Sexe et bons goûts
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Du cult; santé à la fin dîtes-vous?

Non, le sexe débridé conduit plutôt à la maladie, la mort et la violence. Mais chacun ses opinions là-dessus. Charles Lapointe, PDG de Tourisme-Montréal, prétendait, lui, sur les ondes de la radio nationale, Radio-Canada, une chaîne à vocation culturelle avant tout, que ces divertissements sexuels si ostentatoires aujourd’hui, font partie de la vie urbaine, de son dynamisme bon vivant et égayant.

Braves et honnêtes gens, vous qui êtes contre l’injustice et l’impérialisme, permettez-moi ces paroles: puisque vous êtes contre le capitalisme, contre son développement sauvage, vous êtes alors contre le commerce pédéraste, contre le sexe touristique, contre sa réclame. Oui à un centre-ville commercial, mais basé sur une culture ascendante. Le porno ne fait pas parti de la culture ascendante. (Un des plus grands magasins de ce genre, aux vitrines démonstratives, a pignon sur la rue Sainte-Catherine, la plus achalandée de Montréal, et, en période de festival, celui du Jazz notamment, le plus grand au monde, ce commerce se retrouve, par hasard, juste à une des entrées et sorties principales du site.)

Braves et honnêtes gens, permettez-moi de jouer les Cassandres. Il y a un mal plus dangereux que le spectre de la mondialisation; c’est l’instinct des masses démocratiques excité. Dès qu’il atteint son point de confort, il s’enlise dans la fange et la dictature, celles du plus bas dénominateur commun de la culture et des privilèges de l’argent. Ainsi il impose ses valeurs que promeut le PDG de Tourisme-Montréal, monsieur Charles Lapointe. Et ça marche! Rendez-vous au festival gay, la prochaine célébration culturelle.

Montréal, le 24 juillet 2007

Montage à partir d'une photo de calendrier. Akiles

«Les nénettes revêches aux fesses fringuantes
sous leurs jupettes serrées, repoussant
toute avance d'une grimace dédaigneuse:
"What is wrong with you, man?

Lise Clarisse-Lafourcade -1

 

 

J'aimerai continuer à réfléchir sur le goût* comme je le fais souvent. En parler. Je postule qu'on ne peut comprendre un individu que par ce qu'il exprime, personnellement, en mots, écrits plus certainement, étayés par l'honnête exemple de sa vie, celle qu'il connaît le mieux. Ai-je éructé un lieu commun?

J'ai donc choisi d'écrire le récit suivant pour raconter mon expérience à travers un livre sur lequel je m'atèle pour démontrer l’originalité de la culture hindoue et de son immense trésor de connaissances, aujourd’hui quasiment disparu, et par la même occasion, dans l’autre volet, l'immanente ignorance galopante, épaisse comme du boudin et colporté universellement comme un culte, sésame du plaisir des-goûts-linant, égal envers ce qui sent bon et ce qui pue!

Deux choses, donc, dont je veux parler. Mais dans ce texte-ci, c’est le passage sur le sexe que je retiendrai. En plus, j’ai pris des photos pour illustrer mes propos.

Chanteuse de dos. Photo prise par Akiles au festival de jazz en 2006

En effet, il est bon chic bon genre, de nos jours, de déclarer que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. En outre, une tolérance surréaliste exige le respect des tendances tous azimuts puisque les différences de perception sont si variées et dépendantes d’innombrables facteurs, sentimentaux, culturels et traditionnels, que nous commettrions inévitablement des injustices en essayant de les structurer un tant soi peu selon une morale, restrictive par définition.

« Surtout ne pas opposer le bien au mal », nous avertissent ces docteurs du relativisme systématique si cher aux « spécialistes de la révolte. » Il finissent eux-mêmes dans la plus pitoyable lamentation du bourgeois mauvais homme. Arthur Rimbaud en est l’illustre exemple. Sur son lit d’hôpital, cette idole de la poésie, épouvantée par l’idée de la mort et de se faire voler l’or qu’il cachait dans une ceinture autour de la taille, s’écriait : « Que je suis malheureux, que je suis malheureux . . . et j’ai de l’argent sur moi que je ne puis même pas surveiller! » (Cité par A. Camus)

Image d'un livre que j'ai ramené des Indes

La pléthore d'avatars du Divin dont Jésus-Christ
n'est qu'une figure parmi tant d'autres

Une jeune fille que nous avons eu comme employée et qui joue le jeu admirablement pour l'occasion
-«Et la femme est encore plus bête.
----Elle joue le jeu comme une star.»
 

