Le 3 février 2003, La Presse a permis aux amateurs de photos de participer à une séance de clavadarge avec Bernard Brault.

Vous pouvez trouver l'intégralité des échanges ICI.

Voici les extraits qui ont plus particulièrement retenus notre attention.

Groulx1: Quel est ton meilleur souvenir en photographie ?

Bernard Brault: Les Jeux olympiques de Lillehammer en 1994. Quand Jean-Luc Brassard a gagné sa médaille d'or.

Groulx1: Quels ont été tes Jeux olympiques les plus durs à couvrir?

Bernard Brault: C'a été un peu pénible à Atlanta car je me suis fait voler de l'équipement à la fin des Jeux et l'atmosphère n'était pas très bonne. Tous les Jeux sont durs physiquement car je dois travailler trois semaines presque complètes.

Café moka: Qu'est-ce qu'une bonne photo pour vous ?

Bernard Brault: Une photo qui montre beaucoup d'émotion, qui parle par elle-même, où le bas de vignette est moins important.

secondcup: Que cherchez-vous à immortaliser sur pellicule ?

Bernard Brault: Tous les sujets m'intéressent. Mon but est de faire la meilleure photo à chaque occasion.

ronald2: Quel appareil et objectifs préférez-vous et pourquoi ? Avez-vous pris le virage numérique ? Si oui, pourquoi ?

Bernard Brault: Ça fait déjà plus de trois ans que nous sommes en numérique. J'utilise le Nikon D1H. Mes objectifs Nikon sont 14 mm, zoom 17-35 mm, zoom 80-200 mm, 300 mm F2.8 et 400 mm F2.8.

revelstoke: Est-ce que vos photos sont retravaillées par ordinateur ou est-ce qu'elles sont vraies ?

Bernard Brault: Elles sont toutes originales. Elles sont toutefois retravaillées au niveau des couleurs et du cadrage.

reine de trèfle: Est-ce que vous photographiez tout ce qui vous attire ou seulement les sports ?

Bernard Brault: Pour La Presse, je couvre beaucoup les sports, mais je photographie également des spectacles et autres événements.

leraymar: À quel âge avez-vous commencé à faire de la photo et avec quel appareil ?

Bernard Brault: J'ai commencé avec mon premier appareil à 18 ans, un Canon FTB que j'ai toujours.

jedduff: Pourquoi avez-vous choisi le métier de photographe ?

Bernard Brault: Parce que j'aimais beaucoup la photographie sportive, comme les cartes de hockey et les magazines. C'est ce qui m'a inspiré au début.

secondcup: Aimez-vous mieux travailler avec le noir et blanc pour jouer avec les ombres et la lumière ?

Bernard Brault: Tout ce que l'on fait maintenant est en numérique, mais on peut les mettre en noir et blanc grâce à Photoshop.

iamafrog: Quelle photo auriez-vous aimé prendre ?

Bernard Brault: Il y en a plusieurs. J'aurais aimé être à New York, le 11 septembre 2001, pour voir comment j'aurais réagi.

leraymar: Quel fut votre meilleure caméra ?

Bernard Brault: Le Nikon F5 dont je me sers encore pour certains contrats. Sûrement le plus performant! Maintenant, le Nikon D1H en numérique est mon favori.

reine de trèfle: En tant que photographe sportif pour La Presse, êtes-vous appelé à voyager beaucoup ?

Bernard Brault: À quelques reprises par année. J'ai couvert les cinq derniers Olympiques notamment.

Café moka: Est-ce que les risques sont élevés pour prendre vos photos ? Pour se rapprocher de l'action et autre...

Bernard Brault: Il n'y a pas beaucoup de risques. Il faut quand même rester prudent, mais ça peut arriver qu'au baseball par exemple nous recevions des fausses balles.

leraymar: Vous êtes un photographe émérite et je vous en félicite, alors quelle est votre plus belle photo ?

Bernard Brault: Merci pour le compliment. Celle que j'aime bien, c'est celle d'une marmotte et d'une Formule Un au Grand Prix du Canada en 1999.

cybercycliste: Richard Chartier nous a raconté, il y a deux ans, comment vous avez mené au lit Gong Li la célèbre et superbe comédienne chinoise. Une jeune journaliste a déjà décrit à ses lecteurs les circonstances très particulières d'un reportage où vous l'accompagniez dans un club de nudistes pour faire des photos racontant cette expérience. Il doit y en avoir des dizaines d'histoires savoureuses sur «l'envers» des photos. Peut-on espérer un jour un récit de Bernard Brault du genre «La véritable histoire de quelques photos inoubliables» ?

