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Au fond, qu'est-ce que la laideur?
Avant
Hume, les |
Je suis tombé sur un article de Richard Millet qui a écrit un livre, Le goût des femmes laides. «Pas possible!» me suis-je dis, «voilà où on en est rendu!» Je ne me rappelle plus pour quelle la raison, mais je n'ai pas lu l'article. Pourtant le sujet était "hot" car j'étais justement en train de discuter avec un internaute qui suggérait avec insistance que la beauté est une affaire de goût et qu'elle est absolument relative. L'individu concerné possède une capacité de raisonnement qui m'a séduit. Dans le même souffle, je rajouterai que les vues en question n'ont rien d'originales, c'est commun depuis belle lurette, je dirais depuis aussi loin que les philosophes sont
«Il y a un malentendu avec ce livre: ce que je raconte: Je n'ai pas de sœur, je ne suis pas journaliste. Et les femmes je les préfère belles.» Si aujourd'hui, à 52 ans, il ne se trouve pas forcément laid, cet ancien professeur de français avoue toutefois ne pas se supporter, physiquement. *Lire septembre2005 |
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Hume est le premier à l'avoir avoué.
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Femme africaine: vive les rondes! Prétendantes au titre de Miss Gala Benz. ![]() Pour dire que même les «rondes» ont une conception de la beauté dont la valeur est plus ou moins élevée et primée. |
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Bob Dylan chante Chelsea Hotel Toi que je me rappelle à
ce Chelsea Hotel |
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Joseph Heath est philosophe |
Bourdieu: ce que j'en pense. . .
Le bon goût confère à celui qui le possède un sentiment de supériorité presque inattaquable. Voilà la principale raison pour laquelle, dans notre société, des gens de classes sociales différentes n’interagissent pas librement les uns avec les autres. Ils ne peuvent pas supporter le goût des autres. Plus précisément, les gens qui occupent les échelons supérieurs de la hiérarchie sociale méprisent carrément tout ce qu’apprécient les gens qui leur sont inférieurs (le cinéma, les sports, les émissions de élévision, la musique, etc.). |
Dans une lettre à
Wagner, |
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«L’intolérance esthétique,
nous rappelle Bourdieu, a des violences terribles. L’aversion pour
les styles de vie différents est sans doute une des plus fortes
barrières entre les classes: l’homogamie est là pour en témoigner.» [---] Parce que le goût est ancré dans le sentiment de distinction, il s’ensuit qu’il n’est pas donné à tous. [---] Ainsi, le «bon goût» s’oriente vers des styles plus inaccessibles, moins familiers. Le bon goût, en d’autres termes, est un bien positionnel. On ne peut le posséder que si beaucoup d’autres ne l’ont pas. |
Dans une lettre à Wagner, Baudelaire écrit à propos de sa musique : « J’ai senti toute la majesté d’une vie plus large que la nôtre. Autre chose : j’ai éprouvé souvent un sentiment d’une nature assez bizarre, c’est l’orgueil et la jouissance de comprendre, de me laisser pénétrer, envahir, volupté vraiment sensuelle, et qui ressemble à celle de monter dans l’air. . .» |
«L'Imagination,
inquiète et débile, Vient rendre nul en eux l'effort de la Raison. Leur plan de vie étant dessiné ligne à ligne Par la logique d'une influence maligne.» |
Comment réagir à ces propos? Un peu bizarre, non? Si je devais appliquer ces définitions à mon cas, je serais assez embarrassé. Brièvement; mes parents étaient illettrés. Je n'ai jamais connu ce que l'on appelle la culture car ma famille n'en possédait pas les moyens, et aujourd'hui, encore, je trouve que pour y avoir accès, une bourse bien remplie est nécessaire. Le seul moment où je me suis abreuvé de littératures, avec beaucoup de curiosité spontanée, c'était vers 17 ans, c'était pendant une période de deux ans, dans la maison d'un de mes oncles, en Algérie; il possédait une immense bibliothèque. Plus tard, mes voyages m'ont tant absorbé dans la culture et les traditions des peuples anciens que plusieurs décennies se sont déroulées sans être conscient des productions culturelles en Occident. D'ailleurs, ayant été influencé par les idéaux hippies, j'avais rejeté beaucoup de ses valeurs. Par contre, ce que je souhaite réitérer ici, comme je l'ai souvent fait ces dernières années, récemment encore dans à propos de Reza Yasmina, c'est le fait que le web, qui est un concept idéalement démocratique, du moins ainsi avait-il été conçu à l'origine, et on peut affirmer que les forums de discussions qui champignonent sur la toile, et où la parole est libre et diversifiée, prouvent par conséquent que ce domaine de libres expressions est un champ digne de l'effort civilisationnel. Or, c'est ce que je répète: les intellectuels et les penseurs qualifiés sont étrangement absents de la scène virtuelle. Tant et si bien qu'un type comme