Le droit à l´interruption volontaire de grossesse combattu par l´Église et la Droite

Ricardo Alves

La voie repressive a été confirmée comme la façon portugaise de (ne pas) faire face au probléme de l´avortement clandestin. Dix-sept femmes ont comparu au tribunal sous l´accusation d´avoir commis le «crime d´avortement», et de nouveaux jugements s´annoncent déja.

Pendant la législature 1995-99, la dépénalisation de l´I.V.G. avait réussi a être approuvée à l´Assemblée de la République par une petite majorité. Pourtant, l´ex-premier ministre et sécrétaire général du Parti Socialiste portugais, l´«Opusien» António Guterres, a décidé le même jour de faire dépendre l´effective application de la dépénalisation, d´un référendum; décision prise à l´Assemblée avec les voix de la droite et de son propre parti. Le référendum de 1998 avait vu le «OUI» à la dépénalisation perdre par seulement 50.000 voix (1.8%), avec une abstention atteignant les deux tiers, ce qui avait provisoirement fermé la porte à la possibilité d´un libre maîtrise de la natalité pour les femmes portugaises.

L´Église Catholique portugaise, qui s´est engagé à fond dans la campagne, y a mis des accents presque terroristes (les interruptions volontaires de la grossesse légales ont même été comparés au «Holocauste»!). Les nouvelles condamnations et leur écho médiatique, ont laissé comprendre que la société portugaise ne considère pas la question comme réglée. L´opinion catholique, qui est troublé par les poursuites judiciaires, continue à avouer son opposition à toute démarche renvoyant l´interruption de grossesse dans le domaine de la décision individuelle. Pourtant, 40.000 avortements clandestins continuent à avoir lieu annuelement, souvent dans des conditions affreuses, pendant que les femmes des classes aisées traversent la frontière vers l´étranger.

Les positions des partis politiques sur ces questions, trés ambigües dans quelques cas, ont été discutées au cours de la campagne electoral. La question de la nécéssité (ou non) d´un nouveau référendum divise le champ de ceux qui défendent la dépénalisation de l´I.V.G.

(Texto publicado no boletim «Europe & Laïcité» nº169)



Movimento «Europa e Laicidade»