PARTIE I

LE SOULEVEMENT DES SIOUX 1862

Fort Laramie, le 18 août 1854.

Un camp Brûlé (Sicangu) est établi près du fort. Les convois d’émigrants défilent sur la piste. Il advient qu’une vache s’échappe du troupeaud’un Mormon et s’élance dans le camp indien, semant la confusion. Un Indien l’abat. Le Mormon s’empresse d’aller se plaindre au commandant du fort.

Un lieutenant, refusant les propositions d’indemnisation exige que le"meurtrier" de la vache lui soit livré. Suite au refus di chef Conquering Bear, le lieutenant fait tirer au canon sur le village tuant et blessant plusieurs guerriers, dont Conquering Bear.

Il s’ensuivit des représailles de la part des Indiens suivies en retour de répliques de l’armée.

Cet épisode de "la vache du Mormon" marque le début de la guerre dans les plaines du Nord, une guerre qui durera trente-six ans pour se terminer dans la neige ensanglantée de Wounded Knee.

Le 3 novembre 1855, le général William Harney attaque le village brûlé Little Thunder installé à Ash Hollow, Nebraska, un endroit que les Lakota appellent "Eau Bleue". Les soldats tuent et mutilent cent trente-six Indiens dont beaucoup de femmes et d’enfants et amènent soixante-dix prisonniers.

A la suite de cette action, il existe bel et bien un état latent de guerre.

--Enlèvements;

Par après, des enlèvements demandant rançons se sont produits: On cite le cas de deux femmes et de six enfants qui ont été retenus prisonniers par les Sioux:

Ainsi un 1er décembre 1860, à deux jours de Fort Pierre, le major Pattee rencontrait deux métis nommés Frédéric Dupré et Louis Laplante, escortant les femmes et les enfants. Les captifs pris à Lake Shetek (Minnésota) au mois d’août précédent, avaient été libérés des Indiens moyennant une rançon versée par Charles Primeau, bourgeois de Fort Pierre.

Le major Patte écrivit plus tard, que c’est à sa suggestion même que la rançon a été versée, puisque ne diposant que de 175 hommes et qu’il n’aurait pas été prudent de tenter de les libérer par la force.

 

 

--Le soulèvement:

Le 18 août 1862, les Indiens Sioux commencèrent un massacre qui enflamma toute la frontière ouest du Minnesota. Plus de 500 personnes furent tuées dans ce soulèvement.

Le soulèvement causa une grande panique parmi les colons, spécialement ceux habitant les endroits isolés. Des comtés entiers furent abandonnés par ses habitants cherchant refuges dans les plus grands centres.

 

Quelles en furent les causes?

Les causes évoquées pour ce soulèvement peuvent être multiples, et peuvent varier selon les opinions émises. Une des première explications mises de l’avant, est celle relative à la conduite des officiels du gouvernement, responsables des affaires indiennes. Mais en vérité, il s’agit là qu’une des causes parmi d’autres.

Les Indiens Dakota, ont été confinés dans des réserves suite à l’arrivée en masse des colons blancs comme ce fut le cas dès le début de la colonisation des États-Unis.

Le gouvernement américain et les Indiens ont conclu des ententes et signé des traités. Dans ces traités les Indiens acceptaient le principe des réserves en retour d’une subtantielle somme d’argent. Cependant seulement une faible partie de ces argents ont été versés.

Des montants étaient versés régulièrement, mais les agents chez qui ces sommes étaient acheminées pour distribution détournèrent souvent une grande partie de ces argents.

En 1862, la situation avait atteint le point d’ébullition. Les Dakota constatèrent que beaucoup des jeunes hommes blancs étaient partis combattre au loin; c’était pendant la guerre civile. De sorte que leurs maisons et familles étaient laissées sans protections. De plus sévissait pendant l’hiver une famine en raison de récolte insuffisante l’automne précédent.

Les versements venant du gouvernement se faisant attendre les marchands refusèrent le crédit aux Indiens, lesquels ne pouvaient satisfaire aux besoins essentiels de nourriture et autres nécessités, pour leur famille Ce qui ne pouvaient qu’attiser la colère chez les Indiens.

