Le Sambo
Introduction
Le sambo est un art martial et un sport complet répondant aux attentes de notre
époque. En fait, SAMBO est une abréviation du russe "SAMOZATCHITA BEZ OROUGIA"
qui signifie "auto défense à mains nues". C'est un art martial parce qu'il
fait appel à la connaissance de l'ensemble des autres arts martiaux. L'ensemble des
professeurs de SAMBO sont eux-mêmes issus de différentes écoles et sont bien sûr
imprégnés de leur enseignements : cela fait partie de la culture générale du sambo.
Mais le sambo est aussi un sport dans lequel tous et toutes peuvent s'épanouir sans
réserves. Il offre à tous la possibilité de se dépenser selon leur désir par le biais
du travail en salle ou de la compétition pour ceux qui le souhaitent. Cette forme de
sambo est une forme de lutte aux méthodes non dangereuses, pratiquée par l'entraînement
à la maîtrise des techniques d'auto défense sans armes.
Il existe aussi une forme de sambo plus dangereuse. Ce style, qui englobe la forme
sportive du sambo, est constitué de coups, de prises dangereuse, de méthode
d'étranglement et de tactiques de combats. Cette forme est utilisée par les militaires
pour le combat rapproché (par exemple). Le sambo est donc une synthèse de tout ce qui se
pratique dans le domaine de la self-défense et du combat. A la différence d'autres
disciplines, le sambo donnerait la possibilité à un judoka de combattre un karatéka
sans restriction, ce qui fait la richesse mais aussi sa difficulté, car il impose une
connaissance technique importante.
Historique
Le sambo est une discipline créée dans l'ex-URSS. En Russie, il y a trois style importants de sambo qui correspondent chacun à un fondateur différent.
Le sambo KHARLAMPIEV
Ce style est aussi appelé le "sambo populaire" ou la "version
officielle" qui a été montrée au public en tant que sport de combat soviétique
officiel. Cette forme de sambo est la plus répandue dans le monde et comprend une
multitude d'exercices de lutte pour développer la force, la vitesse et la souplesse, avec
quelques prises provenant du judo-jujitsu. A. Kharlampiev était un élève de V.
Oshchepkov.
Le sambo OSHCHEPKOV
Oshchepkov a vécu au Japon dans sa jeunesse et a pratiqué le judo en tant
qu'élève de Jigoro Kano. Il est officiellement répertorié comme le premier russe à
avoir obtenu sa ceinture de judo. C'est donc logiquement que son style de sambo soit
grandement influencé par le judo japonais. Oshchepkov n'en a pas fait état. Cela a eut
comme résultat qu'on lui a tiré une balle dans la tête dans un goulag pendant la purge
politique de 1937, sous le chef d'inculpation de fraternisation avec l'impérialisme
étranger. Comme le style de sambo de Kharlampiev satisfaisait de moins en moins le
peuple, le style d'Oshchepkov fait sa réapparition. Ce dernier comprend trois programmes
complets :
- Techniques pour le sport (sambo lutte), style le plus pratiqué en France par environ
20000 licenciés
- Techniques pour la maîtrise de soi (sambo défense personnelle)
- Technique de combats (sambo combat rapproché)
V. Oshchepkov était un élève du créateur du sambo : V. Spiridonov.
Le sambo SPIRIDONOV
Son style est le plus rarement observé. Le sambo qu'il a créé (à l'origine
appelé samoz) est basé sur l'efficacité biomécanique (utiliser un minimum d'énergie
pour arriver au même résultat qu'une grande quantité de travail). Cette forme de sambo
est la plus difficile à utiliser des trois pour celui qui n'arrive à utiliser son
énergie comme il faut. Le sambo original est basé sur les vieux arts martiaux slaves
traditionnels et développe la sensibilité kinesthésique et la conscience
psychophysiologique à travers les exercices biomécaniques et de luttes. La notion de
"technique" est absente dans ce style de sambo. Celle-ci est plus basée sur la
compréhension du fonctionnement du corps humain, comment faciliter l'inclination
naturelle du corps humain.
Aux Etats-Unis le style de sambo le plus connus est celui de Kharlampiev car c'est
celui qui a été montré au public par l'ex-URSS comme la version officielle (ils
pouvaient ainsi dominer leur sport). Cependant, l'avènement de compétitions d'arts
martiaux mixtes entraîne les gens à chercher un style de sambo plus efficace. Dès lors
quelques immigrants arrivent aux Etats-Unis pour la gloire et l'argent et introduire un
style de sambo plus efficace, le style Oshchepkov.
