Ma petite histoire du clan Fraser.






Juste en haut, l'héraldique du clan Fraser, 3 fleurs de fraises à 5 pétales blanches. Tel qu'il pouvait apparaitre sur les bannières et boucliers des membres du clan écossais. En haut à droite "all my hope is in god", une armoirie du clan, notez le plan de fraises au milieu.

- La révolte jacobite de 1745-46 en Ecosse

- La bataille de Prestonpans

- Les highlanders marchent sur Londres

- Finale sanglante sur la lande de Culloden

- La répression sans merci

- James Wolfe à Culloden

Par où commencer, par où commencer, hem mmm, ouais, pas facile à aborder ce sujet, ça fait longtemps que j'y pense. Je pourrais commencer par ordre chronologique et parler de la première apparation du clan Fraser au XIIe siècle en Ecosse. D'ailleurs les origines du clan sont assez mystérieuses.

Et puis non, je vais plutot commencer avec une phase turbulente de l'histoire du clan, c'est à dire son implication dans un coup d'état pour ramener la dynastie des Stuarts sur les trones d'Angleterre et d'Ecosse. S.v.p. soyez indulgents, je ne prétends nullement être un historien, seulement un amateur passionné.. Ces pages ne se veulent pas une histoire exhaustive du clan, je veux seulement souligner des faits historiques intéressants. Et je m'intéresse surtout à l'histoire du clan au XVIIIe siècle et avant.

Le clan Fraser est l'un de ces farouches clans des highlands en Ecosse. Au sujet de l'Ecosse au moyen âge, on disait que les rois écossais ne reignaient que sur 40% de l'Ecosse, le reste des 60% étant sous la domination de farouches chefs de clans qui se considéraient comme chef de leur clan, la seule personne au-dessus d'eux étant, Dieu. Ces clans turbulents étaient en effet assez durs à controler, étant souvent prêts à se battre entre eux pour une parcelle de terre, ou contre leurs vieux ennemis les anglais. Représentant environ 20% de la population de l'Ecosse, les highlanders occupait 80% de son territoire, les landes à demi désolées et rudes des plateaux des highlands (terre hautes) en majeure partie. Les highlanders sont bien connus pour porter le fameux kilt, il faut noter que les habitants écossais des villes et des plaines basses (lowlands) ne portaient pas en général le kilt, même que plusieurs méprisaient le kilt et le méprise toujours. Aimés ou pas, les highlanders constituaient une force hétéroclite qu'il fallait redouter.

En 1603, l'actuel roi écossais, Jacques VI, devient également roi d'Angleterre après le décès sans descendance d'Elizabeth Ier, sous le nom de Jacques 1er. Jacques Ier réussit à imposer l'acte d'union des couronnes d'Ecosse et d'Angleterre au parlement, cet acte est important en conséquences pour les 2 pays. En fait on commence à voir l'émergence du Royaume-Uni qui englobera l'Angleterre, le Pays de Galles, l'Ecosse, et l'Irlande du nord. L'Irlande du sud quant à elle en fit aussi partie mais se sépara du Royaume-Uni après la première guerre mondiale. En effet la plupart des irlandais en avaient marre des anglais.

Jacques 1er est de la dynastie des Stuarts, dynastie d'origine écossaise qui règnera sur l'Angleterre jusqu'en 1688. En 1688, le roi Jacques II d'Angleterre et d'Ecosse (sous le nom de Jacques VII en Ecosse) est déposé suite à sa conversion au catholicisme qui lui aliène une partie de ses sujets en faveur d'une dynastie d'origine hollandaise. Guillaume d'Orange d'Hollande devient roi d'Angleterre et d'Ecosse sous le titre de Guillaume III d'Angleterre à sa place. Jacques II quant à lui, est forcé de s'éxiler en France où il trouve l'appui de Louis XIV.

Pourquoi parler de tout ses intrigues politiques? Parce-que le destin des Frasers est lié à la dynastie des Stuarts en quelque sorte vous allez voir.

