Lundi 18 decembre 2000 - Jour - 148 Apres avoir quitte le centre internet, on s’est dirige vers la station d’autobus. En passant, on s’est arrete pour manger. On a trouve un buffet dejeuner pour £3,95 et on s’est est donne a cœur joie. Trois assiettes de bacon, œufs, toasts, feves et tomates pour Eva, et deux pour moi. Apres s’etre empiffres a souhait – enfin bon, ca devait etre notre seul repas de la journee – on s’est dirige vers l’autobus. On a ete capables de prendre le bus de 11h05 au lieu de 12h05, se disant que ce serait plus interessant d’attendre a l’aeroport qu’a Londres. Le voyage, d’une duree approximative de 1h40, devait se passer tranquillement, puisqu’en principe on peut dormir… En principe, dis-je, car evidemment, quand on place Eva et moi quelque part, les problemes commencent ! Croyez-le ou non, le moteur du bus a rendu l’ame a 30 minutes de l’aeroport. Eh oui, « Shit happens ». Imaginez : un bus rempli de voyageurs qui devaient prendre ce bus pour etre a temps a l’aeroport ! Ma voisine de siege n’a pas attendu longtemps et s’est fait venir un taxi. Le conducteur du bus en a appele quelques autres pour les cas les plus urgents, mais il n’y avaient simplement pas assez de taxis a Stansted… En tous les cas, plusieurs ont manque leur avion a cause de la panne. Je crois qu’on a attendu une heure et demie pour un autre bus pour nous transporter a l’aeroport. Heureusement, on avait de l’avance en masse. Meme la, on est arrive a l’aeroport avec moins des 2 heures prevues d’avance. C’etait oblige, j’ai pris une photo, etant certain que personne ne nous croierait sinon. Je ne crozais pas qu’on pouvait continuer a appeler notre aeroport comme faisant partie de Londres apres un voyage de 3 heures ! Arrives a l’aeroport, ou seules les compagnies aeriennes dites « a escompte » sont presentes, ce fut la queue pour l’enregistrement des bagages puis l’embarquement. Quatre compagnies deservent Stansted Airport : Ryan Air, de Dublin, Go Airlines qui appartient a British Airways, Buzz Air de la hollandaise KLM et EasyJet.com de la compagnie qui opere les cafes internet EasyEverything.com. Dans l’avion, c’est premier arrive premier servi. Pas de places predeterminees, a moins de voyager sans ses jambes ou avec un bebe… Le vol, d’environ 1h10, s’est bien deroule, pour ce que j’en ai vu (oui, j’ai une petite tendance a dormir n’importe ou quand je passe une nuit blanche). On a atterri a Frankfurt-Hahn. C’est la que j’ai decouvert que nous etions loin de la capitale financiere allemande. Voyez-vous, il y a plus d’une place appelee Frankfurt… La Frankfurt qu’on connaît, c’est Frankfurt-Am-Main (sur la riviere Main). Ca nous a pris 2 heures pour arriver a une vraie station de bus une fois passee l’aeroport principal de Frankfurt… Ouf ! Oui, une fois atterri et accueilli en Deutchland, ce fut deux heures de bus. Puis la course jusqu’au metro, pour 10 stations avant d’arriver chez Kerstin, la meilleure amie d’Eva. En tout et partout, on a passe onze heures en deplacement, alors qu’on s’attendait a 1h10 d’avion. C’est quand meme moins long qu’en bus, me direz-vous. Arrives chez Kerstin, une tonne de bouffe nous attendait, ainsi que quelques bieres allemandes. De la Pils. Un peu comme de la Labbatt Bleue. Hummm ! On a mange et bu et jase longtemps, puis ce fut dodo. Apres 36 heures debout, on le meritait bien. Ma premiere impression de l’Allemagne ? Dificile a dire, il faisait noir. Mais il pleuvait et le brouillard etait epais. M’enfin. Mardi 19 decembre 2000 – Jour 149 Je me suis reveille a tout pres de 13h… J’imagine que j’etais creve de mes peripeties. Ma blonde etait debout depuis un bon moment deja, passant quelques heures au telephone avec parents et amis. Notre seule sortie de la journee fut pour se rendre a l’epicerie y acheter le necessaire