C‘est pour passer des vacances que Maurice
Matthey débarque à Maurice en janvier 1995. D’origine suisse, il devait
initialement s’installer au Brésil pour monter une maison d’édition mais,
encouragé par une amie, c’est dans l’océan Indien qu’il a déposé ses
valises. II y a
rencontré l’âme soeur et depuis il n’a pas quitté le pays. Un choix qu’il
ne regrette pas, appréciant la chaleur du pays et détestant le froid de la
Suisse. Maurice
Matthey a, pour ainsi dire, plusieurs cordes à son arc. Ecrivain, il est
l’auteur de plusieurs romans (Noël, naissance d’une fête, Lumière du monde
spirituel, Myosotis et La soutane). II est
aussi enseignant à la St Nicholas Grammar School, de Phoenix, et fait office d’écrivain
public de temps à autre pour aider ceux qui ont des difficultés à écrire
des lettres, remplir des formulaires ou écrire leur curriculum
vitae. Chassez le
naturel... Bien
qu’issu d’une famille aimant la lecture, il a fait des études
d’architecture et détient un diplôme d’une école d’ingénieur. Mais, comme
le dit le dicton, chassez le
naturel, il revient au galop. C’est ainsi que, comme pour suivre les
traces de son père, il s’est aussi mis à l’écriture. « Mon père était écrivain, je tiens cela
peut—être de lui. Ma mère est littéraire, c’est elle qui corrigeait mes
textes. » Cet art, ou cet amour pour l’écriture, il a commencé à
le développer dès l’âge de 16 ans. « Pour moi, c’était une manière de
communiquer. » Il a été parmi un groupe de jeunes qui voulait
sortir un journal. Cela a été le détonateur. Maurice
Matthey se souvient encore de ses débuts à l’écriture, sur une vielle
machine à écrire et se réjouit de l’évolution de l’outil informatique, ce
qui facilite grandement le traitement de textes. « Cet outil me permet de gagner du
temps. » Mais il a quand même une méthode précise quand il a à
écrire un roman: « Je commence
à écrire à la plume dans un cahier et laisse des pages blanches sur le
côté gauche pour ajouter des idées
nouvelles. » Maurice
Matthey s’est aussi lancé dans le travail social en créant un centre pour
l’accueil des jeunes en difficulté. Mais à cause |
du
voisinage un peu réticent de voir un défilé de toxicomanes, le centre a dû
fermer ses portes au bout de trois ans. Nous sommes alors en
1974. Intéressé
au phénomène communautaire, il a fait un stage à la communauté de l’Arche
de Lanza del Vasto, philosophe connu pour ses actions non
violentes. Etre
soi-même Poussé à
faire un voyage en Inde, il a parcouru 2 000 kilomètres à bicyclette pour
rencontrer le gourou Vinobah Bhave, qui le renvoie à la
recherche de ses propres racines culturelles. « Je lui ai dit que je cherchais la
sagesse et il m’a simplement dit de retourner chez moi et de lire la
Bible. » Maurice Matthey n’avait alors que 25 ans. « Aujourd’hui, je comprends mieux ce
qu’il voulait me dire, d’être moi-même, d’apprendre à connaître ma
religion et ma culture. » De retour
dans sa ville natale, Genève, il se met à des études en théologie,
philosophie, histoire des religions et étudie même le sanskrit. Passionné
par l’étude de la symbolique, il s’inspire de l’oeuvre de Carl G. Jung et
fait une psychanalyse. Il s’est aussi initié au tantrisme (une méthode de
méditation) et a travaillé comme psychothérapeute. Dès son
installation à Maurice, il note la difficulté de certaines personnes à
rédiger leur courrier, même si elles ne sont pas nécessairement
illettrées. Il se rend compte aussi que d’autres ont des difficultés à
écrire leur curriculum vitae. « Je réduisais
aisément |
leur CV de quatre pages en une seule
feuille, car il faut réaliser que l’employeur reçoit énormément de
courrier de demandes d’emploi et n’a pas le temps de tout lire. C’est
'boring' pour lui. » Ecrivain
public C’est ainsi
que plus que comme un moyen de gagner sa vie, il offre ses services comme
écrivain public, moyennant une modique somme. Ce service, il a tenu à
l’offrir particulièrement à ceux qui n’osent pas reconnaître qu’ils ne
savent pas écrire. Marié et
père de cinq enfants, Maurice Matthey dit bien se sentir à Maurice et
avance ne pas avoir de difficultés pour communiquer, le pays étant
largement francophone. Il trouve aussi que « la vie y est agréable. Je ne regrette
pas d’avoir quitté la Suisse, où il fait froid alors que j’aime le
soleil. » Maurice
Matthey a aussi une autre passion: surfer sur Internet pour être en
contact avec d’autres écrivains de par le monde. On peut ainsi avoir accès
aux extraits de ses romans via le site http://www.manuscrit.com/.
II trouve
aussi amusant de pouvoir « rencontrer » des gens sur le
Net qui, utilisé intelligemment « est une mine de renseignements
intéressants”. Jean-Marie St-Cyr “La soutane” : roman
sérieux et amusant Dans La soutane, l’auteur veut
montrer qu’il existe un chemin autre que l’hypocrisie et le cynisme, tels
qu’ils sont décrits par certains auteurs contemporains comme Michel Houellebecq. C’est l’amour en tant que chemin souvent
ardu, toujours exigeant, et qui passe par la connaissance de soi, de ses
limites et de ses motivations en général inconscientes et souvent
perverses. Nous héritons de comportements acquis durant l’enfance et
l’adolescence, personne n’y échappe. Mais il est possible d’en prendre
conscience et de s’en libérer afin de devenir de plus en plus soi-même. Ce
roman, à la fois sérieux et amusant, met en scène un repris de justice à
sa sortie de prison, qui décide de quitter son pays, et son fils qui part
a sa recherche. Source : http://www.manuscrit.com/ |