Ceci est la mémoire cache G o o g l e de http://www.chronicus.com/histusa/dossiers/jvfortduquesne.htm.
La mémoire cache G o o g l e est le cliché que nous avons pris de cette page en explorant le web.
Il se peut que la page ait été modifiée depuis cette date. Cliquer ici pour consulter la page actuelle sans les mises en relief.


Google n'est ni apparenté aux auteurs de cette page ni responsable de son contenu.
Ces termes de recherche ont été mis en relief : fort duquesne 

Le Fort Duquesne

-L'Amérique étatsunienne-
-Le Fort Duquesne-

 

A-La bataille de la Monongahéla

 

Cette bataille ne fut peut-être pas la plus importante par l'ampleur des forces en présences, mais l'enjeu était toujours pour le contrôle des bassins des Grands lacs et du Mississipi.

Le fort Duquesne (près de Pittsburg, Pen) est un des premiers bastions qui bloquaient justement l’accès aux bassins des Grands Lacs et du Mississipi, lesquels étaient l'objet de convoitises de la part des coloniaux anglo-américains depuis des décades.

En fait pour les Américains, l'enjeu de la guerre en Amérique du Nord est de s'approprier les vastes espaces de la partie centrale du continent entre les Apalaches et les Rocheuses tandis que pour la Grande Bretagne c'était d'expulser la France de ses colonies d'Amérique.

Un autre aspect qui est mis en évidence est l’affrontement entre deux armées qui employaient des tactiques de combat différentes.

D’une part un corps d’armée: les forces anglaises qui s’en tenaient aux formations en rangées ayant cours en Europe.

D’autre part, les tactiques utilisées par les forces de la Nouvelle France lesquelles s’inspiraient de celles pratiquées par les Amérindiens.

Ces tactiques requéraient beaucoup de mouvements, une grande forme physique et où on avait un grand souci de ménager ses effectifs. On ne pouvait sacrifier les hommes, les ressources étant limitées.

L’historiographie a bien rapporté cette bataille, mais d’une façon générale on n’a pas fait le lien entre les différents enjeux et des importantes prises de décisions qui ont suivi.

Dans la première partie du 18ième siècle, la région trans-apalachienne de l’Amérique du nord reste comme elle a toujours été dans les siècles passés. Des trappeurs et coureurs des bois, Français du Canada ou Anglais des colonies, voyageant à travers bois et rivières, mais les principaux occcupants de cette contrée furent les autochtones évoluant dans une vaste nature sauvage.

Comme les colonies britanniques se développèrent à un rythme accru, leurs citoyens commencèrent à convoiter ces terres riches au-delà des Apalaches comme perspectives de développements et de croissance économique.

Les Français, réclamant tout le bassin du Mississipi et du St-Laurent, ce qui engloba les Grand Lacs et la vallée de l’Ohio, devinrent préoccupés par les visées anglaises dans cette région. Aussi ils entreprirent l’érection d’une série de forts, dont Carillon sur le Lac Champlain, et sur les rivières Wabash, Ohio, Mississipi et Missouri.

Les Anglais de leur côté, construisirent leurs propres forts dont Oswego et le gouvernement anglais octroyait des territoires dans la vallée d’Ohio à la Ohio Company et des trafiquants aventureux établirent des postes dans ces régions.

En 1750, les représentants anglais et français se rencontrèrent à Paris pour tenter de régler ces différents territoriaux, mais aucun progrès fut fait. En 1752, le Marquis Duquesne fut nommé gouverneur général de la Nouvelle France avec le mandat spécifique de prendre possession de la vallée de l’Ohio, écartant de ce fait toute présence anglaise dans cette région.

L’année suivante, il envoya des troupes en Pensylvanie de l’ouest où des forts furent érigés à Presqu’Ile, (lac Érié) et à Rivière au Boeuf (Waterford). En même temps, Robert Dinwiddie, lieutenant-gouverneur de la Virginie, octroyait des terres de la vallée de l’Ohio aux citoyens de cette colonie, posant ainsi des gestes qui inévitablement devaient conduire à un conflit.

Dinwiddie, apprenant que les Français érigeaient de nouveaux forts en haut de la rivière Alleghany, envoya un jeune officier virginien George Washington, livrer une lettre demandant aux Français de quitter la région. La mission fut, chose non surprenante un échec, mais sur le chemin du retour il observa que la jonction des rivières Alleyghny et Monongahéla, faisant corps avec l’Ohio, pourrait s’avérer un bon endroit pour ériger un fort.

