Quant est-il du français en Louisiane après la cession en 1803?

Longtemps «protégés» sous le régime espagnol, lequel leur a permis de continuer à vivre en français et d’accueillir des immigrants français et canadiens-français, les Créoles ont été davantage exposés à l’anglais à partir de l’achat de la Louisiane par les États-Unis en 1803, et de l’arrrivée massive de colons américains.

Bien que le français se soit longtemps perpétué au Missouri, l’anglais s’est imposé assez tôt dans les grands bourgs, comme St-Louis. Le duc de Württemberg, de passage au Missouri au début des années 1820- alors que les Américains sont déjà largement majoritaires dans toute l’ancienne Haute -Louisiane- remarqua que la plupart des Créoles de toutes les classes de la société avaint déjà acquis une certaine connaissance de l’anglais, particulièrement ceux qui travaillaient comme bateliers.

Cette observation est sans doute vraie surtout pour les bateliers travaillant sur le Mississipi, par exemple ceux faisant la liaison Nouvelle-Orléans- Saint-Louis. Cependant, c’était différent pour ceux qui travaillaient pour les compagnies de traite et qui pouvaient aller aussi loin que les rivières Roches Jaunes (yellowstone River) Rivère Plate (Platte River) Ceux qui travailaient pour les compagnies de traite et qui parcouraient surtout le Missouri, et qui pouvaient aller aussi loin que la rivière aux Roches-Jaunes, IOYellowstone River, Montana actuel’) l’Arkansas ou la rivière Plate )Platte River), ont probablement été dans la même situation que les engagés canadiens, qui ont toujours continué à travailler aux États-Unis pour le compte de sociétés américaines.

Majoritaires dans leurs embarcations et dans les postes de traite, fidèles à une certaine traditon, loin des grands centres de colonisation, ils ont maintenu l’usage du français (français qui présentait des différences assez mineures par rapport à celui de leurs confrères cnadiens).

D’ailleurs, une décennie après la visite de Wüttemberg, un autre Allemand, le prince Maximilien de WiedNeuwied, qui visita l’ouest américain de 1832 à 1834, fit l’observation suivante: «Quoique la langue anglaise soit celle de toutes les contrées de l’Ouest, et qu’elle tende à y devenir de plus en plus générale, il est pourtant indispensable aux directeurs et aux employés de la Compagnie des pelleteries de comprendre le français attendu que presque tous les subordonnés le parlent et toutes les rivières et tous les environs du Missouri et des Prairies occidentales portent des noms français.»

À la même époque, George Catlin, de passage du Fort Union (poste dee l’AFC situé sur le territoire actuel du Dakota du Nord) nota que presque tous les employés étaient «français»

Même si dans les hautes sphères de l’administration les affiares se traitent en anglais et que des francophones aient commencé à écrire en anglais vers la fin des années 1820, par contre, sur le terrain, sur les cours d’eau, dans les postes de traite, le français étati bien implanté et senti comme légitime.

Entre francophones, son usage allait de soi. Dans leurs communications avec ls anglophones, il semble que jusqu’à la première moitié du XIX e siècle on ne se gênait pas pour y avoir recours, avec comme appui le statut encore enviable du français comme languer internationale et l’attittude francophile de certains aaanglophones. Il en est résulté que la plupart des francophones n’ont sans doute pas senti l’urgence de communiquer en anglais avec leurs homologues de langue anglaise

Les commis maîtraisant peu ou pas l’anglais se permettaient de tenir en français le journal du poste. Même, à cette époque encore, une compagnie américaine n’hésitait pas à recourir au français pour se gagner les bonnes grâces de ses engagés francophones. D’ailleurs, il arrivait que des Américains anglophones, dussent se contenter de signer un contrat d’engagement rédigé en français, soit sous forme de fromulaire imprimé, soit écrit à la main.

Quant aux exploitants de domaines agricoles, étant complètement indépendants, ils pouvaient se permetttre de continuer à s’exprimer en français pendant de longues décades encore même jusqu’au dénut des années 1930.