Jacques II continue à revendiquer les titres de roi d'Angleterre et d'Ecosse jusqu'à sa mort en 1701. Les royalistes britanniques qui restaient fidèles à lui et à ses successeurs sont connus comme les jacobites. Beaucoup de clans écossais des highlands restent fidèles aux Stuart dans leur esprit et sont de ce fait jacobites. C'est pour défendre les droits du roi Jacques II et VII et – après sa mort en 1701 - de son fils Jacques François Stuart ( proclamé «Jacques III et VIII») que de nombreux Britanniques et Irlandais, devenus les Jacobites, se révoltent à plusieurs reprises entre 1689 et 1746. Le clan Fraser participera activement à la dernière et importante rébellion jacobite de 1745-46 en Ecosse.

Deux grandes rébellions jacobites se produisent en Ecosse, l'une en 1715-19, et une autre en 1745-46. Le clan Fraser participe activement à la deuxième rébellion de 1745-46.

En 1744, Charles Edouard Stuart, l'actuel souverain théorique d'Angleterre et d'Ecosse en exil en France, reçoit des lettres de plusieurs chefs de clans des highlands. Ceux-ci affirment être prêts à se révolter, si Charles débarque en France avec au moins 3000 troupes françaises. En effet, le roi de France, est prêt à appuyer le prétendant au trone d'Angleterre et d'Ecosse dans ses revendications. Il faut dire que les français aimaient bien foutre le bordel dans les affaires internes de leurs vieux rivaux britanniques. Il semblerait que Simon Fraser, le chef du clan Fraser, est parmi les chefs de clans qui appuie les Stuarts, bien qu'en apparence, Simon Fraser se dit loyal au roi britannique actuel, Georges II. A vrai dire, beaucoup de sources prétendent que Simon Fraser jouait un double jeu, ce qui lui vaudra de sérieux problèmes plus tard.

Charles Edouard Stuard, surnommé "Bonnie Prince Charlie" débarque dans le nord de l'Ecosse en août 1745 avec quelques supporters et lève sa bannière à Glenfinnan en son nom et au nom de son père. Au début les clans ne démontrent pas un grand enthousiasme, mais 1200 hommes se joignent à lui. Ils viennent surtout des Clan MacDonald of Clan Ranald, Clan MacDonell of Glengarry, Clan MacDonald of Keppoch, et du Clan Cameron. Le clan Fraser se joint à la rébellion beaucoup plus tard mais participera à la bataille de Culloden en 1746.

L'aventure de 1745-46 commencera bien mais se terminera très mal. Elle aura de graves conséquences et provoquera l'émigration de plusieurs highlanders hors de l'Ecosse, dont celle de l'ancêtre de notre famille Augustin Fraser qui s'établira au Canada en 1763.


La bataille de Prestonpans - septembre 1745

* Les troupes voulant restorer Bonnie Prince Charlie sur les trones d'Angleterre et d'Ecosse sont les jacobites, ou les insurgés, ou rebelles. Les troupes fidèles au roi actuel Georges II, sont les troupes du gouvernement, ou de la couronne.

Bonnie Prince Charlie et ses insurgés marchent immédiatement vers le sud, et les rangs des insurgés se gonflent de nouvelles recrues, ils sont maintenant environ 3000 hommes. Les jacobites capturent rapidement les villes de Perth et Coatbridge et mettent en déroute 2 régiments de dragons (cavalerie lourde) de la couronne en se dirigeant vers Edinbourgh, la capitale écossaise.

Il est temps ici de donner quelques détails sur l'armée insurgée. Elle est composée de beaucoup d'highlanders, mais des écossais des villes et villages et basses plaines (lowlanders) se joignent aussi à la rébellion. Il y aura aussi quelques anglais jacobites qui se joindront à eux plus tard. On décrit souvent les troupes jacobites comme étant une relique basé sur les clans, avec des commandants sans expérience et des troupes sans entrainement. En réalité, c'était une armée comtemporaine, plusieurs des commandants jacobites avait une expérience militaire importante derrière eux. Bien qu'en apparence les soldats de cette armée avaient souvent l'air minable, ils firent subir plusieurs défaites aux troupes régulières. A propos des highlanders, ce qu'ils manquaient souvent en équipement, ils le compensaient en férocité et tactiques de guérilla. Le courage des highlanders au combat est légendaire et leur charges étaient redoutables. Plus tard, les régiments de highlanders dans l'armée britannique furent considérés comme étant parmi les meilleurs combattants du Royaume-Uni.

