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Le jour bat doucement en retraite et les bruits habituels semblent s'être mis au lit ou avoir coiffé des sourdines, alors que les grenouilles de l'étang troublent le calme presque lourd, de leurs chants stridents qui font semblant de se perdre du côté ou souffle allègrement le vent de septembre. Dans l'attisée j'ai remis une bonne grosse bûche de merisier, en attendant... Je m'inquiète un peu, je deviens légèrement plus anxieux, mais je n'ose pas regarder l'horloge qui égrène impitoyablement les heures, pour s'en tresser des jours. Des jours que l'on ne verra plus jamais, des jours que l'on aura vécus sans même qu'on les ait vus. Mon regard triste et déçu se perd dans les flammes et je discute avec les crépitements du feu, en attendant... Traîtreusement, les
flammes lèchent le bois du sacrifice. Elles dévorent goulûment
les bûches pendant que le temps fuit et que la nuit encore, tente
de m'envelopper de ses bras froids et dénués de toute trace de vie.
Avec beaucoup d'appréhension je consulte ma montre, que je voudrais bien
ne pas voir, craignant qu'elle ne vienne mettre un terme à ce qui
subsiste de mon espoir de te revoir.
J'ai mal de toi et cette solitude qui est venue s'installer depuis ton départ, me rend misérable. j'ai froid plus profond que mes os, j'ai peur, terriblement peur. Je crains la nuit, tout autant que le silence qui m'accable et qui crie sa présence. J'ai peur de toi, de ce que tu diras ou penseras de moi. J'ai peur de moi, de la mort et de la vie. Comment en suis-je arrivé là et qu'est-ce que je fais ici en attendant??? >Mon esprit s'engourdit et je sens ma tête qui s'alourdit. J'ai de plus en plus froid. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi, la fatigue, l'âge, la santé, l'inquiétude ou bien l'ennui peut-être... Je m'aperçois que le feu a baissé. Gourmand va... Je te sers une autre bûche et je remplis mon verre encore. Ça va sûrement me remonter un peu et me changer les idées. Je m'allonge sur le tapis, juste en face du foyer et je déguste mon vin en attendant... Et passe le temps et dansent les flammes pendant que coule le vin. Je n'entends bientôt plus le tic-tac assourdissant de l'horloge qui incessamment, avec la précision qu'on lui connaît martèle les murs de la nuit avec des " elle viendra----elle ne viendra pas, elle m'aime----elle ne m'aime pas". Elle aura sûrement dû s'endormir elle aussi ou bien le pendule s'en est décroché... Quel est donc ce bruit à peine audible qui me parvient et résonne dans ma tête? Oh! C'est toi... Tu t'es finalement décidée à revenir. Quelle excellente idée tu as eu. Es-tu encore fâchée, est-ce que ça va mieux? Comme un voile, tu glisses lentement sur le tapis, tu t'allonges à mes côtés et tu prends ma main que tu places sur un sein. Tu es si douce, si vaporeuse et tellement gentille. Comment ai-je pu m'emporter et te parler ainsi? Tu es fraîche et appétissante,
toute menue et délicate. Ce que tu es mignonne! Pas de regrets,
pas de questions, pas de longues explications ou de remises en question.
C'est tout simplement trop beau pour y croire, mais je me laisse prendre
au jeu,
Caresses et baisers, puis voilà que ta robe a disparue, que ton soutien-gorge s'est envolé et que ta petite culotte n'a pas su résister bien longtemps, à ma curiosité et à mon entêtement. Tu es couchée sur le dos et tes jambes écartées se font accueillantes et m'invitent à t'apprendre par coeur devant les flammes qui dansent timidement sur les murs. Du bout de mes doigts inquisiteurs, je t'étudie attentivement . Mes yeux ravis te découvrent et mes lèvres apprennent à te connaître . Mes mains caressent tendrement tes seins et je couvre ton corps de profonds et chauds baisers. Ma bouche est partout à la fois et je me délecte de la saveur de ton corps. Je le goûte entièrement, je te voulais depuis si longtemps. Ma langue effleure la pointe de tes seins qui se dressent effrontément comme pour protester ou pour défier le ciel. Comme ils sont jolis tes seins et si délicieusement agréables à butiner. Ils se laissent docilement plaire à mes mains. Tu poses ta tête sur ma poitrine et de tes lèvres, aussi douces que prenantes tu effleures ma peau... Comme c'est bon! Comment dire non à la vie qui s'offre à prendre et qui prend ce que j'ai à lui offrir? Nos baisers se font de plus en plus tendres, les caresses se multiplient et les doigts deviennent plus insistants. Deux corps qui se font cadeaux et qui sont ballottés par une même vague de passion. Leurs rythmes s'accordent, leurs salives se mêlent et leurs idées se fondent. Les respirations deviennent plus courtes et plus rapides aussi. Les mains se cherchent avidement et sans compter, on est pris, on prend, on donne, on reçoit. Deux corps qui s'aiment l'un et l'autre. Le temps d'un soupir, d'un spasme, on se regarde et on s'aime, on se désire. On s'aime, on se fait plaisir, on se laisse partir pour revenir.... Tout à coup, mon sang se glace et je grelotte, j'ai encore froid. Comme tantôt avant que tu n'arrives, comme à tous les autres jours depuis que tu es partie. Qu'est-ce qui a bien pu se passer, qu'est-ce qui nous est arrivé? C'est le moment ou je m'éveille en sursaut et me rends compte que le feu a baissé dans la cheminée. Il est quatre heures du matin... Je crois qu'elle ne viendra pas , encore cette fois et je décide alors d'aller me coucher, seul dans mon grand lit glacé en attendant.... Le bruit de ses pas.
Malherbe
DesChamps
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