manquant pour le souper. Chou rouge, biere, lait… Impressionnant l’impression que j’avais a l’interieur du supermarche : completement perdu ! Des emballages differents, des marques differentes… Et toutes ces marques de chocolat !!!! Wow ! A l’unanimite, Eva et moi avons decide de ne rien faire de la journee. Trop creves, ce ne serait pas une bonne idee de se tuer a la tache le premier jour. Le paysage pres de chez Kerstin est tellement typique Europeen ! Enfin du nouveau, quelque chose de different de l’Amerique. Nous dormions quand Kerstin est arrivee du travail. Elle s’est mise au boulot pour nous preparer un met typiquement allemand : ,e Sauerbraten. Viande, et « klösse », des pommes de terre. Delicieux. Le tout accompagne de kir royal… On a encore une fois parle, mange et bu jusqu'à tard… J’ai eu une lecon d’histoire a propos de la reunification de l’Allemagne, puis ai donne ma lecon sur la situation politique du Quebec… On peut sortir un Quebecois du Quebec, mais pas le Quebec du Quebecois ! Kerstin est tres sympatique, je dois dire. Un bon sens de l’humour et tout. Et plus important encore, je crois qu’elle m’aime bien aussi. Comme c’est la meilleure amie de ma blonde, c’etait important pour moi. Mercredi 20 decembre 2000 – Jour 150 Aujourd’hui, les vacances commencent. Ma blonde est revenue a la maison avec un sac plein de petits pains « brötchen » de toutes les sortes. Au sesame, aux noix, tres salles… Miam ! Et le tout noye de cafe. Apres le dejeuner, on part direction la ville. Il semble bien que la seule chose dispendieuse ici soit le transport. M’enfin. On est sorti du metro (sans avoir ete controles, donc on a paye pour rien) pour voir la bourse de Frankfurt. Eh oui, Frankfurt est le lieu de la haute finance en Allemagne. Tout partout, les edifices de banquent se defient pour avoir le titre du building le plus eleve, on dirait. Grandiose ! Et partout, BMW et Mercedez-Benz cotoient Audi et VW. Reveillez moi quelqu’un ! Apres avoir sans succes change des livres britanniques en Deutchmarks, on est monte sur le tout du cinema IMAX pour une vue de la ville. Merveilleux ! Romantique ! Par la suite, on est alle a « Römer », dans la ville, pour voir le marche de Noel. Alors la, genial ! L’endroit, on ne peut plus allemand, regorge de stands ou saucisses, bieres et vins sont offerts (vendus, faut pas rever!) aux gens. D’ailleurs, j’ai pu apprecier mon premier vrai bretzel, en plus d’une saucisse d’un pied de long et du « apfelwein », un vin de pomme chaud, et le fameux (quoique je ne connaissais pas) « glühwein », un vin rouge, melange a du jus d’orange, de la canelle et des clous de giroffe, le tout deguste chaud. Par une froide journee de decembre, ce serait facile de se souler a ce vin… L’endroit ou se tient le marche a un air tres ancien, mais comme le reste de Frankfurt, c’est tout recent. Toute la ville fut detruite environ un mois avant la fin de la IIe Guerre Mondiale. Ils ont donc reconstruit le tout similaire a l’original. Vous auriey du me voir aller. Un enfant dans un Toys R Us !! C’est sans doute pourquoi j’ai pris une vingtaine de photos aujourd’hui. On a du marcher un bon moment, avant de quitter le coin pour voir le maison de l’ecrivain Goethe. Peine perdue, c’etait trop tard pour entrer au musee, mais dans la meme zone, le siege social de la Banque Centrale Europeenne etait indiquee. Ca m’a fait penser a Strassbourg, ou le siege social de l’Union Europeenne est. On va voir ca aussi ! On devait rejoindre Kerstin a 6h pour un verre en ville, mais comme on etait tous deux creves, on est alle l’attendre a son appartement. J’ai pu y ecouter les Simpsons en allemand. Comme j’avais deja vu les episodes en francais, j’ai reussi a suivre les histoires. Ma comprehension de l’allemand progresse. Je reussi a reconnaître quelques