A Edinbourgh, la faible garnison panique et les insurgés prennent facilement le controle de la cité. Le jour suivant, Bonnie Prince Charlie est proclamé roi d'Ecosse sous le titre de James VIII.

Durant ce temps, l'armée britannique est en Flandres et en Allemagne. Une armée inexpérimentée de 4000 soldats de la couronne est stationnée en Ecosse sous le commandement de John Cope, un bon et loyal officier. L'armée de Cope rencontre l'armée jacobite, commandée par Lord George Murray le 20 septembre 1745, proche du village de Prestonpans, non loin d'Aberdeen. Le matin du 21 vers 4h00 a.m. Lord George Murray fait marcher ses highlanders dans des marais bien connus ce qui fait que quand le brouillard du matin se lève, 1400 highlanders chargent avec l'effet de surprise les forces gouvernementales au son de la cornemuse en criant leur cri de guerre et en arrivant par l'arrière. La cavalerie de Cope se débande dès le premier choc, et une partie des troupes de Cope sont prises en sandwich car les jacobites attaquent de front et par le coté. Les troupes de Cope subissent de lourdes pertes et bientot se débandent elles aussi. Sur une force de 2300 soldats de la couronne, seulement 170 échappent au carnage. Le succès des insurgés augmente immédiatement la morale des supporters des Stuarts, et plusieurs recrues s'associent au mouvement jacobite en Ecosse.


La marche sur Londres

Bonnie Prince Charlie envoie plusieurs lettres en France demandant au roi Louis XV de l'aide et l'exhortant à envahir maintenant l'Angleterre. Etrangement, rien ne se produit du coté français, pourtant Louis XV, et avant lui Louis XIV affirmaient qu'ils supportaient les Stuarts dans leur revendications aux trones d'Angleterre et d'Ecosse. Cependant, un régiment français, composé de 800 éxilés irlandais (la brigade irlandaise) arrivent en Ecosse en novembre 1745 pour aider les insurgés.

Bonnie Prince Charlie et ses troupes controlent une bonne partie de l'Ecosse, mais ses supporters n'affluent pas autant qu'on aurait pu s'y attendre et beaucoup d'écossais restent fidèles au roi Georges II, si ce n'est pas franchement hostiles au Stuarts. Le 3 novembre l'armée jacobite, forte d'environ 6000 hommes, quitte l'Ecosse pour le sud, en effet pour réussir son coup d'état, Bonnie Prince Charlie doit chasser le roi Georges II de Londres et prendre sa place.

Beaucoup de personnes affirment que le prince a commis une grossière erreur, qu'il aurait du marcher sur Londres immédiatement après Prestonpans au mois de septembre. Au lieu, il est resté plus d'un mois à Edinbourgh, car il s'attendait à ce que les rangs de son armée grossisse encore plus, mais il n'y eu jamais une révolte générale en Ecosse comme il l'aurait souhaité. En attendant plus d'un mois à Edinbourgh, le Bonnie Prince Charlie laisse le temps à Georges II de rappeler son armée occupée en Allemagne et en Flandres. En effet au mois de septembre, après que les rebelles mettent en pièces l'armée stationnée en Ecosse, aucune armée britannique n'est présente en Grande-Bretagne, la route vers Londres est ouverte! Beaucoup disent que le prince aurait facilement pris Londres et que Georges II se serait enfui à son arrivée.

Rien de moins sûr, premièrement une importante garnison de plusieurs milliers de soldats est stationnée à Londres avec de l'artillerie, et de plus il semblerait que Georges II était prêt à rester à Londres. L'armée jacobite n'était pas vraiment équipée pour prendre ou assiéger une ville de cette importance. En tout cas on saura jamais si ça aurait été possible. Bientôt une armée de vétérans arrivera du continent sous le commandement du Duc de Cumberland, le fils ainé de Georges II, pour affronter les insurgés.