Bernard Brault: cybercycliste: Vous avez une bonne mémoire et lisez attentivement La Presse (rires) ! Je donne régulièrement des conférences dans des clubs photos. Je serai à Saint-Jean-sur-le-Richelieu mercredi et chez L.L. Lozeau les 6 et 20 mars pour des ateliers sur la photo de spectacles et de sports. J'y raconte plusieurs anecdotes.

leraymar: Combien de films pellicule 35 mm prenez-vous aux Olympiques ?

Bernard Brault: Depuis les deux derniers Jeux (Sydney et Salt Lake City), je travaille en numérique, il n'y a plus de pellicule. Je prends environ entre 10 000 et 12 000 clichés.

revelstoke: Est-ce que ton métier est dangereux parfois ? As-tu des exemples ?

jedduff: M.Brault, avez-vous été dans une ou des situation fâcheuse pendant votre carrière ? Bernard Brault: J'ai fait de l'escalade de glace avec Richard Chartier. Je n'avais aucune expérience. J'ai eu un peu peur, mais nous étions bien encadrés. J'ai été chanceux car je n'ai pas vraiment fait face à des incidents. J'ai eu plus d'insultes que de coups.

iamafrog: En numérique, à quelle résolution (pixel) prenez-vous vos photos ?

Bernard Brault: Le Nikon D1H est à 2 800 000. La résolution est toutefois réduite à 500 k environ pour la publication.

Café moka: Qui sont les athlètes les plus photogéniques ici au Québec ?

Bernard Brault: Isabelle Charest, Jean-Luc Brassard, Marc Gagnon, Myriam Bédard et Annie Pelletier.

secondcup: Avez-vous reçu une formation pour devenir photographe ou êtes-vous un autodidacte ?

Bernard Brault: J'ai suivi un cours de trois mois dans une école privée de Montréal qui n'existe plus. J'ai appris beaucoup avec l'expérience et avec les livres.

abeille344: Vous a-t-on déjà offert d'être photographe de plateau ?

Bernard Brault: J'ai fait des tournages pour La Presse et d'autres magazines, mais je n'ai pas fait de photos de plateau pour un film par exemple.

iamafrog: Vous êtes photographe de sport. Aimez-vous le sport et, si oui, quel est votre préféré ?

Bernard Brault: Mes sports favoris sont le golf et le ski alpin. Pour la couverture, j'aime bien le tennis, le golf, le hockey, un peu tous les sports finalement.

cybercycliste: Vous êtes-vous déjà trouvé dans une situation si dramatique qu'il y a une bonne photo que vous avez jugé qu'il valait mieux ne pas prendre ?

Bernard Brault: Oui c'est arrivé. Quand les gens ont de la peine, comme pour des funérailles, des fois on se retire.

leraymar: Avez-vous fait facilement la transition de la photo argentique au numérique ?

Bernard Brault: Oui parce que j'avais quand même l'expérience du numérique, notamment aux Jeux olympiques de Nagano en 1998. J'étais également familier avec les ordinateurs.

secondcup: Y a-t-il des athlètes tant québécois que canadiens qui sont réticents à faire face à la caméra ?

Bernard Brault: Les joueurs de baseball sont plus hautains et difficiles d'approche. Les athlètes amateurs sont toujours disponibles quant à eux.

revelstoke: Qu'est-ce qui fait qu'on est un bon photographe ?

Bernard Brault: Quelqu'un qui est capable de capter l'émotion et de toujours être prêt à déclencher au bon moment.

Mme T: Pensez-vous avoir une couverture plus internationale un jour comme le Sports Illustrated ou le Time ?

Bernard Brault: Sports Illustrated a toujours été un rêve pour moi. Mais, j'aime bien le travail que je fais quotidiennement à La Presse.

abeille344: Antoine Désilets, photographe à La Presse jadis, vous a-t-il appris votre métier par ses livres ?

Bernard Brault: C'est grâce à lui si je me suis lancé en photo. J'ai suivi plusieurs de ses conseils dans ses livres.

cybercycliste: Votre photo de Céline Dion aux funérailles de Pierre Labelle est pour moi une de vos photos non sportive préférée. À mon avis, vous avez capté son âme! Ça doit faire des jaloux dans le show business ?

