Bicentenaire la cession de la Louisiane par Napoléon en 1803

Auteur: J. Vaillancourt

La cession de la Louisiane par Napoléon en 1803

Des dépêches nous apprennent que les États-Unis célèbrent cette année le bicentenaire de la cession de la Louisiane par Napoléon en 1803. L’article sur le Canada paru dans l’Express sous la signature de Jean-Michel Demetz et des propos prêtés à Jacques Chirac ne sont pas sans nous rappeler cet évènement d’il y a deux cents ans

En effet, les négociations aboutissant à cette vente de la Louisiane furent sanctionnées par le traité de Paris signé le 30 avril 1803. En vertu de ce traité Napoléon cède la Louisiane aux États-Unis d'Amérique pour un montant de 75,500 millions de francs. (15 000 000 de dollars) évalués par cette dépêche à 280 000 000. en dollars d’aujourd’hui

Toujours en vertu de ce traité, la France cède 50% du territoire de l'Amérique française incluant ses 100 000 citoyens français de la Nouvelle Orléans, ceux établis en Haute Louisiane et sur les rives du Mississipi, dont un bon nombre depuis plusieurs générations. (Chiffre très conservateur)

La population du Québec en 1806 se chiffrait à 225 000 habitants. C'est-à-dire que l'on dispose par ce traité en plus de la partie la plus riche du territoire, au moins de 30 à 35% de la population de l'Amérique française. Dans ces territoires de l'Amérique du Nord, l'accroissement naturel faisait en sorte que la population doublait à tous les 20 ans, a laquelle il faut ajouter les mouvements de migration.

En 1803, la Louisiane sous le régime espagnol était en pleine expansion. Il y avait afflux de population par le Nord en provenance du Québec appelé alors Bas-Canada et des Antilles par le Sud. Dans cette migration, il y avait aussi une population provenant de la rive EST du Mississipi (en territoire américain): une partie de la population française de l'Illinois en raison de l'état d'anarchie qui régnait dans ces territoires. Il y avait des pionniers américains également victimes de ces aventuriers, qui se sont réfugiés dans la Louisiane espagnole.

À cette époque la Nouvelle-Orléans était déjà une grande cité commerciale et un port de mer très achalandé. Le dernier recensement datait de 1785 et établissait la population à 43111 hab.. En Haute Louisiane en 1803. au confluent de l'Ohio et du Mississipi, il y avait une douzaine d'établissements dont la population variait de 500 à 1000 habitants. Étaient exclus de ces recensements les Indiens et les esclaves non affranchis.

Grâce à l'heureuse initiative des membres de l'expédition Clark et Lewis, lesquels pour tromper leur attente, ils ont entrepris de dessiner en perspective la carte de la ville de St-Louis fondée quelque 40 ans plus tôt. Sur ce plan sont représentées en perspective quelque 200 maisons de cette agglomération. En plus, on raconte l'histoire d'un grand nombre de ses citoyens habitant ces demeures.

Le présent document fait état de ces travaux et nous permet de connaître les grandes familles louisianaises de St-Louis souvent reliées entre elles telles, que les Chouteau, Cerre, Cratiot, Labaddie, Robidoux, etc, constituant une puissance financière et qui contrôlaient tout le territoire de la Haute Louisiane. soit tout l’ouest américain situé à l’ouest du Mississipi.

Pour prendre connaissance de ce document «Cession de la Louisiane 1803».

Lettre de Laussat à Décrés

Pour faire suite à mon article portant sur la cession de la Louisiane je vous fais part de la lettre de Laussat à Décrés du

Ministère des affaires étrangères de France. Clément Laussat, préfet colonial, commissaire français aux Louisianais

Quand les Louisianais furent-ils informés de la vente de la Louisiane aux États-Unis d’Amérique.? Le traité de Paris sanctionnant cette vente fut signé le 30 avril 1803. Le Gouverneur Laussat venu prendre possession de la Louisiane pour la France ne fut avisé de cette transaction que le 18 août 1803 à la grande stupéfaction des Louisianais. Même la veille il faisait part de la rumeur dans cette lettre à Décrés l'informant de son incrédulité

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Voici le texte de la lettre de Laussat à Decrés:
(traduction de la version anglaise)
--Laussat à Decrés:
Nouvelle Orléans, an XI, 20 Thermidor (17 août 1803)

Citoyen Ministre:

Le courrier expédié par voie de terre, en provenance de Washington, (États-Unis) apporta ici avant-hier, le bulletin imprimé ci-inclus. C'est la nouvelle officielle de la cession de la Louisiane aux États-Unis, en vertu d'un traité signé à Paris, 10 Floral dernier (i.e., le 30 avril dernier)

Ce bulletin largement répandu est accompagné de lettres indiquant les conditions et autres détails et cet accord a produit une grande sensation ici. Les Anglo-Américains sont exubérants de joie. La plupart des Espagnols entre la joie de voir cette colonie échappée à la domination française et le regret de la perdre pour eux-mêmes ont la stupidité de s'en montrer satisfaits.

Les Français, c'est-à-dire les neuf dixièmes de la population, sont stupéfiés et inconsolables; ils parlent de tout vendre et de fuir loin de ce pays.

Pour ma part, j'essaie de les apaiser et je leur dis, (comme je crois) que cette nouvelle, quelqu'en soit la teneur est un mensonge improbable et impudent.

Je vois en ce bulletin seulement matière à cabales de la part d'un parti au pouvoir lequel en cette occasion des élections américaines, et à l'expiration du terme de la présidence de Jefferson, celui-ci a cru bon de lancer cette nouvelle subitement en pleine séance du collège électoral pour obtenir la faveur d'un plus grand nombre de partisans.

