Violence en Asie

En Asie, plusieurs massacres se sont produits au cours des années 80.  En Chine (en 1989), un mouvement prodémocratique - manifestations étudiantes - commençe à s'étendre dans tout le pays.  Les Chinois désirent une plus grande liberté d'expression et une plus grande démocratie.  Le même phénomène s'était produit en Corée du Sud (en 1980 et en 1987) et en Birmanie (en 1987-88), mais l'armée et la police avaient brutalisé les manifestants.  L'armée chinoise est aussi intervenue.  En juin 89, des chars roulent vers la place Tian Anmen et ouvrent feu sur la foule.  Aussi, au Sri-Lanka, les conflits opposant les Cingalais et les Tamouls depuis l'indépendance en 1948, se sont intensifiés dans les années 80 (surtout en 1986-87).  Enfin, en 1989, les troupes vietnamiennes quittèrent le Cambodge après 11 années d'occupation.

Printemps de Pékin
(place Tian Anmen)

Situation tendue au Proche-Orient et au Moyen-Orient
                   

Au cours des années 80, de nombreux conflits violents frappèrent le Moyen-Orient et le Proche-Orient.  Toutefois, la décennie commence bien entre l'Égypte et l'Israël.  Ces deux pays resserrent leurs liens : la frontière commune est ouverte et chacun des pays nomme un ambassadeur dans la capitale de l'autre.  Plus tard dans l'année, la question de la création d'un État palestinien (sur la rive ouest du Jourdain) est soulevée, mais les Israéliens craignent que cela ne constitue un danger pour le pays.  Ils renforcent donc leur présence sur cette rive.  L'Égypte décide d'interrompre les négociations avec Israël en mai, dénonçant la mauvaise foi de celle-ci.  Le 30 juillet, une loi israélienne, faisant de Jérusalem la capitale, irrite profondément les Arabes, cette ville étant sainte aussi bien pour les musulmans que pour les juifs.  Les Palestiniens font des grèves et des actes terroristes en signe de protestation, mais l'armée israélienne réplique.  En 1981, Anouar el-Sadate, le président de l'Égypte, est abattu par un groupe de musulmans extrémistes qui était hostile au traité avec Israël et qui voulait un gouvernement formé essentiellement sur la loi coranique.  Son successeur, Hosni Moubarak s'engage à poursuivre les pourparlers avec Israël ; les autres pays arabes s'y opposent.  Ces pourparlers piétinent ; Israël entrant dans des conflits avec l'Iraq et le Liban.  Les troupes israéliennes détruisent un réacteur nucléaire irakien et bombardent le Liban pour y détruire des bases de l'O.L.P. (Organisation de libération palestinienne).  En 1982, elles envahissent le Liban et encerclent Beyrouth forçant l'O.L.P. à partir de la capitale.

  À la fin août, un accord de cessez-le-feu est établi, mais après un attentat à la bombe à Beyrouth, dans lequel meurent le futur président libanais (Bechir Gemayel), l'armée israélienne viole l'accord et pénétre dans la capitale.  Dans des camps de réfugiés palestiniens de cette ville, environs 600 hommes, femmes et enfants sont massacrés par des groupes de milices chrétiennes libanaises.  La force multinationale (troupes françaises, italiennes et américaines), qui avait été envoyée au Liban pour rétablir l'ordre, est la cible de plusieurs actes terroristes en 1983, souvent commis par des Syriens.  Des querelles religieuses et politiques déchirent aussi le pays durant toute l'année.    En 1984, la Jordanie et l'Égypte renouent leurs relations diplomatiques, cela donne une lueur d'espoir pour le rétablissement de la paix dans cette région (en 1988, l'Irak, l'Arabie saoudite et d'autres pays arabes font de même avec l'Égypte).  En 1985, la Jordanie et l'O.L.P. discutent pour régler le problème des Palestiniens, mais à la fin de la décennie, les Palestiniens n'ont pas encore un territoire propre à eux.  Israël retire ses troupes du Liban, mais le terrorisme continue et les diverses factions au Liban continuent de se battre ardemment.   Au Liban, la guerre civile est plus violente que jamais depuis son début, il y a 14 ans.  Les combats, qui opposent les forces chrétiennes aux groupes musulmans et à l'armée syrienne, semblent vouloir se prolonger encore longtemps.  De plus, en Cisjordanie et Gaza - qui doit être un État séparé pour les Arabes de Palestine depuis des années - les Palestiniennes se révoltent contre les Israéliens, qui occupent ce territoire depuis 1967.     

Funéraille de Bechir Gamayel

Yasser Arafat
(chef des Palestiniens)

En plus, une guerre éclate entre l'Iran et l'Irak, mais cette fois pour des raisons de frontière ; les pétroliers des deux pays empruntent une voie d'eau commune (le Shatt-al-Arab).  Aussi, une lutte entre gauchistes modérés et fondamentalistes musulmans perturbe l'Iran et les otages américains détenus à Téhéran (depuis nov. 79) ne sont relâchés qu'en janvier 81. En 1984, les combats entre l'Irak et l'Iran menacent d'interrompre la navigation des pétroliers de plusieurs pays dans le golfe Persique (en 1987, l'Iran commence à installer des mines dans cette voie) . Cette guerre semble vouloir s'étendre ; l'Arabie Saoudite attaque l'aviation iranienne. En Iran, les femmes s'entraînent pour aller se battre.  Toutefois, en 1988, un accord de cessez-le-feu est établi entre ce pays et l'Irak.  La décennie se termine mal dans cette région capitale pour le reste du monde (surtout pour les États-Unis, qui s'impliquèrent militairement et économiquement dans les conflits).

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