“COMMENT le travail
dans la zone franche pouvait-il être populaire en 1973, avec
son salaire de misère et ses équipements obsolètes, et ne plus
l’être aujourd’hui avec sa technologie sophistiquée et ses
fonctions moins lourdes ? C’est inacceptable que l’on doive
recourir à 22 000 travailleurs étrangers avec un taux de
chômage élevé.” Le ministre du Travail et des Relations
industrielles et de l’Emploi a du mal à accepter l’idée que
les Mauriciens ne s’intéressent pas à la zone franche. Il en
appelle aux industriels. C’est à eux de prendre l’initiative
qu’il faut pour “rendre le goût ” du travail à l’usine aux
Mauriciens.
Showkutally Soodhun qui réunissait, hier,
les employeurs de la zone franche à la Victoria House dans le
cadre du lancement d’un code d’éthique pour les travailleurs,
propose une série d’incitations : un salaire de base de plus
de Rs 2 000, une meilleure distribution du profit de
l’entreprise aux travailleurs, la redéfinition du travail à la
pièce, l’octroi de boni de productivité, la mise sur pied
d’une école de formation dans chaque entreprise et campagne de
sensibilisation pour inviter tous les employés de la zone
franche à se faire syndiquer.
En présence de Danièle
Wong et d’Edley Chimon, respectivement directrice et président
de la Mauritius Export Processing Zone Association (Mepza) et
de François Woo, managing director de la Compagnie mauricienne
de textile (CMT), le ministre a déclaré qu’il n’est pas
satisfait du traitement accordé par certaines entreprises aux
travailleurs étrangers. Il a évoqué la mauvaise qualité de la
nourriture, le manque d’attention envers ceux qui sont
souffrants, l’incompatibilité dans l’allocation de repas à
différents types de travailleurs étrangers et la mauvaise
fourniture d’eau. Ces problèmes donnent une mauvaise image du
secteur.
Pour améliorer l’image de la zone franche, le
ministre a procédé à la mise sur pied d’un comité comprenant
des représentants de la Mauritius Employers Federation, de la
Mepza et des ministères de l’Industrie et du Travail.
Peu avant sa rencontre avec les employeurs du secteur,
le ministre a effectué une visite à l’usine Arvind Overseas de
La Tour Koenig. Cette usine opère une filature de coton et une
unité de production de jeans destinés aux marchés européen et
non européen. Il a demandé à Arvind Overseas Ltd de prendre
des mesures pour inciter des Mauriciens à se joindre à son
groupe.
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GUIDE
PRATIQUE
Code d’éthique pour les travailleurs
étrangers
n Tous les employés disposeront d’une copie
du code d’éthique pour les travailleurs étrangers. Lancé,
hier, à la Victoria House par Showkutally Soudhun, ce guide
pratique invite les directeurs d’entreprises à observer des
“practical guidelines” par rapport aux conditions de
recrutement, au niveau salarial, au travail à la pièce, au
paiement des heures supplémentaires, aux traitements médicaux,
aux mesures disciplinaires et aux responsabilités des
ouvriers.
Ce document a pour objectif d’améliorer les
relations entre l’employeur et l’employé et diminuer le
conflit industriel. Le travailleur étranger, selon ce code
d’éthique, doit être considéré comme un “Guest worker.”
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