L'armée rebelle marche vers le sud en Angleterre, encore là peu de partisans jacobites anglais se joignent à elle, mais il y a eu quelques recrues additionnelles en Angleterre. Les jacobites se rendent jusqu'à la ville de Derby, à 200 km de Londres, à peu près à mi-chemin entre Londres et la frontière de l'Ecosse, ce qui est déjà un exploit en soi. A ce moment Bonnie Prince Charlie et son commandant en chef Lord George Murray ont une discussion. Londres est très bien garnisonnée, et 2 armées de la couronne marchent à leur rencontre. De plus la flotte française d'invasion est encore en train de s'assembler à Dunkirk et est loin d'être prête. Charles laisse le commandement à Murray et l'armée jacobite bat en retraite, pressurisée de près par 2 armées de la couronne. Murray démontre ses excellentes qualités de général en sortant son armée presque intacte d'Angleterre, à Noel, l'armée jacobite est dans les environs de Glasgow en Ecosse. Et le 17 janvier elle met en déroute une armée de la couronne sous le commandement de Henry Hawley près de Falkirk. Cepandant l'armée des rebelles est toujours obligée de battre en retraite vers le nord en février, mars, avril et perds petit à petit des hommes.


Finale sanglante sur la lande de Culloden

La bataille de Culloden est le dernier affrontement entre les jacobites, supportés par les français, et le gouvernement britannique d'origine Hanovrienne. La bataille met fin au soulèvement jacobite et fut la dernière bataille à se passer sur le sol de la Grande-Bretagne. Elle a eu pour conséquences l'abolition définitive du système ancestral des clans en Ecosse.
Oui, je sais, les clans existent encore mais en tant qu'entité folklorique.

La bataille de Culloden n'est pas une bataille ou une guerre entre l'Ecosse et l'Angleterre, ce n'est pas non plus un affrontement entre les highlanders et les lowlanders. Elle fait partie d'une tentative ratée de coup d'état et d'une guerre civile. Il y a des highlanders et des lowlanders écossais dans les deux camps, il y a des anglais dans les 2 camps. Bien que les anglais soient beaucoup plus nombreux du coté de la couronne, et que la force principale de frappe des rebelles jacobites est composée de clans écossais des highlands. A noter que par exemple l'avant-garde de l'armée gouvernementale à Culloden est composée principalement d'écossais des basses-terres et de clans des highlands restés fidèles à la couronne. OK un peu compliqué je vous le concède.

L'armée britannique commandée par le Duc de Cumberland, une force d'environ 8811 hommes, bien équipés, bien entrainés, ces soldats se sont endurcis en faisant la guerre sur le continent. Rien à voir avec l'armée de conscrits du général Hope l'année précédente - voir la bataille de Prestonpans. L'armée de la couronne est bien approvisionnée. De plus le duc de Cumberland a équipé ses soldats de la baionnette et les a entrainés spécialement contre les charges furieuses des highlanders, une tactique consistant à frapper l'ennemi qui est à droite au lieu d'en face juste en-dessous du bouclier de type targe, que les highlander utilisent.

L'armée jacobite quant à elle n'a plus beaucoup d'approvisionnements, ses soldats sont affamés et fatigués. D'une force théorique d'environ 5400 hommes, Bonnie Prince Charlie prends cette fois le commandement de l'armée et veut faire une bataille défensive à Culloden. Alors que normalement il laise Lord George Murray commander en son nom, car Murray a beaucoup plus d'expérience militaire. Lord George Murray et plusieurs officiers supérieurs protestent, il n'aiment pas l'endroit qui est plein de marais et de petites murailles, selon Murray, ça bloque ou ralentit la charge des highlanders tout en permettant à l'artillerie ennemie de bombarder ses soldats quand ils avanceront. Murray veut faire une guerre de guérilla, mais le prince refuse de changer d'idée, notamment parce-qu'il serait alors obligé d'abandonner la ville d'Inverness à l'adversaire. Cette décision sera désastreuse.

