdul Karim, 24 ans mince et astuçieux et Mohamet, gras et souriant. |
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Le Munshi Des deux serviteurs de la reine, Abdul Karim, dont le père était médecin à Agra, était son favori. La reine lui trouva un tuteur anglais qui en fut pas très heureux de constater que son élève était un serviteur et non un prince. Le 3 août 1883, la reine écrivit dans son journal: 'J'apprend quelques mots d'hindoustani pour parler à mes serviteurs. Celà représente un grand intérêt pour moi car je ne suis jamais vraiment entrée en contact ni avec cette langue ni avec ce peuple avant aujourd'hui.' Victoria s'était toujours posée en protectrice des peuples à la peau foncée et celà, malgré les préjugés raciaux. Abdul devint une sorte de substitut de John Brown, En 1889, il fut fait Munshi de la reine et en 1894, on le nomma secrétaire de la reine. Chaque jour, le favoritisme dont la reine faisait montre envers son Munshi s'intensifiait. On bâtit des cottages pour lui et presque toute sa famille vint le rejoindre. Un de ses amis mahométistes, Rafiuddin Ahmed, attira l'attention de la reine. La cour commença à murmurer que le Munshi était un imposteur qui fournissait des secrets d'état à l'Afghanistan par l'entremise d'Ahmed. La promotion du Munshi au poste de secrétaire indien de la reine inçita quatre courtisans, guidés par le colonel Biggs et le docteur Reid, à tenter de le discréditer aux yeux de la reine en lui faisant parvenir un rapport sur les origines sociales de Abdul Karim dans lequel il était mentionné que son père n'était pas du tout médecin. Victoria, furieuse, défendit son favori. La plus grande erreur que commit le Munshi fut de faire pencher la reine en faveur des mahométistes pendant une période assombrie par de nombreuses révoltes hindoues et musulmanes. Il continua à servir de cible aux attaques de la cour et des ministres mais, la reine le défendit jusqu'à sa mort. Son successeur, Edward VII, ordonna que tous les papiers du Munshi soient brûlés. Abdul Karim vécut à Agra jusqu'à sa mort en 1909. |
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1891-1895 Le 14 janvier 1892 (toujours cette fatidique date du 14), la reine Victoria reçut une terrible nouvelle; son petit-fils, le prince Albert-Victor, le fils aîné du Prince de Galles, venait de mourir des suites d'une pneumonie. Il était sur le point d'épouser la princesse Marie de Teck. La reine écrivit dans son journal: 'Pauvres, pauvres parents. Pauvre May dont l'avenir brillant s'est révélé n'être qu'un rêve. Pauvre moi qui, dans ma vieillesse, voit cette jeune vie fauchée.' Le 13 mars de cette même année, une autre mort allait endeuiller la reine, celle de son beau-fils, le duc Ludwig de Hesse, veuf de la princesse Alice. 'C'est trop atroce' écrivit-elle ' de l'avoir perdu aussi. Encore ce terrible numéro 14'. En juillet 1892, Lord Salisbury, à la consternation de la reine, dut démissionner. Il fut remplacé par Gladstone qui était maintenant âgé de 82 ans. À sa première audience avec le ministre, le 15 août 1892, quand elle le vit prendre appui sur une canne, comme elle, la reine lui dit: 'Vous et moi, monsieur Glastone, sommes plus faibles que nous ne l'étions jadis'. Puis, elle agit avec le vieux ministre aussi froidement que toujours. La première friction entre la reine et Gladstone survint quand celui-ci tenta d'emmener dans le Cabinet un vieil ennemi de la reine, Henry Labouchere dont le journal 'Truth' ('Vérité') avait publié plusieurs articles attaquant la famille royale. Elle mit les choses au clair avec Gladstone lui affirmant qu'elle n'accepterait Labouchere que s'il fermait le journal et s'il occupait un poste qui ne fasse pas partie du Cabinet afin qu'elle n'ait aucun contact personnel avec lui. Mais Labouchere n'abandonna pas 'Truth' qui était une véritable