25.4.03

 

 

 

 

COMUNISTES DE CATALUNYA

IRAQ: LA BOÎTE DE PANDORA

 

12 avril 2003

A fil des evenements

Après 21 jours d'invasion en Irak, les déprédateurs de l'alliance, montée et dirigée par les gringos, ont considéré avoir gagné leur guerre contre l'Irak et écroulé le régime de Saddam. Les corbeaux de l'axe Paris Berlin et les moyens d'information de tout l'occident se sont rendus devant l'"évidence" et ont fait l'écho de la « victoire » gringue, en même temps que tous, d'une manière ou d'une autre, réclamaient leur partie du butin sous l'euphémisme de l'« aide humanitaire » ou « reconstruction de l'Irak ». Les frontières entre l'alliance pour la guerre et la coalition des pays et partis politiques pour la paix sont très perméables.

Nous allons avancer une hypothèse avec probabilités de devenir réalité. La première chose qui attire l'attention de façon insistante de ces plus de trois semaines de campagne militaire c'est la forme systématique des unités de la garde républicaine d'éviter l'affrontement ouvert avec les forces d' invasion. Les derniers chiffres de prisonniers et de morts des unités spéciales iraquiennes données par les gringos confirment la stratégie de Saddam d'éluder les batailles définitives. Il y a une autre donnée importante qui était là en Irak et qui tout à coup a disparue: les divisions de la garde républicaine et les unités spéciales ont disparues comme par enchantement.

Cette guerre (sic) a eu une dimension médiatique et une charge émotionnelle gigantesques. Essayer de trouver dans les médias une analyse objective de
cette invasion est plus difficile que de trouver une aiguille dans une botte de foin.

Maintenant tous se demandent où de trouve Saddam. Même la CIA. Mais ils ne
recherchent (pas la CIA évidemment) que le gros titre ou une information qui
impacte et retienne l'attention des spectateurs de cette invasion. Les «médias » sont en train de faire de Saddam un Pimpinella arabe, rôle qui ne déplait pas à l'autocrate iraquien.

Il n'y a aucun doute que Saddam est un assassin et un dictateur. C'est un produit du capitalisme tardif et harcelé par les grandes puissances par la position stratégique de l'Irak et ses immenses réserves pétrolières. Pas plus ni moins assassin que n'importe quel dirigeant du capitalisme retardé ou avancé. Ils sont tous fils modèles d'un système cruel et assassin tel que le capitalisme.

Mais Saddam n'est pas un idiot ou un suicidé. Et l'endroit où il se trouve n'a aucune importance. Ce qui est important c'est le plan de guerre qu'il aitpu élaborer et qui se développera inexorablement que Saddam soit vivant ou mort.

Quelques jours avant l'invasion de l'Irak un dirigeant saudien a averti qu'attaquer l'Irak c'était "ouvrir les portes de l'enfer". C'est fort possibleque les gringos soient tombés dans le piège que Saddam leur ait tendu. Saddam a appris, sûrement, sur l'expérience de son erreur de 91. Il a réussi sauver son régime mais il savait que ce n'était qu'une trêve. Et en fonction de cela il a manouvré avec habilité et il s'est entendu avec la France, l'Allemagne, la Russie e la Chine en signant des contrats fabuleux pour l'exploitation de ses réserves de pétrole. Saddam ne pouvait pas ignorer que ces contrats accélèreraient l'agression des gringos et d'autant plus sachant que les attentats de l'11 septembre étaient l'ouvre du capitalisme américain pour s'assurer l'avis du peuple dans la nouvelle étape guerrière qu'il préparait. Saddam ne pouvait croire en l'illusion que le soutien de l'axe Paris Berlin le libèrerait de l'invasion. Il connaissait très bien ses nouveaux alliés et il se rappelait son erreur de 91 en croyant que les gringos et leurs alliés fermeraient les yeux sur l'invasion au Kuwait, en payement des services guerriers qu'il leurs avait prêté.

Saddam a bien veillé de gagner l'opinion publique mondiale coûte que coûte. L'effort si contant et minutieux qu'il a développé dans ce sens répond plus à un plan de grande portée et de longue durée qu'à une guerre de courte durée.

Toutes les données et indices nous mènent à la conclusion que Saddam et ses conseillers savaient parfaitement qu'ils ne pouvaient ni arrêter ni gagner la guerre d'agression que les gringos préparaient. Il faut aussi retenir que Saddam pendant les dernières années a su non seulement profiter du courrant islamiste qui l'a soutenu pendant la dite guerre du Golfe, malgré son Etat laïque, mais il s'est mis aussi à la tête du mouvement islamiste le plus radical. Mais Saddam, un calculateur froid, ne pensait ni pour un instant s'immoler pour l'Islam mais s'en bénéficier dans un plan calculé et minutieusement élaboré.