mots quand Eva et Kerstin parlent allemand. Et je me fais un point d’honneur de repeter derriere elles. Ca doit etre enervant pour elles. Bientôt, je serai « fluent dans les trois langues », comme dirait Elvis Gratton. Yeah ! Mouin bon… peut-etre pas… On a termine la soiree a manger de la pizza et regarder (ecouter dans le cas des germanophones) la television. On a ecoute la version allemande de « As good as it gets » avec Jack Nicholson, que j’avais vu en francais a Paris. Vous saviez que du pepperoni c’est pas de la viande ? Je ne le savais pas. Je devais avoir l’air bete a me demander ce que ces piments faisaient dans ma pizza ! J’ai appris un truc aujourd’hui : en fait, j’ai appris pourquoi on appelle la monnaie allemande « deutchmark » meme si seule l’Allemagne utilise les marks. C’est pour les differencier des Reichmarks, la monnaie en vigueur pendant qu’Hitler controlait le pays. Jeudi 21 decembre 2000 – Jour 151 Aujourd’hui au programme, le train pour se rendre chez les parents d’Eva. En theorie, le plan prevoyait un arret a Heidelberg pour y rencontrer Katja, une correspondante internet que je n’ai a ce jour jamais vue. Malheureusement, j’avais son numero de telephone sur internet seulement, et pas d’acces internet… On repassera en janvier. Apres un autre dejeuner aux petits pains, decidement delicieux, vint le temps des preparatifs pour le depart. Kerstin nous a accompagne jusqu'à la gare, ou on a achete les billets pour le train de 13h58. Le train etait deja la, on a embarque immediatement ! Malheureusement, c’etait plutot plein et on s’est retrouve dans le wagon fumeur… Beark ! Apres quelque temps a nous prendre pour un saumon fume, deux places se sont libere dans le premier wagon non-fumeur. Places qu’on s’est empresse de prendre, il va sans dire. Deux heures plus tard, nous arrivions a Offenburg, ou les parents d’Eva nous attendaient. Visiblement contents de revoir leur fille cadette, ils lui ont meme offert des roses orangees, sa sorte preferee. Je retiens la sorte et la couleur ! Nous sommes alles a la maison Allmendinger en Audi, la voiture de M. Allmendinger. Dehors, les arbres montraient des fleurs. En decembre, j’ai pas l’habitude ! Quand a la maison, c’est pas une maison, c’est un château ! C’est immense ! La visite complete a suivi le diner. Le bureau de M. Allmendinger est a lui seul plus grand que notre chambre a Londres ! Avec deux ordinateurs, TV geante et fauteuils… Quand au reste de la maison, tres joli, avec balcon, sous-sol et deux etages. Notre chambre est dans le sous-sol, a cote du bar de la maison. Eh oui, un bar ! On est par la suite sorti pour une petite marche dans le village. Partout, des petites maisons traditionnelles allemandes !! Je n’en revenais presque pas ! J’ai vu la maison ou Eva a grandi et vecu 20 ans, son eglise (son pere y etait pasteur), son ecole… Son village, quoi ! On a termine la soiree sur l’ordinateur de M. Allemendinger a chasser la poule… Un jeu tres connu ici, on dirait. Moorhund. Je ne connaissais pas. J’ai aussi vu un restaurant ou Napoleon a mange lors d’une visite de la region. J’ai le gout (et le temps) de partager certaines impressions a propos de l’Allemagne… Cote environnement, ils ont de l’avance. Le Parti Vert fait sentir son poid avec l’adoption de mesures et de lois telles l’obligation, dans les supermarches, de vendre les sacs d’epicerie, afin d’encourager les clients a reutiliser leurs sacs. Aussi, a certains endroits, une lumiere bleue, presente aux memes endroits que les feux de circulation normaux, oblige les conducteurs a arreter leur moteur pour economiser l’essence et surtout eviter les emanations de gaz pour rien. Les feux de circulation sont eteints aux endroits moins strategiques a partir de 22h, encore pour eviter les arrets inutiles des voitures et