mine d'or. Il critiqua plutôt la reine sans merci dans son journal, affirmant qu'elle agissait inconstitutionnellement en le rejetant. La reine répondit que ce qu'il disait n'avait aucune importance. En fait, elle avait parfaitement le droit de s'objecter mais, finalement, elle n'eut pas à le faire puisque le nom de Labouchere ne fut même pas soumis au Cabinet. Gladstone proposa de nouveau son 'Irish Home Rule' (autonomie de l'Irlande), cette fois, la proposition fut acceptée par la Chambre des Communes mais refusée par la Chambre des Lords avec une remarquable majorité. La popularité de Gladstone subit un important recul en 1893 quand il refusa de renforcer la Marine britannique qui, en juin avait souffert un grand désastre; le HMS Victoria était entré en collision avec le MHMS Camperdan et avait sombré. L'Allemagne, de son côté, améliorait sa Marine aussi, le Cabinet de Gladstone le pressa-t-il d'accepter le réenforcement de la flotte. Victoria lui envoya même un message dans ce sens. Mais, le Ministre refusait toujours. Son attitude fut sévérement critiquée pendant l'automne et l'hiver de 1893 et, en décembre, sa position s'était singulièrement affaiblie. En février 1894, il présenta sa démission à la reine, alléguant la surdité et la cécité dues à son grand âge, ces raisons étaient valables mais, la reine savait bien que la cause réelle de sa démission était son échec politique dans l'affaire de la Marine. Le vieux Ministre souhaitait que le reine démontre quelque signe d'émotion en entendant la nouvelle de sa résignation mais celle-ci ne tenta même pas de cacher son bonheur. Le 1er mars, il informa officiellement le Cabinet de sa démission et s'adressa à la Chambre des Communes pour la dernière fois. Il avait été Premier Ministre 4 fois et avait siégé 61 ans au Cabinet. Le jour suivant, le reine l'invita à dîner avec elle. Madame Gladstone, entre deux sanglots, lui affirma que son mari 'avait toujours été dévoué à la reine'. La reine Victoria désigna le successeur de Gladstone sans l'en informer. C'était Lord Roseberry. Victoria l'avait choisi parce qu'elle planifiait se rendre à l'étranger pour les vacances du printemps afin d'assister au mariage de ses petits-enfants Ernst Ludwig de Hesse et Victoria Melita de Cobourg et qu'elle avait besoin de 'quelqu'un qui puisse diriger le gouvernement de Gladstone sans cassure'. Elle jugea que Roseberry était le candidat adéquat. William Ewart Gladstone vécut encore 3 ans pour s'éteindre le 19 mai 1898. La reine commenta ainsi sa mort: 'Je n'aimais pas l'homme. Comment pourrais-je dire que je suis désolée quand je ne le suis pas?' Elle envoya quand même un message à Madame Gladstone la remerciant de la loyauté de son mari: 'Je me rappelerai toujours avec gratitude comment il était empressé à m'aider et à me servir pour tout ce qui concernait mon confort et mon bien-être... autant que ceux de ma famille... croyez-moi, affectueusement vôtre, V.R.I.' |
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Le raid de Jameson En juin 1895, Lord Salisbury reprit son poste. À la fin de cette même année, un important conflit se déclara en Afrique du Sud. Cecil Rhodes était un magnat britannique qui avait fait fortune en exploitant les mines de diamants d'Afrique du Sud. En 1891, sa compagnie, 'DeBeera Diamond' contrôlait toute la production de diamants du pays. Il était persuadé que la Grande-Bretagne était la plus grande nation du monde et rêvait de créer un immense empire sud-africain plaçé sous la gouverne de la Couronne britannique. En 1890, il était devenu Premier Ministre de la colonie du Cap et, il avait annexé deux territoires africains: Bechaunaland et Matebeland, à l'empire britannique; il les appela modestement Rhodésie (maintenant la Zambie et le Zimbabwe). La reine Victoria reçut Rhodes en audience privée en 1894 