 

 

Pour ce qui est du soulèvement, le tout a commencé quand quatre jeunes Indiens décidèrent de piller un poulailler appartenant à un résident du nom de Robinson Jones, de Acton dans le comté de Micher.

Un des jeunes s’est objecté à s’attaquer à la propriété d’un homme blanc. Les trois autres l’accusent de manquer de courage et d‘être un lâche. Piqué au vif le premier indien déclare qu’il s’approcherait de la maison et tuerait le propriétaire blanc.

Les membres de la famille Jones, voyant les Indiens s’approcher s’enfuyèrent chez leur gendre Havard Paker. Les Indiens les suivirent et tuèrent Baker Jones ainsi que les trois autres dont les deux femmes.

Par la suite les Indiens volèrent les chevaux et se rendirent au camp du chef Shak-fre pour l’informer de ce qui était arrivé. Le chef Shakopec, les conduisit immédiatement chez le chef "Little Crow"

La nuit suivante, un conseil de guerre fut tenue. Les chefs décident d’attaquer l’agence indienne Redwood dès le matin venu, soit le 19 août. Le lendemain les Dakota attaquent sans avertissement. Ils tuèrent plusieurs hommes blancs et dirigèrent leurs attaques sur

New Ulm et Fort Rigely.

Quelques années plus tard les quatre indiens à l’origine de ces attaques furent identifiés: Killing Ghost (fantôme tuant), Brown Wing., (Aile Brune) Breaking up (Brisant) Runs Againts Something When Crawling (Courant contre quelquechose quand rampant)

--New Ulm

Des bandes de Dakota avaient commencé à s’attaquer à des établissements et des familles isolées dès le 18 août. La nouvelle se répandit vite et les colons terrorisés s’enfuirent à New Ulm pour leur sécurité. D’autres colons s’enfuirent à Mankato, lequel avait improvisé une milice pour contrer une possible attaque.

Mankaton ne fut jamais attaqué, les Indiens se dirigeant plutôt sur New-Ulm, et Fort Ridgely.

Le premier assaut sur New Ulm eut lieu le 19 août 1862. La journée précédente dans l’après-midi le shérif Roos émettait un ordre mobilisant la milice.

 

 

 

Le 19, sur l’heure du midi, on ne trouvait que 42 hommes suffisamment bien armés qui pouvaient être assignés à la défense de la ville. A ces 42 hommes formés en compagnies leur furent confiés des postes de gardes. Le reste des hommes furent considérés comme réservistes, armés seulement avec des fourches et autres objets hétéroclites, ils devaient être utilisés dans l’éventualité où les Indiens perceraient les défenses.

16 hommes de Nicollet et Courtland et 12 cavaliers de St-Pierre arrivent aussi à temps pour combattre dans la première bataille. Aux environs de 5 heures, une compagnie réunie à la hâte arrivent de St-Pierre juste au moment où les Indiens se préparent à abandonner la lutte.

La ville fut évacuée et un train de 153 wagons transportant les 2000 personnes comprenant les femmes, les enfants et les blessés, arrivent à Mankato, après un trajet de trente milles (50 km). Les secours s’organisent immédiatement.

Le capitaine William Bierbauer de Mankato forme une compagnie de 80 hommes et le capitaine John D. Zimmeman de South Bend levait une compagnie de 73 hommes. Les deux compagnies se mirent en route pour NewUlm et y arrivent le mercredi le 20 août. Le Sueur et St- Pierre envoient aussi des hommes pour renforcir la défense.

La loi martiale est décrétée et on s’active aux travaux de consolidation de défense. Le lendemain, le jeudi, l’équipe de South Bend décide de retourner à domicile, en raison de la menace d’un soulèvement de la part des Winnebagoes, lesquels vivent à domicile. En dépit de ce départ, le nombre de miliciens continue à augmenter.

