Le 15 du même mois, M. de Ramsay reçoit une requête des bourgeois de Québec, le suppliant de capituler On sait très peu de choses sur les tractations conduisant à cette capitulation précipitée du 18 septembre 1759.comme si l,on craignait que l,ennemi se retire avant le temps. En effet l,amiral Saunders avait prévu le rembarquement des troupes au plus tard le 20 septembre, soit deux jours plus tard..
On n,avait même pas pris la peine de consulter les chefs des armées, le Chevalier de Lévis et de Bougainville.Elle laissait trois armées presqu,intactes et invaincues en plan, d,oû le cri du coeur du chevalier de Lévis.
“Il est inouï que l,on rende une place sans qu,elle soit attaquée ni investie, juste au moment où cette campagne allait se terminer glorieusement” .
Citons un extrait d,un document de Jean Pierre Poussou intitulé «Montcalm et la perte du Canada» du Centre d,études Stratégiques.
La capitulation de Québec ayant provoqué des manifestations de joie en Grande-Bretagne comme dans les colonies, «le major-général James Wolfe y acquis un prestige énorme, et par voie de conséquence, son adversaire ne pouvait être également qu,un grand général, d,ailleurs victorieux jusque là. Il est tout à fait frappant de combien les historiens anglo-américains ont à la fois loué Wolfe et Montcalm même si, bien entendu, le premier, in fine, ressortait comme un très grand général, bien meilleur que son adversaire.»
Un artiste renommé anglo-américain Benjamin West résidant à Londres dans les années 1770 voulut produire un hymne à la gloire de l,Empire. Dans un tableau il célébra la mort héroïque du général James Wolfe sur le champs de bataille .
Effectivement, Wolfe repéré en raison de son uniforme trop flamboyant , fut blessé mortellement par un franc tireur.dans les broussailles de Sillery.
Ce tableau de Benjamin West, fit sensation lors de sa sortie à Londres et fut salué comme un chef d,oeuvre de l,art anglo-américain. Cependant, la question fut posée à savoir, le général qui est représenté dans un pareil chef-d,oeuvre devait assurément être un grand général. Qu,à-t-il fait?
Évidemment, un général de 32 ans n,avait pas une feuille de route bien garnie. Et la perspective d,être cité comme victorieux dans cette escarmouche de moins d,une demi-heure du 13 septembre 1759, n,avait rien d,emballant pour impressionner le public Il a bien fallu réaménager l,histoire pour en faire une bataille qui devait sceller le sort de la colonie
Seulement, le sort de Québec fut définitivement réglé lors de la bataille de Ste-Foy le printemps suivant, le 30 avril 1760 alors que les renforts anglais firent leur apparition. Lors de cet affrontement on vint à un cheveu près d,encercler les forces anglaises et de reprendre Québec.
Cette dernière bataille fut plus qu,une escarmouche alors que 2000 morts jonchèrent le terrain. Pourtant l,histoire n,a retenu que l,engagement sur les plaines d,Abraham du 13 septembre 1759 qui avait côuté la vie à 139 soldats de Montcalm C,est à partir de cet affrontement que l,on nous a rappelé autant à l,école dans l,armée que nous étions les vaincus des Plaines d,Abraham.
L,histoire de la dite «Bataille des Plaines d,Abraham» occupe un espace important dans le monde anglo-saxon,. même encore aujourd,hui.
Ainsi lors de la seconde guerre mondiale, lorsque l,armée britannique à l,automne 1942 arrêtait à El Alamein les soldats de Rommel et par la suite pourchassait l,armée allemande, le Field Marshal Bernard Montgomerry célébrait son exploit de la façon suivante: «J,imaginais Wolfe pourchassant les soldats français sur les Plaines d,Abraham» ( Qui était l,ennemi?)
Pendant la guerre de Corée, en 1951, lorsque les Américains effectuèrent un débarquement prenant à revers les troupes nord-coréennes. Le général Douglas McArthur déclarait que l,opération lui rappelait le débarquement des troupes de Wolfe à Québec, prenant à revers également les Français sur les Plaines d,Abraham
Dans le document ci-annexé, on reproduit la critique par Simon Schama du tableau de Benjamin West. Simon Schama , a enseigné 13 ans à Harvard, il occupe actuellement le poste de professeur d,histoire à l,université Colombia. À la BBC, une série “A History of Britain” http://www.oocities.org/marcel_mer/0150.html