ON RE-AIME REM Le départ de leur batteur signait leur fin? Voilà au contraire qu'ils trouvent un nouvel équilibre en forme de renaissance. Comment devenir immensément populaire et changer les réflexes du rick américain, tout en gardant un profil discret? Réponse de Michael Stipe. le charismatique leader de REM: "On deviendra ennuyeux le jour où on arrêtera de se remettre en question." Et defait, pas de place pour la routine dans ce groupe né de l'écume de la vage punk. Petit frère des groupes radicaux de la fin des années 70 pour l'éthique "indé", héritier des bands made in USA pour l'efficacité, REM a créé la surprise en accommodant les arpèges des Byrds à la sauce new wave.C'est à Athens, en Géorgie, que, à l'âge de 15 ans, Michael Stipe découvre Horses de Patti Smith, "un album incroyable, réconciliant musique et littérature".Avec Peter Buck, disquaire le jour et guitariste la nuit, ils décident bientôt de former un groupe pour fêter l'anniversaire d'une amie. Le jour où Mike Mills, à la basse, et Bill Berry, à la batterie les rejoignent, REM (pour rapid eye movement, clignement d'yeux accompagnant le sommeil paradoxal) est né, avec pour seul objectif de s'amuser quelque temps. Vingt ans après, Stipe n'en revint toujours pas d'avoir chanté plus d'un été. "J'avais l'ambition très naïve de devenir chanteur, sans penser qu'on pouvait en faire sa vie." En concert, impose son drôle de charisme en faisant de sa timidité un atout. Textesplus murmurés que chantés, visuels intrigants, il transforme son aversion pour les clichés en image de marque. Au moment où le grand public les découvre, en 1991, avec l'énorme tube Losing my Religion ![]() En opérant cett mutation, le groupe trouve un nouvel équilibre. "Sans batteur, on s'est retrouvés libres de faire ce qu'on voulait et de privilégier les ambiances par rapport aux structures traditionnelles." Résultat: avec l'album Up, REM signe un retour au premier plan et consent même à reprendre la route. "J'aime particulièrement voyager en été, confie Stipe sicèrement excité, la chaleur me donne de l'énergie." Mieux encore: boclant en quelque sorte la boucle, le trio emmpne avec lui Patti Smith, l'égérie des débuts à qui Michael Stipe, photographe à ses heures, a consacré tout un recueil. "Elle est aussi impressionnante, dit-il, humainement qu'artistiquement. Et c'était important qu'elle joue avec nous à Paris, car c'est une ville à laquelle nous sommes tous les deux très liés." Olivier Nuc |