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Entre l'horreur et l'espoir


 

 
Je fais une parenthèse ici pour mettre mon grain de sel au milieu des notes et réflexions que je prends sur le livre de Saïd Zahraoui. C'est au sujet de ces musulmans dits modérés et si prompts à s'indigner des critiques sévères faites à l'endroit de leur religion.

Au lieu d'ignorer les pernicieux contradicteurs ou de les lapider sous le jet d'une contre-offensive dialectique évoluée issue de la pensée musulmane, ils estiment préférable d'adopter en vue d'inverser et d'effacer les conclusions du Pape, une attitude belliqueuse et bigote, favorable aux fous de Dieu. Ou plutôt: fous tout court, comme le souligne judicieusement l'auteur. Ils s'étonnent ensuite qu'on les assimile à ces extrémistes alors qu'eux-mêmes ne jugent pas nécessaire de les confronter pour leurs manifestations de violence stérile.

 
le papeAu-delà de ces réactions primaires, ils ne veulent pas, avant tout, montrer aux yeux du monde qu'ils sont divisés dans leurs opinions et leurs croyances. Surtout parce qu'ils cultivent, aujourd'hui plus que jamais, dans les soubresauts de l'agonie de leurs dogmes désuets, le rêve puéril d'une union idéologique du monde musulman; un monde qui est malheureusement miné par la structure théologique et monothéiste du maître intolérant et colérique: Dieu et ses représentants; et les sujets des esclaves!

Là, le vocabulaire transcende les définitions et devient arbitraire; les plus dévots deviennent les maîtres des esclaves les moins soumis! N'ayez crainte! ils connaissent leurs devoirs sur le bout des doigts, comme des versets coraniques. Ils mouront pour Dieu, si c'est nécessaire! Pour ce Dieu qui martèle dans leurs esprits sa haine de tout ce qui viendrait entraver son prestige et sa suprême autorité -indiscutable! Entendez par-là, que cette mystérieuse Source ne souffre absolument aucune spéculation sur sa nature et ses ordres. Qu'ils prennent pour Dieu, l'amour et l'universel!

Et rappelons encore une fois que les deux courants majeurs de l'islam, chiites et sunnites, se haïssent comme chiens et chats et que leurs différents létaux remontent aux origines de l'islam, lorsque le Prophète quitta ce monde.

Ce fut alors la fière scission des têtes coupées. La plupart des musulmans ont de ces images historiques une grande et admirable fascination. Ce point en commun, ils en ont un autre tout aussi envoûtant et rassembleur: leur haine de l'impérialisme et du sionnisme. Sentiment fort louable si ce n'étaient l'ambiguité et la confusion qui l'accompagnent. Pour combattre le sionnisme, ils soutiennent et encouragent le terrorisme islamique représenté le plus souvent par des groupes politiques sous la houlette desquels il ne fait vraiment pas bon vivre pour un libéral, un homosexuel ou une femme indépendante. En ce qui concerne l'impérialisme, le bouc émissaire n'est nul autre que l'Amérique. Il en va de soi!

 

 

 

 

Joe Dassin et la Californie
Dans les années 70, les pays arabes, à l'instar de l'Algérie, ont pris, comme toute la gauche internationale pratiquement, la Chine et l'URSS -monstres on ne peut plus démoniaques- comme modèle militaire, politique et moral contre l'Ennemi #1 dont Joe Dassin vantait le bon air libre et joyeux. À seize ans, je rêvais moi-aussi de la Californie. Né en 1954, l'impérialisme, c'était, pour moi, sans aucun doute, l'Allemagne nazie, puis l'URRS.
 
 

C'est dans ces pays, avec la Chine, que la répression des intellectuels, des artistes et des minorités étaient les plus rigides jusqu'au diabolique. Pas les USA! J'avais 16 ans, 17 ans et c'était si évident à ma petite tête. Il suffisait d'aller dans une librairie d'une grande ville algérienne pour s'en rende compte. Le même scénario se répétait dans tous les pays socialistes et communistes. Que les musulmans le croient ou non, ces manifestions déplaisantes de l'esprit sous formes de caricatures ou de critiques sont des composantes banales des sociétés dans lesquelles la libre expression participe à son bien être et à son évolution. Quand on le leur fait remarquer, les arabo-musulmans rejettent obstinément nos constatations objectives. Le pire, ce n'est pas qu'ils désirent réinventer la roue, non, ils rêvent d'un État coranique. Tout simplement.

Pourtant, ce ne sont pas les causes solides qui manquent aux modérés pour étayer leur bonne foi en matière de réforme. Voilà entre autres, un cas on ne peut plus significatif; je suis inscrit sur plusieurs forums fréquentés par des maghrébins mais sur aucun d'eux on ne lira le genre de vindicte qu'ils réservent aux non-musulmans à propos des graves et abominables injustices qui se déroulent dans les futurs jardins des pays aux couleurs de l’islam. Par contre, quand il s’agit d’exprimer leur humeur désagréable contre les "monstruosités" papales par exemple ou contre quiconque renâclerait sur la morale du Coran, là, ils n’ont pas leur langue dans la poche! Tout symptôme qui en dit long sur la capacité de tels individus à vivre dans une société moderne et ouverte sur le monde. À vivre dans les conditions nouvelles qu'imposent la mondialisation.

Manifestation du Hamas.Et pourtant! N’y a-t-il pas encore, dans les pays musulmans de quoi scandaliser l’homme ou la femme animés de sentiments humains, sains, justes et compatissants, pour ne pas dire spirituels? N’y a-t-il pas encore, tous les jours, soit des homosexuels que l’on blesse à mort? des femmes que l’on séquestre? des journalistes que l’on jette en prison? Voilà-là des histoires absolument indignes de nations dont les dévots jurent que l'essence du Coran inspire paix et amour. Et pourtant, leurs citoyens ne semblent pas s’émouvoir plus qu'il ne le faut de ces étranges pratiques!?

Du fait de cette chape de silence qui étouffe les cris des injustices sans nom dont se rendent coupables leurs semblables, c'est encore une fois les "maudits" occidentaux, avec leur "bordel à ciel ouvert", qui doivent faire des pieds et des mains pour leur rappeler les droits des hommes et des femmes et que leurs problèmes socio-économiques proviennent pour la plupart de leur vétusté en matière religieuse et politique. Basta!

Akiles -Septembre 2006

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Islam, avec Jacques Attali