Le 15 avril 1746 au soir, les highlanders essaient de renouveler l'exploit de Prestonpans en attaquant de nuit le camp de l'armée ennemie - une tactique souvent utilisée avec succès par les highlanders tout au long de leur histoire, mais les highlanders à moitié affamés ne parviennent pas au camp ennemi et plusieurs s'éparpillent dans la lande à la recherche de nourriture ou à moitié épuisés.

Le 16 avril au matin, l'armée gouvernementale du Duc de Cumberland marche en direction de l'ennemi, la température est mauvaise et il pleut. La première ligne de front des jacobites est formée des highlanders encore fatigués de leur mésaventure de la veille, avec en seconde ligne leur cavalerie, d'autres écossais et la brigade irlandaise, des éxilés irlandais servant pour l'armée française. L'armée du Duc de Cumberland avance aussi en 2 lignes avec sa cavalerie essayant d'infiltrer les rangs de l'ennemi, et son artillerie 3 fois plus nombreuse.

Je crois que le prince aurait dû laisser Lord George Murray commander à sa place. Charles laisse ses forces se faire bombarder pendant 30 minutes, des chefs de clan furieux insistent pour qu'il donne l'ordre de charger. Quand enfin Bonnie Prince Charlie donne l'ordre de charger, le clan MacDonald, furieux, refuse d'avancer, le clan MacDonald a été mis au flanc gauche alors que traditionnellement il garde le flanc droit, un bel exemple du caractère des highlanders. Les jacobites chargent le flanc gauche de l'ennemi et essuient un feu nourri de l'ennemi mais arrivent au corps à corps avec les tuniques rouges équipés du mousket et de la baionnette, ils sont repoussés, ceux ayant réussi à défoncer le rang de l'armée de Cumberland, étant simplement abattus par la seconde ligne.

Durant ce temps là une partie des forces gouvernementales arrive par le flanc et tire sur les jacobites, ajoutant au feu déjà brutal. Les jacobites, menacés par la cavalerie adverse, sont forcés de battre en retraite. Ils se font tailler en pièces et peu réussissent à s'échapper du champ de bataille.

Une peinture saisissante montrant les highlanders chargeant des soldats de la garde à Culloden, par David Morier. David Morier fit plusieurs peintures pour le compte du Duc de Cumberland. David Morier alla voir des highlanders qui étaient dans des cachots à Londres après la bataille pour voir comment ils s'habillaient. Les jacobites portaient un chapeau bleu à pompon blanc, pour aider à se reconnaitre sur le champ de bataille.

La répression sans merci

Les forces gouvernementales ne font aucun quartier durant et après la bataille. Il executent les prisonniers, et achèvent les blessés jacobites sur le champ de bataille. Plusieurs prisonniers de haut rang survivèrent pour être exécutés à Inverness plus tard. Trois seigneurs rebelles furent envoyés à Londres. Ces mesures valent au Duc de Cumberland le surnom de "boucher des highlands". Le seigneur du clan Fraser, Simon Fraser, est accusé de haute trahison et est décapité à Londres devant une foule immense. Simon Fraser s'était attiré la haine des 2 camps semble-t-il, il y avait tellement de monde à son exécution, qu'une estrade dans la foule s'écroula, tuant des spectateurs! Simon Fraser fut le dernier homme à être exécuté de la sorte en Grande-Bretagne.

Le prétendant Bonnie Prince Charlie, quant à lui survécu 5 mois en Ecosse malgré une rançon de 30000 livres sterling sur sa tête. Il réussi à fuir en France en se déguisant en servante de la dame Flora MacDonald, et ne remit jamais les pieds en Grande-Bretagne. Le régiment français de la brigade irlandaise fut traité humainement et on lui permit de retourner en France. Etant au service d'un roi étranger, la loi de la guerre s'appliquait ici alors que les rebelles étaient considérés comme des traitres et traités sans merci.