L'histoire est une grande enseignante. Dans le plan de Saddam ont du peser
énormément quelques grandes leçons historiques qui apparaissent déjà légèrement reflétées et soigneusement dissimulées dans sa stratégie pendant ces trois semaines de campagne militaire yankee retentissante, comme la stratégie russe de retrait et harcèlement à l'armée de Napoléon et surtout la Bataille d'Alger. Saddam n'a dévoilé que la fin de son plan: l'Irak sera la tombe des américains. L'aplomb et l'insistance avec lesquels il répète cette sentence peut paraître une fanfaronnade.
Mais quand on voit déjà la fin de cette campagne militaire sans indices apparents d'une telle sentence, on est obligé de se demander: les arbres de cette invasion ne sont-ils pas en train de nous cacher la vraie guerre qui ne tardera pas trop à commencer?

Tout semble indiquer que la fin de la campagne militaire pour l'invasion de l'Irak ouvrira la boîte de Pandore en Irak et dans tout le monde "par terre, mer et air" comme Saddam l'a promis il y a quelques jours. En Irak il y a plus de gens qu'il n'en faut bien préparés et disposés à mener une guerre de guérillas avec tous les moyens matériels à leur disposition. Même si nous voulons imaginer ce que ce mouvement armé signifiera dans la pratique nous serons toujours au-dessous du nombre et avec beaucoup de lacunes. Face à des ennemis invisibles et disposés à mourir la technologie militaire de pointe servira de bien peu aux gringos. En réalité Saddam a annoncé déjà cette forme de lutte mais presque tout le monde a fait la relation avec la période de cette rapide campagne militaire.

Si nous considérons que l'agression yankee est déterminée par la crise terminale du capitalisme (à ce sujet voir le récent article de Robert Kurz "La mère de toutes les batailles") c'est sans aucun doute qu'une situation de chaos généralisé dans une grande partie du monde accélèrera la crise économique des USA; ce qui conduira au désastre tout d'abord les autres pays et en premier lieu l'Union Européenne qui économiquement ne peux éviter que quand Wall Street éternue elle atrappe une pneumonie et cette fois-ci létale. Voici la situation à laquelle probablement l'humanité s'affrontera en question de semaines ou quelques mois quand commencent à arriver, de façon régulière et non tolérable pour les peuples américain et anglais et encore moins pour les bourses capitalistes, vrais poumons artificiels de l' industrie actuelle, les cercueils de leurs soldats morts dans tous les fronts de combat et de chaos ouverts en découvrant la boîte de Pandore.

En tout cas, même si cette hypothèse n'arrive pas à marcher de façon étendue pour le moment, la réalité c'est que le capitalisme est arrivé à ce stade final dans lequel il ne peut plus vivre sans les guerres qui alimentent de nouvelles guerres et de nouvelles résistances qui changeront le panorama mondial pendant que le système capitaliste se désintègre au milieu d'un grand chaos. Actuellement la course d'armement dans tout le monde est imparable. Cette course est le combustible dont le capitalisme a besoin; c' est le ballon d'oxygène du capitalisme agonisant. Les guerres sont servies par les déprédateurs et les corbeaux de ce système, ainsi que la réponse forcément terroriste et clandestine des agressés qui souffrent de cette terreur criminelle, du chaos et de la misère qu'il porte en soi. La boîte de Pandore de la bête capitaliste est ouverte et bien ouverte.

Le mouvement pour la paix, malgré les "replis tactiques" de la France et de l'Allemagne, continu d'être manipulé par ces pays, et très particulièrement alimenté par la social-démocratie allemande qui a besoin d'installer le parti socialiste dans le gouvernement de l'Espagne pour matérialiser les rêves revanchards et hégémoniques des dirigeants de ce pays là. Toute la gravité de la situation internationale est en train d'exiger un virage radical de tous les mouvements de masses qui leurs permette de faire face à l'ennemi numéro un de l'humanité: le système capitaliste. Ceci ne sera possible sans rompre les liens avec tous les partis politiques et toutes les organisations issues du capitalisme et qui d'une façon ou d'une autre le servent avec soumission et "critiquement".

En ce moment, la grande tradition assembléiste d'auto organisation et d' autogestion des ouvriers et des plus larges masses est fondamentale dans le chemin qu'il faut ouvrir pour l'émancipation sociale de l'humanité. Les partis politiques et les leaders, quelle que soit leur couleur, ne sont rien d'autre qu'une émanation du système capitaliste qui empêchent la libération de l'humanité.

Les guerres sont l'ouvre du capitalisme! A bas le capitalisme!


CONTRACORRIENTE
Comunistes de Catalunya: m.vallseca@telefonica.net

 

 

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