et lui demanda: 'Qu'avez-vous fait depuis la dernière fois que je vous ai vu, monsieur Rhodes?' Il lui répondit: 'J'ai ajouté deux provinces à l'empire de Votre Majesté'. Au nord-ouest de la colonie du Cap se trouvait une république de Boers d'origine hollandaise appelée Transvaal qui avait obtenu son autonomie de la Grande-Bretagne en 1881 lors de la Convention de Londres, Paul Kruger était devenu son président. En 1886, on découvrit de l'or au Transvaal et les chercheurs d'or britanniques envahirent la république Boer; Cecil Rhodes devint un des plus importants investisseurs dans ces mines d'or. Afin de maintenir le contrôle politique des Boers contre les britanniques, le président Kruger établit que 14 ans de résidence étaient requis pour obtenir la citoyenneté et le droit de vote, il leva aussi des impôts discriminatoires contre les mineurs étrangers. La politique de Kruger envers les étrangers constituait un obstacle aux intérêts de Rhodes au Transvaal. En 1895, il commença donc à comploter contre le gouvernement Boer. Avec son ami Leander Starr Jameson, il planifia d'envahir le Transvaal avec une force policière commandée par Jameson. Le 29 décembre, sans en informer le gouvernement britannique, Jameson entra au Transvaal avec 500 hommes dans le but de déposer Kruger. Mais, les Boers repoussèrent l'attaque et Jameson dut se rendre. Le petit-fils de la reine, l'empereur Wilhelm II, envoya un télégramme de félicitations à Kruger, ce qui lui gagna une grande impopularité en Angleterre ainsi que la désapprobation de la reine. Après le raid de Jameson, la guerre était imminente au Transvaal. |
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La Reine Victoria | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Quatre générations de manarques britanniques: La reine Victoria, le futur Roi Edward VII, le futur Roi George V et le futur Roi Edward VIII | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Le Jubilé de Diamant Le 23 septembre 1896, la reine Victoria devint le monarque britannique dont le règne fut le plus long, dépassant les 59 ans et 96 jours de règne de son grand-père, le roi George III. En juin 1897, la nation toute entière célébra le 60e anniversaire de l'accession au trône par une fête de grande envergure, le Jubilé de Diamant. Il fut décidé qu'aucune tête couronnée ne serait invitée à la célébration. Le mercredi 23 juin, la reine fut conduite en carrosse jusqu'aux marches de la Cathédrale St-Paul où furent tenus un service d'Action de Grâce et un Te Deum. On avait décidé que la cérémonie aurait lieu à l'extérieur car la reine éprouvait de grandes difficultés à gravir des escaliers. La reine décrivit ainsi ses impressions à propos du Jubilé: 'Personne, je crois, ne m'a jamais saluée avec une telle ovation, celle-ci se prolongeait sur 6 milles de rues... La foule était indescriptible et son enthousiasme vraiment merveilleux et extrêmement émouvant. Les cris de joie étaient assourdissants et chaque visage semblait rempli d'une joie véritable.' |
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La guerre des Boers Depuis le raid de Jameson, le président du Transvaal, Paul Kruger, s'étaient procuré des armes et avait renforcé son armée. Il demanda une indemnité de 677, 930 livres pour les dommages matériels subis lors du raid et, un million de livres pour dommages moraux et intellectuels. Le gouvernement britannique répondit en envoyant des renforts aux troupes britanniques stationnées dans la colonie du Cap. Le 10 octobre 1899, Kruger fit parvenir un ultimatum au gouvernement britannique lui demandant de cesser l'envoi de troupes en Afrique du Sud et de retirer les troupes installées à la frontière du Transvaal. Le Cabinet de Lord Salisbury rejeta l'ultimatum, la guerre devenait inévitable. Le 11 octobre, la cavalerie Boer envahit le