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Lettre
à un animateur de radio-canada
Je m'appelle Ahmed et je suis
d'origine algérienne. Je tenais à vous dire à quel
point je suis indigné par les témoignages laxistes en
faveur du terrorisme entendus à votre tribune* au sujet du drame
londonien. Ils reflètent la naïveté et l'ignorance
d'un peuple en ce qui concerne les motivations du djihad. Le terrorisme
islamique est une lutte sanglante contre la civilisation occidentale
et non contre le capitalisme. (Ben Laden est un capitaliste!) Ces tueries
aveugles de civils sont une tentative pour imposer des valeurs anti-démocratiques
par l'intermédiaire de traditions religieuses archaïques
dont il est facile de solliciter les classes de certains peuples.
Cette quasi sympathie pour les auteurs d'attentats criminels tire son
origine d'une attitude très répandue qui veut que -caricature-
la police soit une engeance et les bandits des héros. Ce n'est
pas d'aujourd'hui que la culture du terrorisme est louée. Il
y a toute une tradition occidentale qui l'a supportée. Et continue
de le faire. Elle prend pour motif le capitalisme ou la pauvreté
mais en fait elle est une révolte mal formulée contre
les frustrations qu'engendrent la civilisation moderne et une allégeance,
souvent inconsciente, à la nature tribale de l'homme.
Les Nord africains, par exemple, détestent
pour la plupart les Français ou les américains, mais rêvent
d'aller vivre dans leurs pays. Ces contradictions ne sont pas le lot
des maghrébins mais de l'humanité, particulièrement
à l'ère de l'irréversible mondialisation. C'est
une erreur monumentale de ne pas réaliser ce phénomène
ou de se cacher derrière son petit doigt.
C'est à vous que je destine cette dernière phrase, M.
Labrecque, qui dirigeait cette tribune. Les intellectuels canadiens,
à plusieurs égards, ont largement participé à
cette confusion. J'en veux pour preuve l'assertion de votre part qui
suggère que la guerre en Irak soit une cause du terrorisme internationnal.
Je suis heureux que votre invité vous ait corrigé sur
ce point. L'Irak n'a rien à voir, il n'est qu'un autre prétexte.
Le terrorisme islamique international se nourrit de la manne médiatique
devenue extrêmement "capitaliste" et qui participe à
répandre l'information et entretenir l'intérêt,
de façon plus efficace que les concurrents, audimat oblige. Un
cercle vicieux.
* 8 juillet 2005 |
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