De sorte qu’au début de 1754, donnant suite à la suggestion de Washington, les Anglais entreprirent la construction d’un fort, appelé Fort Prince George, mais bientôt les troupes françaises arrivent sur les lieux, s’emparent du fort en construction chassent militaires et civils et complètent les travaux.

Une fois le fort terminé, on le désigne sous le nom de Fort Duquesne.

Dans ces endroits isolés, le fort en plus de sa fonction de bastion, faisait office en même temps de centre communautaire pour les populations environnantes.

En plus des services religieux, de dispensaire et d’hopital, le commandant servait d’arbitre dans les conflits entre les différentes tribus.

Quant au fort Duquesne, à cheval sur la frontière il dispensaitses services à la population environnante. On venait faire baptiser en territoire “ennemi”, comme le démontre les registres.

Également on venait recevoir les premiers soins, toujours en territoire ennemi.

En 1756, la page des registres indique 9 baptêmes d’enfants "Anglais de Nation" sur les 12 naissances enregistrées.

Entretemps à Londres, le gouvernement anglais est résolu à prendre actions suite aux échecs répétés subis par les coloniaux aux mains des Français.

C’est ainsi que le général Edward Braddock fut appelé à prendre la tête d’un corps expéditionnaire, dont la tâche initiale sera la prise du Fort Duquesne. À peine deux semaines après son arrivée il invita George Washington à joindre son état-major. Celui-ci accepta le poste à titre d’aide de camp avec le titre de Colonel (de courtoisie).

Braddock avait beaucoup d’estime pour Washington et également pour Benjamin Franklin, desquels il écrivait que c’étaient les seules personnes capables et honnêtes qu’il avait pu trouver dans ces provinces.

Exception faite de ces deux là , il considérait les coloniaux comme une bande irrécupérable. Leurs attitudes indolente et indifférente les rendent inaptes pour le service militaire.

Obstinément, il essayait de former ces milices sur le terrain, pour les batailles rangées à l’européenne. Ce fut peine perdue.

Benjamin Franklin mettait en garde Braddock contre les tactiques utilisées dans les guerres en Amérique. Ce dernier écartait toutes mises en gardes ou suggestions.

Finalement, Braddock, à la tête de 3000 soldats anglais et américains , marche vers le fort Duquesne qu’il doit détruire. Ne voulant courir aucun risque l’officier anglais apporte avec lui une dizaine de canons de 18 livres. Il faut traîner ces lourdes pièces dans un pays sauvage. Les soldats doivent abattre des arbres, aplanir un chemin, construire des radeaux. L’armée avance à pas de tortue.

Claude-Pierre Pécaudy de Contrecoeur, commandant du fort Duquesne, veut absolument arrêter la marche de l’ennemi avant que ce dernier n’atteigne le fort.

Aussi, il n’était pas évident qu’il était en mesure d’arrêter l’ennemi avec quelques centaines de soldats. Cependant, en raison de la lenteur dans la progression des troupes anglaises, il fut en mesure de recevoir du renfort.

Il put disposer pour affronter les troupes anglaises de 108 officiers et soldats des troupes réglées de la Marine, de 146 miliciens canadiens et des 637 amérindiens de Langlade. La troupe est sous le commandement de Daniel-Hyacinthe-Marie Liénard de Beaujeu.

Quant à l’armée de Braddock, elle était consituée de 1459 officiers et soldats du corps expéditionnaire, de 500 miliciens de Washington, constituant l’avant-garde, et du bataillon de 800 soldats coloniaux du colonel Dunbar comme arrière-garde.

Cette armée s’avance sur un chemin allant du fort Necessity, à trois lieues du fort Duquesne, formée en une colonne. Quelques régiments de grenadiers ouvrent la marche, avec quinze hommes de front; l’artillerie occupe le centre et deux petits corps de cavalerie légère forment l’arrière.

Beaujeu divise les Amérindiens en deux groupes qu’il installe de chaque côté du chemin, non loin de la rivière Monongahéla.

Jean-Daniel Dumas, appelé à remplacer le commandant de Beaujeu; officier modeste mais efficace, a su tirer le maximum des éléments en main pour accomplir cet exploit.

