Suivi de:
A qui la faute?

Au magazine ELLE Québec

Sylivie Poirier, éditrice de Elle Québec Il faut que je le dise! J'ai en main le magazine ELLE Québec et je viens de lire l'éditorial de Sylvie Poirier. Elle commence en se demandant ce qui ne va pas chez les femmes, et les hommes sûrement: «Elle entend, mais n'écoute pas » qu'elle écrit, « pourquoi cette souffrance, cette profonde rupture avec la vie? » Elle se pose la question en toute sincérité et conclut qu'« il faut se battre chaque jour pour que la paix de l'esprit et le bien-être du corps prennent toute leur place.» Mais je demande, moi, se battre contre quoi?

C'est un éditorial qui fait toute une page et sur son pendant, sur l'autre, il y a une femme sexy en position de jouissance extrême; de la publicité pour Diesel. Vous direz qu'il n'y a rien là. Allez voir les deux pages précédentes, c'est carrément l'orgie, la bacchanale dans la forêt vierge. Il ne manque que les dégoulinades de sperme. C'est insensé l'image de la femme qui est encouragée à travers ces publicités, ces publications. Le magazine en est bourré! Femmes sexy, lascives, corps suggestifs, regards langoureux, visages blafards, malades, voilà le nouveau look mesdames. Je dis bien mesdames, car ces messages suggestifs s'adressent à vous, et non à nous, les hommes. Sylvie Poirier fait bien de citer le Dr. Servan-Schreiber, vous allez vraiment en avoir besoin pour vous soigner !

PS. Ma femme me dit que je devrais lire l'éditorial précédent ou S. Poirier nous conseille de ne pas s'attarder sur ces clones de la mode si on aime pas le genre. À quoi je réponds: mais il n'y a que ça! C'est se foutre de la gueule du monde de placer d'un côté de la page la drogue alléchante et sur l'autre l'amère médecine.

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Se récuser au lieu d'accuser (Pour Elle Québec)

Sylivie Poirier, éditrice de Elle QuébecDans son billet "A qui la faute?", faisant allusion, certainement, au mal de vivre des femmes tel que traité dans un précédent éditorial "Saine de corps et d'esprit"*, Sylvie Poirier, cynique, accuse en vrac les magazines féminins, les designers de mode, les actrices, les vendeurs de régime, les chirurgiens esthétiques, etc., pour, en définitif, rejeter le blâme sur tout le monde et, par conséquent, logique oblige, sur personne.

Car « Qui achète ? » demande-t-elle, sans vergogne, et elle répond : « Nous, et nous seules. » Se faisant, elle place l'éditorialiste qu'elle est dans la même catégorie que la femme d'affaires et le magazine qu'elle dirige sur le même plan qu'un quelconque business. Pour elle, le journalisme ne serait pas différent de l'activité mercantile! En d'autres mots, on se trompe si on achète "Elle" pour apprendre quelque chose sur notre bien-être réel.

Mais alors, s'interroge-t-on, à quoi veut-elle en venir lorsqu'elle nous jette à la figure que le modèle de perfection qu'on retrouve page après page est aussi « irréel . . . et ne correspond pas à la réalité » que celui des femmes qui s'imaginent qu'en vivant plus simplement elles retrouveront cette qualité de vie tant recherchée.

Il n'y a pas de tort à ce que ce genre de magazine, qui n'existe que grâce au monde des affaires et dont la moitié du contenu est destinée à la publicité pour la consommation à gogo, développe sa propre philosophie éditoriale. Mais qu'on ne nous serine pas alors dans des articles comme "Saines de corps et d'esprit" ou "A qui la faute?" que leurs auteurs sont concernés par le bien-être des lectrices/clientes.

S. Poirier surfe sur des antinomies comme sur les vagues d'un océan de confusion. Fusionnant le journalisme à la loi du marché, pour vendre son produit, elle use d'une tournure syntaxique digne des effets de Sylphide, ce génie féminin au corps svelte qui déboussole par son apparition. Ainsi, le "sûr" dans sa conclusion devient dans la même phrase un "peut-être" comme si la logique allait de soi. Pour vérification, je reproduis ici la fin de son éditorial : « Je ne sais pas. Une chose est sûr : deux névrosés habitants sous le même toit se rendront peut-être la vie plus facile. » C'est du sophisme au service de la consommation tous azimuts. Sa morale se fonde sur un déterminisme désastreux pour la femme. Cette phrase de son cru la consacre: « Il ne faut donc pas s'imaginer sortir de ce carcan en deux temps, trois mouvements. » Sortir pour aller où ? En fait, elle ne parle pas de s'en sortir.

Gracieuse comme elle est, elle console les femmes en terminant : « nous ne serons plus seules, puisque les hommes nous rattrapent sur ce terrain. » Quel soulagement mesdames! Quel malheur pour les hommes!

Accueil
Pour me rejoindre