moi, engendré par la plèbe, sans aucune formation intellectuelle, se retrouve pratiquement seul à commenter sérieusement, par intérêts culturels et pour le plaisir de la connaissance, de l'art et du progrès, les articles qui lui tombent sous la main et qui traitent des sujets chauds de la condition humaine présente. Mais bon sang! où donc est passé l'esprit démocratique que l'on défend à cor et à cri!?! Que des aristocrates, des bourgeois ou des snobs ne fréquentent pas ces forums populaires, je le comprends. Mais qu'en est-il de ces professeurs, écrivains, philosophes, sociologues compétents, etc., qui revendiquent l'égalité et l'éducation gratuite tout en partageant sympathiquement, dans un esprit d'éducation et de fraternité, leur savoir avec la masse des internautes? C'est une question. . . Donc, pour en revenir aux notions d'esthétiques
de Bourdieu, je prendrai deux films que je viens de voir ces dernières
semaines. Ma femme m'avait emmené à la projection de Va,
vis et deviens. A la fin, les gens ont applaudi. Bien que
j'avais souvent les larmes aux yeux, j'ai trouvé ce film mal tourné,
un peu long, le récit rocambolesque, sentimentale, le point de
vue historique manqué et la facture pour l'ensemble de la production
très hollywoodienne. Bref, c'était raté, à
mon goût, alors que le sujet était original, exotique et
explosif. |
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Juillet
1873, Paul Verlaine est transféré en voiture
cellulaire en prison. |
Comme dirait
Kundera dans son livre Le rideau : « La scène de
son célèbre tableau, La Liberté guidant le peuple,
Delacroix l’a recopiée du rideau de la préinterprétation:
une jeune femme sur une barricade, le visage sévère, les
seins dénudés qui font peur; à côté
d’elle, un morveux avec un pistolet. J’ai beau ne pas aimer
ce tableau, il serait absurde de l’exclure de la grande peinture.
Mais un roman qui glorifie de pareilles poses convenues, de tels symboles
usés, s’exclut de l’histoire du roman. » Par contre, j’ai mieux apprécié Mon ami Machuca, une histoire qui se passe au Chili et qui raconte, à travers les yeux d’enfants, qui jouent très bien leurs rôles, les évènements de septembre 1973: un dépucelage de l’enfance face à la stupidité des hommes et de leur violence construit sur un montage cinématographie où l'art du cinéma fait partie intégrante du récit et donne à ce film une sensibilité absolument réaliste. |
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Pour terminer, je voudrais
aussi mentionner et ainsi faire pièce au genre esthétique
et moral qu'est Crash. Il s'agit de Fighting Club
que j'ai reloué et vu comme si c'était la première
fois. C'est un film surréaliste, d'une qualité interprétative
et visuelle passionnantes, et qui s'attaque aux idéaux farfelus
et dangereux des Révoltés de la société comme
on en découvre souvent la psychologie chez une grande partie des
membres de nos sociétés, et pas uniquement chez les intégristes
musulmans. |
Akiles, le 25 avril 2006 |
Au cours des années 1980 et 1990, |
La révolution extrême La révolution industrielle et ses conséquences ont été catastro-phiques pour la race humaine. Elles ont accru l’espérance de vie dans les pays «avancés», mais déstabilisé la société, entraîné l’aliénation, soumis les êtres humains à des humiliations, permis l’augmentation de la souffrance mentale (et de la souffrance physique dans les pays du tiers-monde) et infligé de terribles dommages à la biosphère. Le constant développement de la technologie ne fera qu’aggraver la situation. La condition des hommes et de la biosphère continuera à se dégrader; le chaos social et les souffrances mentales s’accroîtront, de même, peut-être, que les souffrances physiques, notamment dans les pays «avancés». Par conséquent, nous préconisons une révolution contre le système industriel. Cette révolution pourrait recourir à la violence; elle pourrait être soudaine ou s’étaler sur plusieurs décennies. Nous ne pouvons le prédire. Mais nous présentons de manière très générale les mesures que ceux qui haïssent la société industrielle devraient prendre pour préparer la révolution contre cette forme de société. Il ne s’agit pas d’une révolution politique. Son objectif n’est pas de renverser les gouvernements, mais de détruire les fondements économiques et technologiques de la société actuelle. Ces lignes sont tirées des premiers paragraphes
du «Manifeste de l’Unabomber». |
« Dans la vie, les deux aspects jouent leur rôle un point c'est tout, naturellement si on n'est pas trop plein de clichés. »
C’est de cet « aspect » que je parle,
puisque tu lui reconnais un rôle. Je suis
frappé par le nombre de gens qui dénigrent cette valeur comme
une peste alors qu’elle est un des moteurs de ce monde. "Moteur!"
ai-je dis, quelle image prosaïque. La beauté est l’excellence
même de ce monde, surtout si elle est accompagnée de ses qualités
vertueuses. Vertueuses ! Arkh ! Encore un autre mot vil !