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Notre petit coin de poésie dans ce monde de brutes....

                        Dali

			Eau
		       L'eau
		   L'eau babille
	      Un langage jaillissant
            D'entre les vertes filles
             Pour sillonner, fumeuse,
              Les colines, bafreuse,
             Comme les badauds devant
               Une bagarre de nuit
             Sur les pavés de Paris,
          Baclant ainsi son labeur lent
               Usant de sa célérité
            Pour la baille, detruisant
             Les gris bajoyers de son
              Refrain tel un balafon
               Et pouvant déraciner
                    Un banian,
                 Puis foudroyant,
                      Saute
                      Ecume
                   Coul', eau
                   Limpide qui
                  Donne la vie
               Pour tuer, enfume
                  Pour nourrir
              Nourrit pour vivre ;
             Soudain la cristalline
                     Reine
                     Ondine
                     Tombe
                     Tombe
           Avec éclat crache sa haine
             Pour enfin se rendormir
            Langoureux sommeil, sire,
                Veritable Orphee
            Devant qui notre vieillie
           Sirène, sa suite moins fanée
              Ne peuvent s'enfuire
           Et s'élargit pour engloutir
           Son berceau et régner ainsi
                    Sur Lui !

				18 Mai 1991
                       		  Cédric Gérot


Les trois ages-Femme


 Une source a rougi. Le monstre sort de l'enfer,
 Il en déchire les chairs, montre sa face rougeur.
 Il grimace, il est vert sur ces plis créateurs.
 Une boule marbrée vermeille surgit. Oh mère!

 Hermaphrodite, elle court, elle rit puis s'enfuit.
 Déesse pour les Dieux, diable pour les faucheux
 Jusqu'à ce qu'elle découvre sa fluidite
 S'appliquant alors à sa tâche pour nous tuer.

 Fleuve, tu ne contrôles plus tes sortilèges
 Devant toi, les mâles s'enchaînent ou s'éteignent
 Eux que tu précipites sous terre ou sur les neiges.

 Mais la fleur un jour se fane, le cours se tarit
 En vain tu cherches des abeilles la Reine
 Mais la source t'envahit. Ca y est. C'est fini.

			26 Fevrier 1992
				Cédric Gérot


Le Bourdon


Tenter le diable pour avoir le paradis,
Créer des fables et mentir a l'infini,
Cracher sur son âme pour exalter l'esprit,
Tuer l'honorable et embrasser la nuit;

Telle est la vocation du bourdon,
Qui cherche ses sujets
Lui qui renvoie ses prêtres,
Qui se méfie des laies
Qui l'aideront a naître.

Fruit pourpre de mains jaunes qui s'accrochent a lui,
Le Bourdon ne cesse de bousculer ce nid
Ou l'aigre chaleur pestilentielle du lit
L'étouffe, lui coupe le souffle et l'ennuie;

Telle est la demeure du Bourdon,
Qui rejète les mets ,
Qui refuse de paître,
Et qui craint cet arret
Qu'il a peur de commettre .

A se battre contre ce trop fier rubis,
Le Bourdon passe ses longues nuits d'insomnie.
A gueter le pêcher en face de chez lui,
Le Bourdon cherche en vain les clefs du paradis.

Tel est le cauchemard du Bourdon,
Lui qui crée ses sujets,
Lui qui rêve ses prêtres,
Qui adore ses laies,
Qui pleure un rouge traître...

	Le Paradoxe.

		10 Aout 1992
		   Cédric Gérot


Dix-huit ans


Cet être au plus haut degré de perfection
Qui, même par ses défauts, eblouit les larves, les crapauds;
Cet être a l'aspect de la plus parfaite précision,
Avance, marche, court, bousculant les obstacles les plus hauts.

De sa taille il domine, de son caractère il écrase,
De lui a peur la vermine, devant la beauté, il s'écrase.

Si son aspect de fer, si son allure orgiaque
Vous a quelque fois effrayé ou peut-etre degouté,
C'est qu'il n'a pas ouvert son coeur : vous êtes dans un sac
D'où jamais vous ne pourrez sortir admirer sa beauté.

De lui vous ne recevez que foudres ou fleurs,
si vous n'êtes pas a ses côtés, préparez donc vos pleurs.

Tout ce qui a l'honneur de recevoir son ombre physique il questionne
Tous ceux qui pourissent sous son ombre idéale , ils s'enfuient
A des reponses sur tout jour apres jour sa sueur il donne
A des malheureux vides de vies des soufflets il dispense a l'infini.

Avez-vous vu sa silhouette et ses santiags noires ?
Devinez qui vient diner ce soir !

			30 Août 1993
			    Cédric Gérot



Déesse cendrée


Entre le ciel jaune de Naples et la mer
Dans sa barque fragile il s'avance seul
Vers l'île dont il a jadis rêvé, amer
Sur sa noire chevelure, dans son linceul.

Le nouveau-né s'est assis a l'Ouest, ébahit :
Elle est au centre, révelée dans sa blancheur
Entre Charon sur son épaule assoupi
Et le blond sourire éveillé a son coeur.

Il ne cesse de respirer et d'écouter,
Se saturant l'âme par ses sens engloutie.
Un autre navigue déjà dans ses pensées,
Soleil partant allongé a l'Est, il sourit.

Cet oeil de Jade brillant au milieu de bougies,
Cette peau blanche dans son écrin de charbon
De la porte folle et des photographies
Sont comme cette trace qui n'a plus de nom.

C'est l'esprit de Saint-Exupery qui se penche
Sur cette bouche ondine au rire doux
De son image refletée dans ses langes
Au milieu de fleurs rosies de ce jaune fou .

		24 Decembre 1995
		   Cédric Gérot



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