Les partisans de chaque style accusent l'autre d'être des imposteurs. Aucun des deux
n'est en fait frauduleux car se sont deux styles différents utilisés à des fins
diverses. Le style d'Oshchepkov est le plus efficace pour la compétition.
L'évolution typique à travers les styles de sambo semblent correspondre à l'âge
et à la maturité. Quand quelqu'un est assez jeune, il semble attiré par le style
Kharlampiev car cela s'apprend facilement, ne créé pas de dommages et c'est plaisant.
Plus on grandit plus on aime combattre et on cherche des mouvements plus efficaces en
utilisant le style d'Oshchepkov. Après des années de pratiques, les gens voient plus
loin que le simple combat et recherche le style le plus performant qui prolonge la santé
plutôt que de l'endommager en utilisant le style Spiridonov.
Règlement
Les combats
Les tournois et les combats de sambo sont similaires aux combats de lutte libre gréco-romaine. Pour commencer le combat, qui dure 6 minutes pour les adultes, les lutteurs sont appelés de chaque côté du petit cercle se trouvant au centre de la surface de combat et serrent la main de l'arbitre. Les lutteurs se tiennent du même côté que leur couleur, montrée par l'arbitre. Le tapis est un tapis de lutte de 13m sur 13m.
Il y a trois officiels pour un combat : l'officiel principal à la table, un autre sur le tapis (l'arbitre) et un autre assis en face de la table (juge de tapis). Deux officiels sur trois doivent toujours être d'accord sur les points donnés pour les techniques et pour le score final.
L'habit de sambo
Les lutteurs combattent avec un habit composé d'une veste appelée "kurka", d'un cycliste appelé "trutsi" de la même couleur que la veste, c'est à dire rouge ou bleu (le cycliste blanc peut être accepté), et de chaussures de lutte souples, fines et sans semelles. Les grades de ceintures sont les mêmes qu'au judo jusqu'à la ceinture marron, ensuite vient la ceinture rouge puis la ceinture noir 1er degré, 2ème degré etc.
Le comptage des points
Il y a trois façons différentes de compter les points :
- L'immobilisation : elle vaut 2 points si elle est tenue 10 secs et 4 points si elle
est tenue 20 secs. Une seule immobilisation par compétiteur peut être comptabilisée
dans le combat. On ne peut terminer le combat avec une immobilisation comme au judo.
- La projection : elle est similaire à celle du judo sauf pour l'évaluation des
points qui est basée sur deux critères. Premièrement sur la position de celui qui fait
la projection après celle-ci (sur les pieds ou sur le tapis) et deuxièmement sur la
réception du lutteur (sur le ventre, le dos, le côté ou sur les fesses). La projection
victorieuse au sambo à lieu quand le lutteur attaquant reste sur ses pieds et l'attaqué
tombe sur le dos. Cette prise termine le combat.
- La prise de soumission : elle peut être appliquée au bras et aux genoux (ni aux
mains, ni aux pieds). Contrairement au judo, les étranglements sont interdits et
passibles d'une sanction. Le combat se termine quand le lutteur crie ou tape sur le tapis.
Le cri est pris très au sérieux lors d'un combat car même si l'attaqué crie
accidentellement mais fortement, cela entraîne quand même la fin du combat. Seul est
autorisé un kiaï pour celui qui projette.
Il y a victoire d'un combattant quand celui-ci réussi une technique victorieuse ou
de soumission (voir ci-dessus). On peut également gagner si au cours du combat on arrive
à avoir 12 points de plus que son adversaire (victoire par grande supériorité). Dans
les autre cas c'est celui qui a le plus de points à la fin du temps réglementaire qui
gagne (victoire par supériorité). En cas d'égalité c'est celui qui a marqué le
dernier point (hors pénalités) qui est victorieux
Techniques
Les projections debout sont appelées "Tachi Wasa" au judo. Au sambo elles
valent plus de points que celles de la lutte traditionnelle. Les principales projections
représentent celles de bases du judo.
Conclusion
Le sambo est donc un art et un sport de notre époque qui trouve sa place grâce à
son ouverture d'esprit. Il représente environ 5000 techniques et accepte dans son
catalogue tout ce qui est positif à son évolution, ce qui le différencie des arts qui
sont figés dans les mêmes formes depuis leurs origines.
Il ouvre des possibilités extraordinaires. Le sambo ouvre aussi les voies de la
communication et du respect envers les autres.