À quelques mètres de moi, une fille sexy se rend dans sa voiture rouge décapotable, lunettes de soleil et cheveux blonds. Épatante! Sans retenue, j’en saliverais. C’est le talon d’Achille de l'Occident. Il manque de perspicacité ou feint de ne pas voir l'inceste rampant, encouragé. À l’instar du pédéraste arrêté et relogé -comble de l’ironie- à côté d'une école primaire! J’ai souligné l’Occident car il joue le héros culturel sur la carte planétaire, mais le vice est omniprésent. (Un exemple risible, à défaut d’en pleurer, est celui d’un journaliste en Kabylie qui signalait dans le journal local l’apparition de l’inceste autour de son bled. Plusieurs cas avaient été signalés à Alger. Il prévenait ses concitoyens des conséquences des pervers que l’on retrouve dans les grandes villes libérales d’Algérie et qui risquaient certainement d’atteindre leurs montagnes s’ils n’y prenaient pas garde!)

Ce n'est pas se rendre compte qu'une fille de dix-huit ans, même si c'est sa fille, peut exciter un père quand elle déambule dans un moulé au corps quasi transparent, à l’échancrure grand V retenant prodigieusement des seins gonflés offerts à la vue du premier venu qui sait apprécier, et je vous garantis qu'un père n'est pas moins qualifié pour apprécier des seins! C'est ne pas considérer le fléau vers lequel l'homme se voue en "tabouant" l'inceste. Et la femme est encore plus bête. Elle joue le jeu comme une star.


Comment dans ce cas, peut-on avoir un ami lorsque sa blonde excite la compagnie avec un derrière si suggestif que vos doigts en tremblent?

Tout le monde a couché avec tout le monde. À l’image du Déclin de l'empire américain de Denis Arcand. Comme chez les romains et les grecs. On tourne la roue du samsara, de l'éternel retour. Nietzsche… Il en serait malade à mourir. (D’ailleurs, c’est comme ça, lui aussi, qu’il est mort.) C'est ça les mœurs occidentales: plus vite ils se dissolvent, plus grand le plaisir de tourner la manivelle. Le primitif devient l'égal du civilisé; le goût de la bête -la délectation originelle, suprême envoûtement. «L'homme rendu à sa souveraineté, à sa sérénité première», comme l'écrivait André Breton. Pour lui seul insistait-il, chacun -sa- vérité pour lui tout seul.

"Où allons-nous donc puiser les leçons de morale ?
Auprès des Églises, bien sûr, mais celles-ci sont moins certaines de leurs règles depuis que femmes et homosexuels les remettent en question."
Jacques Godbout dans
L'actualité.

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----Une amie d'akiles et de sa femme

Figurants aux fesses en l'air à Montréal
La religion devait alors intervenir. Il ne faut pas coucher avec sa mère ou sa sœur. Le fils ou le frère, ne point contracter de mariage avec eux. Même la science reconnaît les vices de telles copulations! Ça procrée des bâtards indésirables. Puis on en fait une norme; le plus pauvre dénominateur commun. Liberté d'expression exige! Personne ne peut interdire de désirer son père ou sa mère, ou un père sa fille.
sexe shop sur la rue St-Denis à Montréal

Figurants aux fesses en l'air
en train de distraire la foule.
Photos prises durant le festival du rire
de Montréal (2007).

Festival du rire à Montréal. Akiles

Le sexe, c'est comme l'alcool. Puisque c'est bon pour l'économie, les sex-shops aux devantures aguichantes champignonnent sur les rues des capitales bondées de touristes. (À un carrefour populeux de Montréal, par exemple, un écran géant offre en continu le mime d’une femme en train de faire un strip-tease.) La publicité pour la chair fraîche ou la bière tourne à plein rendement, même si ça fait mal en bout de compte. On verra plus tard. Ça ne vous rappelle pas quelque chose? L'écologie est un cas patent de ce schème social. Et bien l’homme suit la même courbe, aussi polluée, sinon plus, mais il continue à faire l’autruche. Il n’y a pas de Kyoto encore pour lui.

Montréal, le 15 juin 2007

1. Black Lifting, Rober Laffont
Sujet en relation
: *Qu’est-ce que le bon goût?

Un écran géant sur la rue Sainte-Catherine à Montréal sur lequel une strip-teaseuse fait un show

 

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