sauver de l’electriciter. Je connais une lumiere sur le Boulevard Du Versant Nord, a Sainte-Foy, qui aurait avantage a adopter ce systeme ! Les taxis, en grande majorite des Mercedes, ont tous la meme couleur : beige. On reconnaît tout de suite un taxi quand on en voit un, personne n’etant suffisament depourvu de gout pour acheter une voiture beige volontairement ! L’efficacite allemande semble perdre de son omnipresence, toutefois. Ils en sont encore a s’interroger wet a essayer la file unique aux guichets au lieu d’une file par caissier. Hum… Vendredi 22 decembre 2000 - Jour 152 Journee medievale, aujourd'hui! Apres un dejeuner bretzel, on prenait la direction de Freiburg,une tres vieille ville. En effet, selon Kerstin, elle a ete epargnee par la deuxieme Guerre Mondiale. On a commence par un detour vers la maison ou Eva vivait quand elle travaillait la-bas. L'appartement appartenait (et appartient toujours) a son pere. Puis on a marche dans les rues de la ville, avec tout autour de tres vieilles maisons. Devant une montagne avec telepherique, l'envie m'a pris de voir la ville du haut. On a donc pris le telepherique jusqu'au restaurant, puis on a entrepris une excursion pour voir le reste de la montagne. J'avais le souffle coupe, non pas par l'exercice, mais par la vue. J'aurais pu rester la toute la journee. La vue est simplement superbe ! J'espere que les photos seront bonnes. Apres avoir redescendu la montagne, on a marche dans le vieux Freiburg, ou on peut voir des maisons qui s'elevaient deja bien avant que Jacques Cartier ne songe a naviguer vers l'Ouest ! Maintenant, je comprends ce qu'on veut dire par le caractere europeen du Vieux Quebec… Notre marche nous a conduit a un autre marche de Noel, avec ses kiosques, ses saucisses, fruits, legumes, et evidemment son vin chaud ! Hum ! J'aurai bientôt la recette, merci a Kerstin ! Eva, libraire de profession, m'a montre la librairie ou elle travaillait a Freiburg. On a rencontre une employee avec qui elle avait fait sa formation. Elle nous a offert deux cafes gratuits, qu'on a bu au cafe de la librairie. C'est a un des marches de Freiburg qu'on a achete nos bagues de fiancailles, Eva et moi. Eh oui, on est maintenant fiances ! Je lui ai demande si elle voulait bien m'epouser, et elle a dit oui ! Vous vous imaginez !!! Question d'etre originaux, nous bagues sont en bois. Du bois d'olivier, selon le pere d'Eva. On a continue de marcher, puis on est entres dans une brasserie produisant sa propre biere. Delicieuse, cette petite biere blanche ! On est ensuite retourne a la maison, frigorifies par le froid hiver (sans neige) et fatigues de la longue marche. Samedi 23 decembre 2000 - Jour 153 Ce matin, on devait partir pour Strassboug, en France, pour une visite en regle de la ville. Malheureusement, a mon reveil, Eva m'apprend que les transports publics sont en greve. Vive la France et ses grevistes ! Avec la foule qui doit etre la aujourd'hui, on peut imaginer le bordel. Ce qui fait qu'on a reporte a plus tard notre invasion de la France. En lieu et place, on lance une expedition pedestre sur les rives du Rhin, la riviere qui separe la France et l'Allemagne. Mal nous en pris, car le froid etait glacial. On a a peine sorti de l'auto pour marcher sur une ile… ou des etudiants Français en sociologie nous ont fait completer un sondage sur les proprietes de l'ile en question, qui est classee reserve nationale. J'ai repondu de bon cœur, en l'honneur de mon ami Guy, diplome en socio… On est vite retournes a la maison, non sans avoir rencontre en chemin Rebeca, une amie d'enfance d'Eva. En apres-midi, on est parti pour Gengenbach, une petite ville de la region. En fait, c'est la plus petite communaute qui possede les droits d'une ville, plutot que ceux d'un village. En chemin, j'ai vu mon premier