Dans les mois et les années suivantes la répression continua. Le gouvernement aboli le système des clans qui datait de temps immémoriaux avec l'Acte de Proscription et désarma tout les clans. Un autre acte abolissait pour toujours l'obligation de service militaire qui existait entre le chef de clan et les membres du clan. C'en était fini des clans en tant qu'entité politique. Des troupes régulières furent stationnées en permanence pour mieux controler la région et beaucoup de routes furent construites dans les highlands, la seule région qui restait en Europe où il n'y avait presque pas de routes au XVIIIe siècle. Le tartan et le kilt furent bannis pour environ 50 ans dans les highlands sauf pour les régiments servant dans l'armée britannique.


James Wolfe à Culloden

Une anecdote fort intéressante sur James Wolfe. Oui je parle bien du James Wolfe qui commandera les forces britanniques à la bataille des Plaines d'Abraham à Québec. Aide de camp du général Hawley, il refuse d'abattre le commandant Charles Fraser blessé. Abattez ce chien!, hurle Hawley - Monsieur je suis à votre service, mais je n'abattrai pas cet homme lui réponds James Wolfe. Wolfe est clément envers beaucoup de blessés, refusant les ordres directs de les achever, en fait il épargne la vie de beaucoup de membres du clan Fraser. Ce faisant, Wolfe gagne le respect de beaucoup d'écossais, et les Frasers l'auront toujours en affection.

Dix ans après Culloden, Simon Fraser junior, fils de Simon Fraser exécuté à Londres, formera un régiment de highlanders pour l'armée britannique, le 78e régiment à pied - 78e Fraser's Highlanders. Ce régiment de 1500 hommes sera composé de membres de différents clans mais avec beaucoup de Frasers et de Camerons. Ce régiment devra servir dans l'armée britannique, et plusieurs clans pourront obtenir le pardon de la couronne pour leur actes de trahison dix ans plus tôt, si leur service est jugé adéquat. On sait que le régiment servira au Canada durant la guerre de sept ans - 1756 à 1763. Le régiment sera sous les ordres de James Wolfe à Québec et jouera un rôle de premier plan dans ce conflit. La légende voudrait que lorsque James Wolfe mourru à la bataille des Plaines d'Abraham, il expira dans les bras d'un Fraser of Lovat. L'ancêtre de notre famille, Augustin Fraser, servi dans ce régiment, lorsque la paix revint en 1763, il décida de marier une canadienne française, Françoise Adams, et de s'établir au Canada, dans la localité de Beaumont. Je suis allé à l'église de Beaumont et j'ai effectivement vu leurs noms dans le régistre des mariages dans l'église. Une seule chose me turlupine à propos de Françoise Adams, le nom de famille Adams, n'est pas un nom d'origine française, mais anglaise, il faudrait investiguer plus seulement par curiosité.

Le régiment des 78e Fraser's highlanders est le premier régiment de highlanders à servir dans l'armée britannique et il ouvre une tradition. Bientôt, beaucoup d'autres régiment des highlands serviront dans l'armée britannique au cours des XVIIIe-XIXe, et même XXe siècles. Ces régiments se couvriront de gloire dans les quatres coins du monde et les highlanders seront éparpillés partout dans le monde.

Simon Fraser junior, quant à lui, va commander le régiment des 78e Fraser's Highlanders avec le titre de colonel. Plus tard lors de la guerre d'indépendance américaine (1775-1783), il sera Brigadier Général. La carrière de Simon Fraser se termine abruptement en 1777 quand il est abattu par un sniper américain alors qu'il tentait de rallier ses troupes durant la campagne de Saratoga.


Sources

Je trouve que l'encyclopédie en ligne Wikipéda est une source supérieure d'informations, en tout cas à ce qu'y a trait à l'histoire. J'ai lû beaucoup d'articles et de livres sur la bataille de Culloden au cours des dernière années et les informations sur Wikipedia corroborent les connaissances que j'avais déjà. L'information qui traite de la rébellion jacobite de 1745-46 en Ecosse qu'on trouve sur Wikipédia, surtout la version anglaise est très complète.

Wikipedia - Maison de Stuart

Wikipedia - Jacques II d'Angleterre

Wikipedia - Jacobitisme

Wikipedia - Jacobite risings

Battle of Prestonpans

Battle of Culloden