Montreux Jazz Festival, R.E.M., 6 juillet 1999.
Le désormais trio géorgien débarquait sur les bords du Léman en terrain miné. Dur, dur, en effet, de reposer les pieds sur une terre qui avait vu leur ex-batteur Bill Berry finir aux urgences au CHUV et qui attendait des héros que certains qualifiaient déjà de fatigués. Mais c'est enfin dribbleur que R.E.M. a réussi à éviter les pièges de ce concert événement. Pendant plus de deux heures et vingt-six chansons, Michael Stipe et les siens ont quitté cette terre où tout le monde a mal, et se sont envolés haut, toujours plus haut, suivis par des fidèles en totale communion. On attendait des dinosaures à bout de souffle, on a vu des êtres transformés en véritables Euterpe. Gravé de lotus, Stipe marche sans peur, et après avoir trouvé la rivière du pécheur implorant le pardon, il rejoit Andy Kaufmann sur la lune. Car oui, avec son crâne rasé, ses yeux cerclés de mascara et sa démarche d'enfant timide, Michael est bien un être lunaire, at his most beautiful. C'est paradoxalement avec la très intense "It's the end of the world as we know it and I feel fine" que les trois compères d'Athens retombent sur terre non sans avoir transoprté une dernière fois l'Auditorium Stravinsky vers d'autres stratosphères. R.E.M. réalise le cercle parfait. A en perdre sa religion! Isti
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