Bechuanaland, la colonie du Cap et le Natal. Les troupes britanniques furent assiégées à Ladysmith, Kimberley et Mafeking. Le 15 décembre, des renforts britanniques, en route vers Ladysmith, furent défaits à Colenso et 1,100 hommes furent tués, blessés ou manquants. Durant la même semaine, une autre troupe britannique fut battue à Stormberg et à Magersfontein. On donna à ces journées le surnom de 'Semaine Noire'. La reine Victoria dit à Arthur Balfour, le leader gouvernemental à la Chambre des Communes: 'Je vous dirai une chose. je ne veux aucune dépression dans ma maison. Nous ne sommes pas intéressée par la possibilité d'une défaite'. Mais, les entrées dans son journal étaient brèves et tristes: 'Pas de nouvelles aujourd'hui. Que la liste des victimes.' Malgré son âge avancé, elle dépensait beaucoup de son temps à passer les troupes en revue et à visiter les hôpitaux. Le vent tourna en janvier 1900 avec la nomination de Lord Roberts et de Lord Kitchener aux commandes des troupes britanniques en Afrique du Sud, nomination que la reine avait pressé le gouverment d'accorder dès la début. Ladysmith fut libéré le 28 février. Encouragée par la bravoure des troupes irlandaises en Afrique du Sud, la reine décida de se rendre en visite en Irlande. Elle envoya aux irlandais un message spécial de félicitations et leur donna la permission de porter le shamrock le jour de la St-Patrick. Pendant sa visite (4 au 26 avril), elle créa un nouveau régiment de Garde irlandaise. Cinq jour avant que la reine ne célèbre ses 81 ans, le 19 mai, Mafeking fut libéré par Baden-Powell qui, plus tard, allait créer l'organisation internationale des scouts. Lors de la libération de Mafeking, la reine se trouvait en visite au collège Wellington, on y plaça une inscription sur laquelle on pouvait lire: 'Bienvenue à la reine de Mafeking'. Le 24 mai 1900, Victoria fêta son 81e et dernier anniversaire. 'Encore mon anniversaire' écrivit-elle 'Dieu a été très miséricordieux et m'a supporté mais, mes soucis et mes misères ont été nombreux et je me sens fatiguée et bouleversée par tout ce que j'ai traversé cet hiver et ce printemps'. Deux événements allaient attrister la reine dans les mois suivants. En juillet, son second fils, Alfred duc de Saxe-Cobourg et Gotha mourut d'un cancer de la gorge et en octobre, son petit-fils, le prince Christian-Victor de Schleswig-Holstein qui servait sous les ordres de Lord Kitchener et de Lord Roberts en Afrique du Sud, mourut de la fièvre à Pretoria. Même si les britanniques avaient écrasé les Boers et que le président Kruger s'était réfugié en Europe, des rébellions ne cessaient d'éclater partout dans le pays. Le conflit allait survivre à la reine jusqu'en 1902 alors que la paix serait signée à Vereeniging. |
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La fin d'unne époque Pendant l'année 1900, la santé de la reine commença à décliner. Sa vue était devenue mauvaise. Elle portait des lunettes pour lire depuis 1877 mais, elle n'accepta de les utiliser en public qu'en 1899. Un voile était apparu sur ses yeux qu'on traitait avec de la belladone. Elle demanda à ses secrétaires d'employer des caractères plus gros et plus foncés afin qu'elle puisse lire ce qu'ils écrivaient. Pendant les vacances de printemps qu'elle passa en Écosse, elle fut affligée par la fatigue et par des problèmes de digestion. En septembre, son état de santé avait empiré, elle avait perdu du poids, elle ne pouvait plus dormir et elle devait faire des efforts mentaux additionnels en raison de sa mémoire défaillante. Malgré tout, elle se rendit à Balmoral en octobre et à Windsor en novembre pour y inspecter la Garde et les troupes canadiennes. Pendant ce temps, en Allemagne, la fille aînée de la reine, Vicky l'impératrice Frederick, se mourait du cancer. Ses douleurs étaient telles qu'elle ne pouvait