Ce qui a pour effet galvaniser les Anglo-américains, en faveur de la prise de possession de la Louisiane et pour refroidir l'affection des Français pour ce pays.

De ce point de vue, ces mensonges ne peuvent produire que du mal.

Salutations et respect:

LAUSSAT.

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1762 La Louisiane devient espagnole!

La Louisiane devient espagnole.

Nous sommes en 1762, un an avant la signature du traité de Paris, la France pour ne pas céder la Louisiane à la Grande-Bretagne la cédait à un pays alors allié, l'Espagne, sans doute dans l'espoir secret de la récupérer un jour. Ce qui quand même aurait pu réussir.

Voici un sommaire des traités qui ont eu cours.

-Le Traité de Fontainebleau: 1762, (France-Espagne)

La France cède la Louisiane à l'Espagne. (traité resté secret)

--Le traité de Madrid: le 27 octobre 1795; (Espagne-États-Unis)
L'Espagne accorde un comptoir aux États-Unis et la navigation libre sur le Mississipi.

--Le traité de San-Idelfonso; le 1er octobre 1800
(Espagne-France)
Rétrocession de la Louisiane à la France.

--Le traité de Washington: le 30 avril 1803. (France-États-Unis)
La France cède la Louisiane aux États-Unis d'Amérique pour un montant de 75,500 millions de francs. (15 000 000 de dollars.

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Proclamation de Laussat

Voici le texte de la proclamation de Clément Laussat aux Louisianais le 30 novembre 1803. Le texte fait miroiter le bonheur aux Louisianais.

Clément Laussat, préfet colonial, commissaire français. pour la Louisiane »Proclamation de Laussat».

Grande discrétion de l'histoire sur la cession de la Louisiane

Cession de la Louisiane; l’Histoire est discrète.

C’est avec désinvolture et discrétion que l’Histoire et ce des deux côtés de l’Atlantique a traité la question de la vente de la Louisiane aux États-Unis d’Amérique. On n’ose pas dire qu’un pays français d’Amérique du Nord venait d’être rayé de la carte. Ce pays était.pourtant un vaste territoire s’étendant des frontières canadiennes au Golfe du Mexique. On n’ose pas avancer comme bon nombre aujourd’hui le réalise que la face du monde. n’aurait pas été la même n’eut été de cette cession..

Dans nos livres d’histoire (ceux que j’ai connus) il n’en était pas question. Pourtant particulièrement pour la Haute Louisiane on s’est désintéressé d’une population issue et possédant les mêmes patronymes qu’au Québec. Dans nos manuels, l’histoire de la Nouvelle-France et de l’Amérique française se limitait à l’Outaouais. Pourtant Pierre Elliot Trudeau avait dit que l’histoire de la Nouvelle France s’étendait comme le Canada actuel d’une mer à l’autre. (A mari usque ad mare) La nuance est que “l’autre Mer” n’est pas celle qu’il avait en têre, il s’agit en fait du Golfe ou Mer du Mexique.

Et on n’osait pas dire aux jeunes Québecois, que leurs pères avaient bâti un empire en Amérique du Nord comme le signale Joseph Wallace dans son ouvrage “Louisiana under the French Rule” On préférait les entretenir dans un complexe d’infériorité. et savamment entretenu dès les débuts de l’époque de la “Grande Soumission” c’est à dire depuis les années 1840. et qui persiste encore aujourd’hui.

Du côté européen, on a fait état de la même discrétion , ne pouvant fournir une justification plausible à cette transaction, et qui d’ailleurs n’a pas soulevé de grands remous à l’époque. On en fera état dans un prochain article.

Un document exceptionnel:

La liste des mariages à St-Louis Missouri pour la période de 1754 à 1835 On obtient presque un taux de 100% de mariages

Pour confirmer le caractère français de St-Louis: entre francophones, d’abord sous le régime espagnol jusqu’en 1803 mais se prologeant jusqu’en 1815. (environ 600 à 700 Mariages) Par la suite les mariages deviennent de plus en plus mixtes en raison de l’immigration.

Dans la fenêtre de “Google” inscrire “St.Louis Marriages (1754-1835)” ou encore »Les mariages à St-Louis de 1764 à 1835»(Petite note: 1754 est sans doute une erreur de frappe, St-Louis ayant été fondé en 1764) La Lousiane émancipée? Auteur: J. Vaillancourt (---.f1784.globetrotter.net) Date: 07-01-2004 16:26 Bonjour à tous. Vente de la Louisiane? Mais non, c’est une émancipation. Si l’on cite la proclamation de Pierre Clément Laussat aux Louisianais du 30 novembre 1803. En lisant le dernier paragraphe «La République Française retrace, dans cet évènement, la première aux siècles modernes, l’exemple d’une Colonie qu’elle émancipe volontairement elle-même;»: et on poursuit: (comprenne qui peut) «l’exemple d’une de ces Colonies dont nous retrouvons avec charme l’image dans les beaux âges de l’antiquité puissent ainsi de nos jours & à l’avenir un Louisianais & un Français ne se rencontrer jamais sur aucun point de la terre sans se sentir attendris & portés à donner mutuellement le doux nom de frères, puisse ce titre être seul capable de représenter désormais l’idée de leurs éternels engagements & leur libre dépendance.» À la Nouvelle-Orléans, le 8 Frimaire au XII de la République Française & 30 novembre 1803. Signé LAUSSAT Bonne lecture