Le samedi, le jour de la seconde attaque, le total des défenseurs atteint plus de 800 hommes. Cette journée les Dakota attaquent une seconde fois. Quoique la ville fut en grande partie détruite, les colons parviennent à les contenir. Une avant garde sous le commandement du général Sibley arriva en renfort, avec en plus 175 volontaires à cheval. Démoralisés les Dakota cessèrent leurs attaques mais après qu’ils eurent causé beaucoup de dommages. 34 colons sont tués et 60 sont blessés et la ville de New Ulm réduite en cendre. Il ne restait plus debout que deux édifices que les défenseurs avaient fortifiés.

 

 

 

 

Défaite des Dakotas;

Une fois la sécurité de Fort Ridgely assurée, le général Sibley se mit en route pour engager des batailles qu’il espère décisives à Birtch Coulée et Wood lake. La défaite à Wood Lake, mit fin à toute résistance indienne organisée.

Litte Crow prit la fuite, laissant ses captifs blancs aux mains d’Indiens amis. Dans les jours qui suivent, les 107 captifs blancs et les 162 métis aussi captifs furent remis à Sibley à un endroit près de la cité de Montevideo. Sibley nomma la place Camp Release. Un monument en granit d’une hauteur de 15 mètres marque à cet endroit la fin du soulèvement des Sioux.

Les procès et les exécutions:

Beaucoup des Indiens qui avaient pris part au soulèvement fuyèrent à l’ouest du Dakota. D’autres furent capturés et traduits devant les tribunaux pour leurs crimes. Au moins 2000 Sioux furent capturés et traduits devant les tribunaux. Les procès ne commencèrent le 25 octobre 1862, en raison du fait qu’il prit à Sibley, un certain temps pour transférer ses prisonniers à l’agence des Sioux.

Certains jours la commission entendit jusqu’à 40 Indiens, (procédant à l’interrogatoire ) Quelques prévenus furent entendus et reçurent leur sentence en moins de cinq minutes. Et dans ce que plusieurs considèrent comme une travestie de justice, 307 Dakota furent condamnés à mort et 16 autres reçurent des termes d’emprisonnement.

Quoique quelques uns des généraux favorisèrent l’exécution immédiate, permission fut demandée au Président Lincoln en raison du grand nombre de peines capitales. Le président ordonnait de surseoir à ces exécutions et un rapport sur chaque condamné sera transmis à Washington, D.C. pour examen par des personnes désignées par la président.

 

Il en résulte que l’on devra distinguer entre ceux qui ont commis des meutres et des viols et les autres qui ont participé aux batailles. Le président a nettement spécifié qu’aucun homme ne sera pendu pour avoir combattu pour sa tribu.

 

Pendant ce temps, le général Sibley déménageait les prisonniers au camp Lincoln, à proximité de Mankato.

Le 4 décembre, une foule de citoyens de Mankato tentèrent d’exécuter les condamnés, mais furent repoussés par les soldats. Le lendemain, les prisonniers furent déplacés à l’intérieur de Mankato pour leur sécurité.

Le 6 de décembre, le président Lincoln approuvait la peine capitale pour seulement des 39 condamnés sur les 307 de prévus et les autres obtinrent leur pardon. Il fixait la date des exécutions pour le 19 décembre, mais un délai d’une semaine s’est avéré nécessaire pour faire les arrangements nécessaires.

 

Des pasteurs furent à l’oeuvre et prêchèrent aux condamnés avant l’exécution et un certain nombre furent baptisés. Un Indien bénéficia d’une communication de peine au dernier moment, quand il fut établi que la preuve reposait sur le témoignage de deux jeunes garçons.

Le 26 décembre 1862, 38 hommes furent conduit sur l’échafaud. trente-huit noeuds furent placés autour de 38 cous. Au signal donné, les câbles retenant la plateforme furent rompus. La plateforme se déroba sous les pieds des condamnés et les 38 hommes restèrent suspendus dans le vide.

Les personnes témoins poussèrent un cri étouffé au moment où la plateforme s’effondra puis restèrent silencieuses. Elles venaient d’assister à la plus grande exécution en masse qui soit survenue aux États-Unis.

L’exécution eut lieu en face de l’édifice connue aujourd’hui comme étant la bibliothèque de Mankato. Un monument a été érigé à cet endroit commémorant les 38 personnes exécutées ce jour-là.