même plus écrire; elle envoyait des messages à sa mère par l'intermédiaire de sa fille Margaret. Le 9 décembre, la reine Victoria écrivit: 'Je ne me sentais pas bien, même s'ils ont dit que j'allais mieux'. Elle insista quand même pour assister à l'exposition des Industries Irlandaises tenue à Windsor. Ce serait sa dernière apparition en public. Elle quitta ensuite Windsor pour se rendre Osborne et y célébrer Noël. Elle passait des nuits entières éveillée pour ne s'endormir qu'au petit matin et ne se réveiller qu'à midi, ce qui la rendait furieuse. Sa petite-fille, la princesse Helena Victoria entreprit d'écrire son journal pour elle et la princesse Beatrice se chargea de sa correspondance. Le premier de l'an, la reine Victoria, accompagnée de son fils le duc de Connaught, alla visiter les soldats convalescents à Whippingham Church. Le jour suivant, elle reçut Lord Roberts. Parler avec les gens était devenu une corvée pour elle, elle préférait demeurer dans sa chambre et écouter de la musique. Son petit-fils, le prince Leopold de Battenberg, jouait du violon pour elle, accompagnée pas sa mère, la princesse Beatrice. Le 13 janvier, la reine inscrivit sa dernière entrée dans son journal: 'J'ai passé une bonne nuit mais je n'ai pas dormi beaucoup. Je me suis reposée plus tard, puis, j'ai apposé quelques signatures et j'ai dicté à Lenchen'. Le mercredi 16 janvier, la reine Victoria sortit pour faire une promenade sur la pelouse d'Osborne House. Ce fut sa dernière. Peu après, le docteur Reid informa officiellement le public que la reine était malade. Le jour suivant, elle éprouvait des difficultés à parler et elle était confuse. Randall Davidson, l'évêque de Winchester fut appelé pour prier à son chevet. Elle demanda à voir Turi, son poméranien, qu'on lui amena immédiatement. Le samedi 19, presque toute sa famille était présente à Osborne: ses fils, le Prince de Galles et le duc de Connaught, ses filles, Helena, Louise et Beatrice et son petit-fils, l'empereur Wilhelm II. Le mardi 22 janvier, son petit-fils, le prince Alexander de Battenberg, lui parla à 11:00 heures et elle le reconnut mais, à 2:30 heures de l'après-midi, elle entrait en agonie. Sa famille se rasembla autour de son lit. L'empereur Wilhelm la berça dans ses bras pendant près de trois heures. À 5 heures, elle murmura le nom de ses enfants, Bertie, Lenchen, Louise, Arthur, Beatrice. Elle mourut juste après 6:30 heures. Le Prince de Galles était agenouillé près de sa mère et le duc de Connaught, assisté de l'empereur, la tenaient dans leurs bras. L'évêque de Winchester, qui était présent, écrivit: 'Les derniers moments ressemblèrent à ceux d'un noyé qui remonte trois fois à la surface avant de s'enfoncer dans l'eau. Elle râlait et cherchait à respirer, reconnaissant les gens, les appelant par leur nom puis, elle fermait les yeux et sombrait dans l'inconscience. Le dernier mot qu'elle prononça fut 'Bertie'. Puis, un grand changement survint dans son apparence et ce fut le calme complet'. Dix minutes plus tard, on lut un message à la foule massée devant Osborne: 'Sa Majesté la reine a expiré à 6:30 heures entouré par ses enfants et ses petits-enfants'. Ses fils, le nouveau roi Edward VII et le duc de Connaught déposèrent son corps dans son cercueil, celui-ci fut amené à Portsmouth à bord du yacht royal Alberta. De Portsmouth, il fut transféré à Paddington par train. Une foule dense s'était rasssemblée sur la route menant de Victoria Station à Paddington. La reine Victoria avait régné presque 64 ans; presque personne ne se rappelait un autre souverain. Les funérailles eurent lieu dans la chapelle St-George à Windsor. La reine Victoria fut ensuite enterrée dans le mausolée de Frogmore. Finalement, après 42 ans, elle reposait auprès de son bien-aimé Albert. |
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