NIXON ET TRUDEAU


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Bonjour à tous,

Richard Nixon, l'ancien président des États-Unis, méprisait au plus haut point Pierre Elliott Trudeau, qu'il considérait comme un intellectuel pompeux (pompous egghead)

Le présent article s'inspire d'une dépêche de Robert Russo de la Canadian Press datée du 17 mars 2002, en provenance de Washington. La version française mais expurgée fut aussi publiée dans le quotidien libéral "La Presse" de Montréal.

Enregistrées en secret par l'ancien président américain, au pouvoir de 1969 à 1974, ces bandes audio d'une durée de plusieurs centaines d'heures, permettent entre autres d'entendre M. Nixon qualifier l'ex-premier canadien de "clever son of bitch", traduction du service français de la Canadian Press: "fils de pute futée."

Enfin, à en croire ces documents, séjourner pour Nixon pendant trois jours au Canada était "a pain in the ass" que le S.F.C.P.traduit par "emmerdement"

Nixon trouvait pénible et déroutante la gymnastique intellectuelle à laquelle se prêtait Trudeau. Après que le premier ministre canadien eut quitté le bureau ovale, au terme d'un entretien, M. Nixon avait demandé à Henry Kissinger, alors secrétaire d'État: "What in the Christ is he talking about?" traduction même source: "De quoi Bon Dieu parle-t-il donc?"

Si la dialectique de Trudeau parvient à mystifier dans une certaine mesure Henry Kessinger et James Schlesinger, lequel deviendra son ami, ce ne fut pas le cas de Nixon. Ce dernier n'entendait rien à cette dialectique. Nixon est une bête politique réagissant surtout par instinct. Pour lui Trudeau est une coquille vide, il le considérait plutôt comme une nuisance.

Précisons que Nixon s'est oppposé jusqu'à sa mort en 1984, à ce que ces converstions soient rendues publiques. La famille poursuit cette lutte. Les dernières bandes rendues publiques par le service des archives nationales des États-Unis couvrent une période de six mois, vers la fin du premier mandat de Nixon, entre 1969 et 1973.

Les bandes enregistrées révèlent un homme aux commandes d'un monde d'une grande complexité sur la scène mondiale avec le conflit en cours Vietnam, la guerre froide avec l'Union soviétique et des démonstrations gagnant en ampleur sur le plan domestique, et en plus, son voisin de palier...Pierre Elliott Trudeau.

Lorsque Nixon fit savoir à Trudeau, qu'il n'y aura pas de nouveaux accords commerciaux ou modifications de ces accords, Trudeau dans un but de provocation, décidait d'aller faire de la plongée sous-marine avec Fidel Castro à Cuba. Ce voyage à Cuba de Trudeau en compagnie de sa famille provoqua des roulement de yeux dans tous les sens à Washington, surtout en entendant Trudeau apparaissant sur la même tribune que Castro s'écrier "Viva el Commandante..."

Trudeau maîtrisait bien la langue espagnole, connaissant bien les mers du Sud. Lors de la dernière guerre il avait préféré les plages dorées des mers du sud à celles alors inhospitalières de la côte normande. D'où la réception hostile des vétérans canadiens à la présence de Trudeau lors du 40ième aniversaire du débarquement en Normandie. Cette scène de la cérémonie fut transmise par le réseau anglais de Radio-Canada, alors que ce fut le silence au réseau français.

Lors de son voyage à Ottawa Nixon se querella avec un assistant de Trudeau, à propos de la diposition de mobiliers, précédant une conférence. Nixon jugeait entre autres que la couleur d'un canapé ne l'avantageait pas à la télévison.

"Cet individu avec les cheveux touffus, est-il un assistant de Trudeau?" Nixon demanda. "Quel laideron! (Ugly bastard) Probablement un vrai gauchiste. Nixon ulcéré demanda à son assistant Haldeman de cuir un article très négatif pour le soummettre au "colomnist" Jack Anderson avec les instructions d'y aller fort

"Nous devons montrer à ces gens que l'on ne doit pas donner des coups de pieds aux E.U. surtout après ce que nous avons fait pour ce minable "son of a bitch" (Trudeau):aller perdre trois jours à Ottawa.

L'image brillante que projetait Trudeau, sa fortune, son élégance, une éducation soignée et son libéralisme, au dire de Kessinger le rendait antipathique à Nixon, avant même que débute la conférence. Nixon jugeait que ce vernis masquait une coquille vide.

L'opposition de Trudeau à l'engagement des É.U. au Vietnam exaspérait Nixon et ce dernier ne pouvait citer le nom de Trudeau comme les bandes enregistrées le révèlent, sans lui appliquer l'étiquette "son of a bitch" ou encore, il est fait mention souvent "That asshole Trudeau..." (trou de c...), au point d'en oublier son prénom.

Quand Nixon projeta d'établir une filière pour amorcer des contacts secrets avec la Chine avant son voyage historique à Pékin, le président recommandait que toutes villes seraient acceptables, exceptée Ottawa de Trudeau.

««ACCUEIL»»

Marcel_mer