Chers amis fouronnais,
Le 7 juin 2001, le Conseil municipal de Vellerat a posé un acte solennel de confirmation du jumelage liant notre commune à celle des Fourons.
L’assemblée communale lui a apporté, le 22 juin 2001, son soutien et ses encouragements à persévérer dans sa ligne politique.
Que la majorité de circonstance qui est aux affaires en moment le veuille ou non, notre solidarité ne fera jamais défaut Fouronnais, comme restera valable et entier le pacte d’amitié passé entre nous en 1983 sous l’égide de la Fédération mondiale des Villes jumelées.
Depuis près de deux décennies, nous nous retrouvons dans les Fourons et à Vellerat pour clamer ensemble notre attachement à la démocratie et à la liberté. Pour nous réclamer aussi de la culture et de la langue françaises, fondements de notre identité culturelle. A-t-on pensé une seule seconde que nous renoncerions à ce combat ? Plus qu’une erreur de jugement, c’était une bêtise.
Lorsqu’elle était au pouvoir, la majorité francophone des Fourons, malgré les difficultés que lui causaient avec un certain cynisme et un réel esprit de revanche les autorités provinciales du Limbourg, s’est montrée ouverte, tolérante et respectueuse de la minorité flamande. Personne n’a jamais dénoncé le moindre manquement à ces principes fondamentaux.
Depuis que le rapport de force a basculé au niveau municipal – alors qu’il s’est renforcé en faveur des francophones dans la réalité sociologique -, les choses se sont très vite dégradées. Quoi que s’en défende le bourgmestre ff. Broers, la majorité flamande n’a pas la même appréhension de la vie démocratique ; elle s’éloigne même fortement de la nôtre.
A ma dernière lettre, le bourgmestre ff. des Fourons n’a pas répondu et est passé à l’acte. Lui qui se parait d’un voile de virginité et protestait de sa bonne foi a montré son vrai visage d’intolérance et de complicité avec les dures de l’aile flamande. Les beaux principes se sont rapidement effacés devant ceux, moins glorieux, dont la conception du gouvernement des affaires publiques se résume à la brutalité idéologique, avec son cortège d’incompréhensions, d’interdits, d’ukases et de machinations. C’est aux manœuvres de M. Broers et de ses amis que nous avons répondu avec la plus grande vigueur.
 
Et c’est avec la détermination la plus vive que nous répondons « non » à leurs exigences. Nous agissons avec eux comme nous l’avons fait avec l’Ambassadeur de Belgique en Suisse, lequel, en 1996, s’était livré à une immixtion qui aurait dû lui valoir une mise à pied immédiate. Oui, nous considérons toujours et plus que jamais que la commune des Fourons fait partie de la région wallonne et que ses citoyennes et citoyens ont le droit d’y vivre en français.
Oui, nous ne cesserons de penser que les Fourons doivent pouvoir appartenir à la Province de Liège. Vous aviez, en son temps, fait des propositions, montré votre bonne volonté. Les autorités flamandes y ont répondu avec mépris, encourageant le désordre et la mésentente. Voilà ce que nous ne pouvons accepter.
Que M. Broers s’en émeuve n’est pas de nature à nous faire modifier notre commentaire relatif à ses premières décisions communales, dont en particulier celle visant à rompre notre jumelage : il s’agit bien de mesures relevant d’une forme de racisme, d’autant plus condamnables qu’on tente de les faire passer pour les effets d’une expression démocratique. Nous les contestons et les rejetons, et en appelons aux autorités wallonnes, qui ne peuvent rester indifférentes, sous peine de se discréditer.
Chers amis des Fourons, notre jumelage est parfaitement valable et continuera de l’être. Nous nous attacherons de notre côté à le nourrir du militantisme qui nous habite, légitime parce qu’au service d’une cause juste. Nous nous réunissons à Vellerat dans le cadre d’une « semaine de la francophonie » organisée par le Mouvement autonomiste jurassien, la Conférence des peuples de langue française et les Amitiés francophones, et « d’un mois de culture française » proposé aux Jurassiens par notre Office cantonal du Patrimoine historique.
Le rendez-vous ne pouvait donc pas mieux tomber, et nous nous en réjouissons. Il nous permet de réaffirmer notre indéfectible attachement à notre langue, à notre culture, à notre identité. Soyez donc les bienvenus, frères fouronnais et, à l’occasion de la confirmation de notre jumelage, clamons ensemble notre appartenance à la francophonie !
Vive le jumelage Vellerat-Les Fourons !
Vive Vellerat et les Fourons francophones et libres !

 

Pierre-André Comte

 

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