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Quelles sont mes origines ? |
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Avec les moyens du bord... |
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Bien avant ma naissance, ma famille habitait modestement dans une superbe vallée verdoyante, traversée par une large rivière, surmontée dun pont (en bois et en cordes). Par la suite, mes parents ont déménagé et ont tenu un magasin de marchandises générales, avec quelques employés, accompagnés de leurs familles qui habitaient aussi avec nous. En relatant ceci, je me rends compte que je vivais déjà une sorte de vie communautaire. Notre magasin était comme un lieu de recentralisation du quartier, au même titre que la mairie, léglise ou le temple. |
Jai vécu une enfance
heureuse et choyée dans ce cadre-là, au milieu denfants polynésiens.
Nétant pas encore à lépoque des jeux éducatifs sophistiqués, nous
évoluions surtout dans la nature, utilisant tous ses ressources : cueillir les fruits
dans les arbres ou jouer à Tarzan, se baigner à la rivière, confectionner des gâteaux
de boue, etc. Comme tous les enfants polynésiens, nous avions aussi lhabitude de
pêcher en pirogue avec les adultes, même la nuit. Il suffisait de se pencher du mauvais
côté de la pirogue et tout le monde se retrouvait à la mer !
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A la maison
comme à l'école... |
Je me rappelle aussi dun autre "rituel" de mon enfance : tous les ans, pour la rentrée scolaire, chaque enfant confectionnait avec fébrilité son balai avec les nervures des feuilles de cocotier, et ses dizaines de bâtonnets de bois pour les leçons de calcul. On reconnaissait les plus consciencieux à lallure de leurs bâtonnets : même bois, même grosseur, même dimension et bien ficelés ; les étourdis ou paresseux (suprême injure entre enfants !), qui attendaient la veille ou le matin de la rentrée pour les fabriquer, avaient les leurs cassés rapidement à la main, avec des grosseurs et dimensions différentes Peu importe lesthétique, ils peuvent quand même sen servir pour apprendre à calculer ! |
Acculturation
ou synthèse ? |
Mes parents nont pas eu la possibilité de fréquenter lécole, mais ils ont appris seuls à lire et écrire le chinois usuel, et à parler le tahitien et quelques rudiments de la langue française. A la maison, nous, les enfants, avions lhabitude demployer en même temps le chinois, le polynésien et le français, et même souvent dans la même phrase !... au grand désarroi de mon père qui renonça à nous corriger ! Très tôt, nous avions appris à jongler avec les trois langues, ce qui développa nos capacités d'adaptation. | ![]() |
Nous faisions à notre manière un
essai de synthèse entre les trois cultures dans lesquelles nous étions constamment
immergés, malgré les barrières ethniques. Je me souviens quà lécole, tout
en étant très bonne élève, javais souvent de mauvaises notes en conduite parce
que de temps à autre je laissais échapper quelques mots chinois ou tahitiens, alors que
cétait formellement interdit ! |
Le
marathon en truck... ! |
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À lâge de 11 ans, je quittais ma famille pour la première fois pour entrer en pension, où jai vécu 7 ans de la Sixième à la Terminale. Pendant les premières années, on ne rentrait à la maison quun week-end par mois. Le jour de sortie, avec ma sur, nous quittions le collège le samedi matin à midi, pour prendre le truck au marché. |
Comme il ny en avait
quun par district, il était tout le temps bourré au maximum (à chaque coup de
frein brutal et volontaire du chauffeur, on gagnait des places supplémentaires !) et il
sarrêtait partout. Et nous arrivions à la maison familiale à cinq heures,
complètement affamées et épuisées, après avoir fait seulement trente-cinq kilomètres
! Jai gardé un très bon souvenir de cette période de ma vie, car
jaimais bien les études, javais des amies avec qui je mentendais bien.
De plus, en pension, on exerce ses capacités dadaptation et on y apprend la
débrouillardise, lentraide et le respect mutuel. À la réflexion, la vie en
pensionnat était une autre ébauche de la vie communautaire. |
Connaître Dieu... |
Ainsi, le déroulement de mon enfance et de mon adolescence sous le Ciel polynésien, généralement ensoleillé et clément, fut pour moi un atout majeur et une bonne préparation aux étapes ultérieures de mon existence. Si vous souhaitez me contacter, n'hésitez pas...
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