A R.E.M., rien
d'impossible

Qualifier le concert que Michael Stipe et son groupe ont donné mardi soir tient de lav mission impossible tant il fut intense et générosité, d'émotion et de qualité.
Mary-Claude Taillens
Dire que R.E.M- était attendu en Suisse romande relève  du pur euphémisme.Il faut dire que le dernier passage de Michael Stipe em Suisse fomande, il y a quatre and, avait été douloureusement marqué par l'accident survenu au batteur Bill Berry.
   C'est donc un Auditorium Stravinsky aux limites de l'implosion qui s'apprêtait mardi soir à vivre une grande-messe toute dédiée au groupe. Annoncés à 22h15 très précises, Michael et les siens, dans un décor fléché de lumières et, apparemment aussi impatients que leurs inconditionnels, font leur apparition dix minutes plus tôt.

Un concert aux frontières du réel
A ce moment, c'est la révélation. Le chanteur, qu'on avait connu le bonnet éternellement vissé sur la tête et complètement introverti, est comme littéralement transfiguré. Et, à l'évidence - c'est ainsi que tous l'ont ressenti -, désireux de faire passer un unique message: "Je suis heureux d'être isi, hereux de pouvoir, avec mes moyens, remercier Claude Nobs de sa générosité." Il faut savoir een effet que le patron du MJF, c'est assez rare dans le show-business

pour le rappeler, s'était montré très présent quprès du groupe durant le séjour à l'hôpital de Bill Berry.
   Avec R.E.M., reconnaissance rime avec "générosité", "sédiction", "sensualité" et "amour". Michael Stipe aime les êtres, éprouve un besoin intense de sentir leur présence au point qu'il ne cesse de toucher des mains. Il leur parle, avec un léger sourire, en les fixant de ce regard profondément troublant.

Résolument tourné vers l'avenir
   Avec ses inséparables Peter Buck et Mike Milles, il se donne, tout entier, sans compter. R.E.M. alterne tubes interplanétaires à l'image de "Losing My Religion" ou "Everybody Hurts", une des plus belles ballades jamais composées depuis ces vingt dernières années avec "Lotus", "Suspicion" ou "Daysleeper", des titres de "UP", leur dernier album résolument tourné vers l'avenir.
Ces "outsiders", c'est ainsi que Michael Stipe voit toujours et encore la position de R.E.M. en regard d'autres groupes stars, ont définitivement marqué l'histoire de la musique, toutes tendances confondues. "It's The End Of The World As We Know It (And I Feel Fine)" clôt, en feu d'artifice, un concert désormais inoubliable de plus de deux heures et quelques poussières. La fin du monde peut arriver...

Un service d'ordre bousculé
Le service d'ordre a dû se faire quelques frayeurs. La capacité maximale de 3500 personnes ayant été atteinte mardi soir, il a eu affaire à quelques débordements, provoqués par Michael Stipe lui-même. Dans son besoin de proximité - il est même descendu dans la foule -, le chanteur de R.E.M. a poussé les spectateurs à se rapprocher un maximum. Les cameramen, à un certain moment, éprouvaient quelque peine à travailler. La sécurité a donné de la voix pour demander aux premiers rangs de reculer, craignant qu quelques-uns ne se trouvent mal. Elle a même été obligé de distribuer des bouteilles d'eau. Une ou deux personnes ont, malgré tout, du être évacuées. Mais le public suisse est un public plutôt gentil et discipliné (c'est encore plus vrai pour les fidèles fu MJF). Il n'a pas franchi les limites et, finalement, tout d'est bien terminé. Le pire a été évité. A n'en pas douter, l'organisation tirera quelques enseignements de cette expérience en renforcant le service d'ordre, notamment devant la scène.