Par la suite, il a rédigé un rapport faisant état du traumatisme subi par la population des colonies anglo-américaines et du prestige accru de la France, auprès des Indiens. Malheureusement cette situation ne fut pas exploitée

On se battait à l'époque à coups de mousquets pouvant tirer pour les plus habiles deux à trois coups par minutes, avec portée effective à 80 pas.

 

B-La bataille de la Monongahéla: le 9 juillet 1755

 

Publication de la “State Historical Society of Wisconsin”

“ 600 guerriers sur un pied de guerre avec toute la panoplie de peinture et plumes, brandissant le tomahaw, le couteau à scalper, et bien pouvus de fusils français, sont prêts à monter à l’assaut. 70 réguliers et 150 miliciens canadiens accompagnant les Indiens, allèrent à la rencontre de l’avant-garde de l’armée anglaise. Les habits rouges de Braddock venaient d’enjamber le dernier cours d’eau et arrivèrent à moins de 7 milles (12 km) du fort qui était leur objectif. Le général ordonnait d’avancer au rythme du tambour avec fifres et cornemuses animant la marche. Les premiers efforts pour contrer cette marche furent vains, les miliciens s’empressèrent de se mettre à l’abri. De Beaujeu ralliant ses troupes est mortellement blessé.

Langlade alors demanda à Dumas la permission de conduire ses Sauvages à un petit ravin que les troupes anglaises étaient sur le point d’enfiler, et de les surprendre en les attaquant de toutes parts. Ce fut un expédient désespéré mais le mouvement fut bien exécuté. Les Indiens se déployèrent silencieusement dans la forêt et prirent position derrière des troncs d’arbre, chacun ayant dans sa mire un habit rouge.

Au signal donné, sur l’heure tranquille du midi, retentissent les cris de guerre, et dès les premières salves, des centaines de soldats anglais s’écroulent.

Détail d'une fresque de Edwin W.Deming. Il représente la scène où Braddock est mortellement blessé. Extrait de "Life and Times of Georges Washington" (Curtis Book, 1967)
La forêt devient à toute fin pratique un enclos où on se livre à un abattage; chaque coup venant d’assaillants invisibles. Pour contrer ces volées toute bravoure est inutile. Les coloniaux, habitués aux tactiques indiennes cherchent à s’abriter derrière les arbres, mais Braddock agitant son épée, fait signe à ses hommes d’aller de l’avant.

Les soldats anglais se bousculant les uns sur les autres, font feu dans toutes les directions, atteignant leurs propres compagnons, tandis qu’incessamment les mystérieuses volées venant de la forêt fauchent hommes et chevaux.

L’artillerie s’avère inutile, alors que les branches s’abattirent autant sur leurs ennemis que sur leurs propres troupes. Les chevaux désarçonnés parcourent en tous sens le champ de bataille, ajoutant à la confusion. Braddock eut quatre chevaux tués sous lui, alors que Washington son aide, en était à sa troisième monture. Braddock à la fin donna le signal de la retraite, mais au même moment, il fut atteint. La déroute fut complète.

Les Anglais fuyaient terrorisés devant les Sauvages et les cris hideux de ceux-ci les glacèrent d’effroi.

Les fugitifs n’avaient plus rien d’une armée, mais plutôt une bande épars, fuyant vers les établissements les plus rapprochés, sans se soucier de leurs camarades blessés.

Les Français eux-mêmes furent surpris du résultat de leur sortie. Il ne firent aucune tentative pour se lancer à la poursuite des fuyards.

Quant aux Indiens, ils ne purent être détournés du riche butin laissé en place par l’armée en fuite.

Langlade a gagné ses épaulettes, même si comme subordonné son nom n’apparaît pas dans les compte-rendus contemporains, il fut reconnu plus tard, autant du côté des officiers britanniques que français, comme le grand vainqueur de la Monongahéla.

La nouvelle de cette grande victoire se répandit dans les plaines de l’ouest, et fut confirmée par la grande quantité d’articles qui furent apportés comme trophées à la maison.

Pour la période d’hiver, suite à la défaite de Braddock et une frontière laissée sans défense, les Indiens sous le contrôle de partisans français pouruivirent les incursions aux frontières de la Pensylvanie et de la Virginie.”

 

De "History of Illinois and Louisiana under the French Regime":

“La panique de la défaite se répandit rapidement à l’arrière garde (800 hommes) commandée par le pusillamine colonel Dunbar, qui abandonnant son artillerie lourde et équipement, s’enfuit par delà les montagnes à Philadelphie, laissant les établissements frontaliers sans défense.”