Bernard Brault: Entre photographes, il y a toujours un respect. Une journée c'est toi qui a la meilleure photo et le lendemain c'est un autre.

secondcup: Y-a-t-il encore plusieurs opportunités de travail dans ce domaine ?

Bernard Brault: Il y en a pour ceux qui veulent et qui ont la passion, mais pour avoir un travail à plein temps, dans les journaux par exemple, c'est assez long.

leraymar: Pour un amateur qui désire acheter une caméra numérique, combien de méga pixels conseillez-vous ?

Bernard Brault: Ça dépend de l'utilisation et du budget. Le mieux c'est de consulter les vendeurs chez L.L.Lozeau car il y a beaucoup d'appareils qui sortent sur le marché.

Dion1: Que serait pour toi la couverture de rêve ?

Bernard Brault: J'aimerais bien couvrir une compétition de surf à Hawaï. Mais pour moi, mon rêve, ce sont les Olympiques.

MaryseP: Quel sorte d'ordinateur utilisez-vous ? Quelle configuration ?

Bernard Brault: À La Presse, nous utilisons des G4 et mon portable est un G3. Nous utilisons les logiciels Photoshop et FotoStation. Pour ce qui est de la mémoire, mon potable a 512 megs, mais un disque dur de seulement six gigs (les photos sont enregistrées sur un serveur).

Mme T: Racontez-nous un fait cocasse lors d'une assignation...

Bernard Brault: J'ai photographié le commissaire de la Ligue nationale de hockey, Gary Bettman. J'ai déplacé une lampe pour mon travail. Lors d'une entrevue subséquente, la lampe est tombée alors que j'avais quitté les lieux.

cybercycliste: Est-ce qu'il y a une amicale compétition entre les photographes de La Presse? Est-ce qu'ils discutent entre eux de leurs photos? Et avec les photographes des autres médias ?

Bernard Brault: Comme je travaille surtout le week-end, je ne travaille qu'avec un confrère les samedi et dimanche. On discute entre nous. J'ai des confrères amis dans les autres médias et nous parlons de nos autres photos.

Dion1: Quel est ton horaire de travail ?

Bernard Brault: Une semaine de 32 heures étalée du vendredi au dimanche soir.

leraymar: Quel fut la plus intéressante affectation pour un reportage ?

Bernard Brault: Il y en a régulièrement. Les Jeux olympiques de Lillehammer ont été le summum pour moi.

revelstoke: Qui sont tes modèles en photographie et dans n'importe quel domaine ?

Bernard Brault: En photographie, il y a Antoine Désilets et les photographes de Sports Illustrated comme Walter Ioos jr. et Neil Leifer. J'admire aussi les athlètes olympiques.

iamafrog: Quel est le moment où Bernard Brault a eu l'air le plus fou en prenant une photo ?

Bernard Brault: Aux funérailles de Pierre Labelle, je reculais devant Céline Dion et je me suis retrouvé sur le dos à quelques pieds d'elle et de René Angélil.

leraymar: Quelle est la capacité de la carte mémoire dans une caméra professionnelle ?

Bernard Brault: J'utilise une carte de 384 megs, une carte Sandisk Ultra. Il y a certaines cartes qui atteignent maintenant 1 gig.

revelstoke: Quelle est selon toi la meilleure marque de papier photo pour la photo de sport ?

Bernard Brault: Kodak et Fuji entre autres, font du très beau papier, en laboratoire.

Café moka: Avez vous déjà fait du nu artistique ?

Bernard Brault: Pas vraiment!

revelstoke: Est-ce que tu changes de matériel photo souvent ?

Bernard Brault: Assez régulièrement. Dès qu'il y a des nouveautés, j'essaie de me les procurer. En passant, mon site Internet complètement refait sera en ligne le week-end prochain, le www.bernardbrault.com

irishpat: Qu'est-ce qui est plus difficile à shooter lors d'un tournoi de golf ?

Bernard Brault: Saisir les réactions parce qu'il faut que tu sois au bon endroit car le terrain est vaste et il y a évidemment plusieurs joueurs.

abeille344: Le meilleur objectif pour les photos de sports est-il le grand angle 28 mm ?

Bernard Brault: Non. Un téléobjectif de 300 mm est pour moi le meilleur outil.

Modérateur: Merci à Bernard Brault et à vous tous pour votre participation. Je laisse à notre invité le mot de la fin...

Bernard Brault: Merci à tous les internautes et n'oubliez pas d'aller visiter le www.bernardbrault.com à partir du week-end prochain.


page mise en ligne le 3 février 2003 par SVP