château, perche sur une colline et entoure de vignes. Comme toujours, la ville est tres jolie, et quelques vestiges de son passe demeurent, entre autres par ses tours qui donnaient l'unique acces a cette ville autrefois fortifiee. On a pris un cafe dans le cafe de la tour, tres impressionnant ! Puis on a visite Offenburg, ou on a cherche un cadeau de Noel pour les parents d'Eva. La encore, le marche de Noel attirait la foule. On est rentre a la maison pour souper, puis on a pris la soiree relax… Faut pas se tuer a l'ouvrage, surtout en vacances. Eva a monte le sapin de Noel et fait un gateau pour la visite. Eh oui, il semble que ce soit la tradition ici de faire le sapin de Noel le 23 decembre, et non pas un mois a l'avance comme au Quebec. Dimanche 24 decembre 2000 - Jour 154 La journee a commence tranquille, Eva continuant de travailler le sapin et moi paressant au lit. J'ai lu une bonne partie de l'apres-midi, puis on est monte pour le cafe et les sucreries de Noel. A 5h30, on partait pour la messe de Noel. C'est ma premiere visite dans une eglise protestante. De toute facon, y'a pas d'eglise catholique dans le village. J'ai vite remarque les differences avec notre messe a nous. Pas de signe de croix, pas d'agenouillement, pas de communion. Et les protestants ne se confessent pas ! Bonne idee ! Comme je ne comprends pas ce qui se dit en avant, j'ai plein de temps pour penser a mon monde. Les larmes ont presque coule, en pensant que c'etait mon premier Noel a l'exterieur de Saint-Vianney. Je me suis quand meme retenu, sentant les regards inquisiteurs des villageois se poser sur moi. Normal, ils doivent bien se demander qui c'est qui est avec la cadette de l'ancien pasteur du village ! J'ai failli provoquer une crise politique religieuse pendant la messe : j'ai reconnu l'air de " Sainte Nuit " a l'orgue, et ai entrepris de chanter tout haut, avec les paroles en allemand et ma merveilleuse voix de soprano. Le scandale a failli venir d'Eva, qui est partie a rire en entendant ma voix, qui s'etait ajuste a la sienne, soprano… D'ailleurs, j'ai pu constater que ma blonde a une tres jolie voix. Au retour de la messe, on a mange. Fondue au fromage. Miam ! Puis la soiree a commence, arrosee de biere et de schnaps aux poires (de la meilleure qualite, il paraît) tout d'abord, puis de sekt, ou vin mousseux par la suite. J'ai meme recu un cadeau de mes beaux parents ! Une bouteille de schnaps au poires et une calculatrice (pour le futur banquier). Tout ce que je peux dire, c'est que les parents d'Eva nous ont traite en rois ! Tout etait delicieux! On a aussi jase, puis les parents sont alle se coucher. C'est quelques heures plus tard que je faisais quelques appels surprises a Patrick, mes parents et grand-maman Beaupre. Il etait 4h AM ici, et eux ils se preparaient seulement pour la messe. Eh ben !
Lundi 25 decembre 2000 au samedi 30 decembre 2000 - Jours 155 a 160 Que dire ? Encore une fois, le temps a passe sans que je ne prenne le temps d'ecrire. D'ou mon embarras de devoir, encore une fois, couper court aux details. Mais que voulez-vous ? dirait Jean Chretien, je suis le conseil que plusieurs m'ont donne : je profite de mon temps pour avoir du bon temps ! Car du bon temps, j'en ai ! J'ai enfin, pour la premiere fois depuis longtemps, tout mon temps pour moi. Pas d'ecole, pas de travail, pas de pratique pour un cas de finance, rien de m'oblige a faire quoi que ce soit ! Bon, n'empeche que je veux garder mes memoires a jour. Par ou je commence ? Chronologique ? Thematique ? Pourquoi pas comme ca vient ? Apres tout, ce sont MES memoires, non ? Cette semaine a ete plus tranquille que la precedente. Noel, bien sur, mais aussi la fatigue accumulee, et la decision de ne pas se tuer a la tache en vacances ! C'est ainsi qu'on s'est leve tard le 25 au