 

Dans le “Life & Times of George Washington” on dresse le bilan suivant:

Les survivants ont déclaré qu’ils n’avaient pas vu un seul Indien: ils n’avaient entendu que leurs cris hideux, qui vous glaçaient le sang. (blood-curding yells)

Braddock: blessé mortellement, décédait quelques jours après. Des 86 officiers, 63 furent tués ou blessés. Des 1373 hommes de l'armée de Braddock, seulement 450 s’en sont tirés indemnes. On évalue que la moitié des miliciens de Washington furent tués ou blessés. Quant à Washington lui-même, il fut à peu près le seul officier à cheval qui s'en soit tiré indemne. Quant à l’arrière- garde: aucune victime, pour cause. Du côté franco-indien: 23 tués et 17 blessés. Les registres du fort Duquesne mentionnent que 9 soldats et miliciens ont eu leur sépulture. Le combat a duré moins de 6 heures. Le butin qui tombe aux mains des Français est considérable. Entre autres: 21 pièces d’artillerie, 1940 cartouches à mousquets, 1700 livres de poudres, 500 chevaux et 100 boeufs ou vaches. Les autres expéditions projetées contre les Forts Niagara et St-Frédéric furent abandonnées. Cette défaite a jeté une grande inquiétude dans les colonies anglo-américaines. C’est à cette occasion, que l’on a évoqué le projet de frapper la Bête à la tête. Et la tête de la Bête, était Québec. L’État-major britannique à Londres a réagit fortement. Entre autres, il reproche aux troupes de Washington de les avoir laissé tomber. Trois ans plus tard, le général James Wolfe, (celui de Québec) dans une lettre datée du 7 août 1758:

"Les Américains sont en général les plus sales et les plus méprisables chiens peureux qu'on puisse imaginer (...) Ils tombent raides morts dans leur propre frange et désertent par bataillons entiers officiers et tous les autres." (Traduction du Dictionnaire biographique du Canada.)

 

C-Épilogue

Cette défaite a longtemps hanté l’état-major britannique. 10 ans après ces évènements un détachement s’est rendu en 1765, sur les lieux d’une des tribus ayant participé à cette bataille de la Monongahéla.

Ils ont pu récupérer des effets personnels de soldats de Braddock, telles que lettres, tuniques, bottes, etc. Ils ont pu constater que des femmes portaient la jupe écossaise un trophée apporté par leur mari.

 

D-Commentaires

Le chevalier Guillaume de la Pause, accompagnant les troupes françaises note dans son journal, commentant le tir des Indiens: "Ils tirent vite et bien." (Rapport des Archives nationales du Québec)

Parmi les prisonniers on compte 7 femmes et plusieurs autres se trouvent parmi les morts. "La maîtresse du général Braddock, belle comme l'Amour, habillée en amazone et montée sur un superbe cheval, a été tuée à côté de son amant, malgré toute l'envie qu'on avait de la conserver" écrit l'officier Michel Le Courtois de Surlaville. (Histoire populaire du Québec)

 

E-Sources

Les Archives Nationales du Québec
Les forts français en Amérique (Marthe Faribault-Beauregard)
L’histoire populaire du Québec (Jacques Lacoursière)
Life and Times of Washington (Curtis book 1967)
State Historical Society of Wisconsin
Louisiana and Ilinois under French Rule (Joseph Wallace )
Le Dictionnaire Biographique du Canada

F-Documents annexes-Archives Nationales du Québec

Les pertes de la bataille de la Monongahéla

Journal du chevalier De La Pause

Jean-Daniel Dumas, (1721-1794), fils de Samuel Dumas et d'Anne Martin. Né le 24 février 1721 à Montauban, département de Tarn et Garonne. Fait chevalier de St-Louis, le 17 mars 1756 à 35 ans et décédé le 2 avril 1794, à Albias, département de Tarn et Garonne.

Langlade: Charles Michel de Langlade, né à Fort Michilimakinac, le 9 mai 1729. Fils de Augustin Mouet sieur de Langlade. Décédé en 1800, à Green Bay, Wisconsin. Considéré comme le père et fondateur du Wisconsin. "Auteur de l'embuscade historique de la rivière Monongahéla." (Home University Encyclopedia)

Jacques Vaillancourt

 

Retour à la page précédente