Patti Smith
last update: 05/24/00
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"Seventh Sky", Mai-Juin 2000.
C'EST AU PREMIER JOUR DU PRINTEMPS D'UN SIECLE NOUVEAU QUE PATTI SMITH, L'INALTéRABLE MUSE DE LA POESIE ROCK DEPUIS PLUS DE 25 ANS, A CHOISI DE SORTIR SON HUITIEME ALBUM, LE REMARQUABLE GUNG HO. UN NOUVEL OPUS QUI CONFIRME LA PLACE A PART D'UNE ARTISTE INSPIREE ET FEMME FORCANT LE RESPECT PAR LES VALEURS QU'ELLE NE CESSE DE DEFENDRE, MAIS AUSSI LES INNOMBRABLES EPREUVES QU'ELLE A EU A SUBIR. D'AILLEURS, GUNG HO SE TRADUIT A PEU PRES PAR "LA FORCE QUI NOUS PERMET D'ALLER JUSQU'AU BOUT DE NOS IDEES"...
Chez Patti Smith, c'est un souffle
de révolution et de remise en question qui souffle sur son oeuvre! Et de ce Gung
Ho émanent des effluves d'une rare intimité, enrichies au fil d'un
parcours densément positif de près d'un quart de siècle passé à tutoyer la
grâce rock'n'roll...Ne serait-ce que la première veine des années 1975-79,
qui la voit produire 4 albums mythiques au panthéon du songwriting (Horses,
Radio Ethiopia, Easter et Wave). Puis ce silence de près de 17 ans,
où un seul album (Dream of Life) vient entrecouper une période de
maturation tous azimuts: poésie, musique, famille, etc. Et depuis 4 ans, les
3 albums d'un renaissance créatrice qui trouve son fondement dans uen
succession s'épreuves douloureuses.
En 1989, la mort de son grand ami, le sulfureux photographe Robert
Mapplethorpe...En 1994, coup sur coup, le décès de son mari, le génial
guitariste de MCS Fred Sonic Smith, et celui de son frère...Et dernièrement
son père, qui trône sur la pochette de Gung Ho ... D'autres auraient
sombré! Bien épaulée, Patti Smith a su chercher et retrouver cette force qui
lui permet s'aller plus loin. Et puiser auprès du soutien prodigué par ses
amis (sur ce Gung Ho), en l'occurence les musiciens Grant Hart et Hüsker
Dü, Tom Verlain de Television et Michael Stipe de REM), et de sa famille,
notamment ses propres enfants, la joie de créer des petits chefs-d'oeuvre qui
rendent son parcours unique.
C'est qui Patti, hors puritanisme, a érigé la famille au statut de principe
premier de sa vie, au même titre que le respect et la charité. Frederik,
hymne à son mari, a ouvert en 1979 la place à sa famille dans son oeuvre.
Aujourd'hui, c'est son fils Jackson, en co-signant et réglant le solo de
guitare de Persuasion, qui pose une pierre blanche de plus à l'édifice.
Quant au morceau d'ouverture de Gung Ho, One Voice, il est
inspiré de l'oeuvre de Mère Theresa, alors que le morceau qui donne son titre
à l'album est une incantation à l'esprit de Ho Chi Minh, le défendeur de la
liberté vietnamienne. Produit par Gil Norton, l'homme qui fit le son des
Pixies, ce nouvel album voit Pattin Smith jouer, aux côtés des fidèles de
toujours LennKaye et Jay Dee Daughtery, 13 pertes de compositions, tantôt
émouvantes ou efficaces, comme Grateful, Strange, Messengers et Gung
Ho, ou Persuasion, Glitter in their eyes et New Party, tous
les morceaux auxquels les radios ne feront que rarement l'honneur qui leur
revient pourtant...Et met une fois encore en valeur la classe unique d'une voix
qui. très clairement, n'a pas son égal dans la planère rock (seule peut-être
Marianne Faithfull...). De toute son âme il s'en échappe ici cette dernière
phrase, qui clôt et résume à la fois l'album: "One more revolution,
one more eternal wind..."
Patti Smith: "Gung Ho" (Arista/BMG)