midi, epuises. Le seul souvenir de ce jour est mon autre appel au Quebec, cette fois ci chez la famille Charette, reunie pour le reveillon de Noel chez tante Lisette. J'espere qu'ils ont reevalue a la baisse la quantite de vin necessaire, car il manquait un participant a la consommation, et tout un ! Oh, mais ne vous inquietez pas pour moi ! Monsieur Allendinger a bien pris soin de moi, avec l'aide de ses reserves de vin, de sektet de champagne. Sans compter la biere de Noel, une biere brassee specialement pour l'occasion, pendant les repas. Si bien que, si on ajoute la nourriture preparee par Madame Allmendinger, j'ai bien l'impression d'avoir repris tout le poid perdu en 4 mois en sol anglais en moins de 2 semaines ! Le 26 decembre est une journee importante chez les Allmendinger. C'est l'anniversaire de naissance de Mme Allmendinger. Pour l'occasion, la famille se reunit, et profite de l'occasion pour echanger les cadeaux de Noel. Au total, on etait douze personnes. Rien pour enerver un Charrette ou un Beaupre, mais ici, c'est rare… Outre les beaux-parents, Eva et moi, s'ajoutent les deux autres sœurs, Beate (et son chum Ralph, et les nieces Kara et Lili) et Ute (et son mari Thomas, et les neveux Georg et Peter). Ca faisait du monde a la messe ! Je connaissais deja Beate et Ralph pour les avoir rencontre a Londres avant de commencer a sortir avec Eva, alors je me sentais un peu moins perdu. Mais perdu, je l'etais ! A part les quelques phrases en anglais (et en francais pour Beate et le pere d'Eva) lancees quand on voulait expressement que je comprenne quelque chose, tout se deroulait en allemand. Et pour cause, non ? A Rome, fais comme les Romains ! Enfin bon, le fait est que tout ce que j'ai entendu sonnait comme " Nataweno Kassola ? Di com gi macaweno !, dirait Pierre Legare… Le party de fete avait lieu dans le bar de la maison. Au menu, raclette. Une premiere pour moi. Eva avait apporte des petits trucs traditionnels de Noel en Angleterre, soit les crakers de Noel (oui oui, comme ceux de Mr. Bean), pour tout le monde, et une cravatte chantante pour les quatre hommes. On a termine le repas sur un schnaps en guise de digestif. Je prefere l'Allemagne a l'Angleterre !!! Le 27, c'etait au tour du cirque de Noel. Le plan du boss (M. Allmendinger) etait d'arriver bien en avance pour reserver 12 places. On a frappe un mur, car les portes ouvraient 30 minutes avant la representation… Comme quoi on a beau tout prevoir, il reste toujours un petit detail oublie qui se retournera contre nous… N'empeche, on a eu nos 12 places apres etre entres parmi les premiers. Puis les autres de la famille sont arrives. Et finalement, que le Cirque commence ! Impressionnant ! Les acrobates a chevaux, les contortionnistes chinoises, les elephants, les phoques, le clown, les equilibristes, les sauteurs. Wow ! Les deux colombiens (qui vendaient des peanuts avant le show, pourquoi engager quelqu'un juste pour ca ?) marchant sur le fil de fer ont failli se tuer a plusieurs occasions. C'etait pas leur journee ! Le 28, on s'est risque pour Strassbourg, capitale europeenne, en sol Français. Je dis risque car le temps etait a la pluie. Mais on s'en est tire sans pluie. La ville est superbe ! Mais on voit la difference avec le cote Allemand. Les rues sont sales, l'asphalte est magannee (comme au Quebec), et les memes vendeurs illegaux qu'a Paris envahissent les rues, tous avec la meme marchandise. On a beaucoup marche, encore. A la difference de l'Allemagne, Strassbourg a l'air plus vieille, et pour cause. Quelles belles photos en perspective ! Autre fait notoire, je me suis fait rouler par une machine automatique de conversion de la monnaie. £10 m'ont donne 78FF, alors que le taux etait d'environ £1 pour 10FF (donc 100FF). Ciboire de crosseurs ! Le sejour en sol francais termine la partie la plus joyeuse de nos vacances. Jusque la, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais apres ce jour, la fatigue aidant, on a commencer a decouvrir des problemes de sante : grippe, nez bloque ou qui coule, pieds meurtris… sans compter que d'etre ensemble 24h sur 24, ca finit par peser… M'enfin ! Le 29, on retourne a Freiburg y rencontrer Nicola, une amie d'Eva. Encore une fois, j'ai eu un role de figurant, la discussion se deroulant principalement en allemand. J'aurais mieux fait de rester a la maison ! C'est frustrant de ne pas pouvoir s'exprimer ni de pouvoir comprendre ce qui se dit. Par la suite, on a pris la direction de la Foret Noire, en plein milieu, y visiter Ute, la sœur d'Eva. La vue y est geniale. Les maisons dans les montagnes, ouf ! Tellement geniale, la vue, que j'en ai oublie de prendre des photos. Quel idiot ! Eva commence a se demander si elle veut vraiment quitter ce pays. Rien de bon pour notre couple, ca ! Mais bon, je comprends a quel point ca doit etre dur de se resoudre a quitter son ancienne vie. Qui prend mari prend pays, dit le proverbe. Pas si certain ! Le 30, apres une bataille de boules de neige (eh oui, ma premiere neige de l'annee !), on est reparti pour Altenheim. Mais en chemin, on s'est arrete a Staufen, y visiter les ruines du château de l'endroit. Le tout commencait par l'assension de la montagne… Mais la vue en valait la peine ! En redescendant, on est passe en ville pour acheter des presents pour Paola, qui garde nos valises a Londres. On est repasse par Freiburg pour acheter une nouvelle valise pour Eva, gracieuseta de Maman Allmendinger. On a achete la plus grosse possible en fonction du style qu'on voulait. C'est plus cher qu'a Quebec… C'est en arrivant a la maison que j'ai eu toute une surprise : malade comme un chien ! Eh oui, j'etais brulant… Resultat, j'ai passe l'avant derniere soiree de l'annee 2000 au lit, confie aux soins de l'infirmiere Eva. Dimanche 31 decembre 2000 - Jour 161 Je me suis reveille un peu plus en forme. En tout cas, je n'etais plus assez chaud pour me cuire un œuf sur le dos. J'ai dejeune, trop a vrai dire. Ensuite, j'ai installe la nouvelle souris de l'ordinateur du pere d'Eva. Pour mon dernier repas chez-eux, j'ai eu droit a la choucroutte " Sauerkraut ". Du chou sur. Alors ca, c'est traditionnel de l'Allemagne ! J'aurais probablement mieux apprecie sur je n'avais pas tant mange pour dejeuner. Chaque fois qu'Eva avalait une bouchee, je sentais les miennes remonter. M'enfin. On a fini de remballer nos bagages, nous rendant compte que la nouvelle valise d'Eva n'est pas si grosse que ca. Consequence : on repart avec la maudite valise qu'on avait en arrivant ! C'est ainsi qu'on est parti, avec la petite Opel Atlanta jaune, pour Manheim, y celebrer avec les sœurs Allmendinger et leurs familles la nouvelle annee. Le voyage, d'environ deux heures (parce qu'Eva ne conduit pas tres vite, c'est pas bon pour l'environnement, hum) fut calme, si ce n'est qu'on s'est souvenu a notre insu des effets olfactifs du chou en processus de digestion… Tout le monde etait la a notre arrivee. Le souper fut delicieux, une fondue chinoise, le tout bien arrose. Les jeunes ont eu leurs feux d'artifices, puis ont pris la direction du lit. On a alors sorti le sekt pour attendre le 01/01/01. Puis on est sorti dehors encore une fois pour les vrais petars. Car c'est la tradition, ici, au jour de l'an. Des millions de DM chaque annee. Et ca paraissait. Au coup de minuit, dans la rue, ca explosait de partout autour de nous. Incroyable ! En rentrant, on a continue a boire. J'avoue que j'etais un peu saoul, mais jamais autant que l'an dernier a Saint-Vianney, alors qu'on avait negocie une bouteille de fort a la fin du party…
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