LA REVUE DE PRESSE DE ZOP HOPOP |
Sous une très chouette pochette (au ras des pâquerettes), la première publication d'un label liégeois dénommé Soundstation. Le chanteur-compositeur de Zop Hopop s'appelle Sacha Toorop, petit-fils du peintre flamand Jan Toorop et guitariste-bassiste attitré de Dominique A. Son disque ferait plus forte impression si le premier single de Mad Dog Loose ne l'avait précédé. Car la démarche à plusieurs points de vue (voix, mélodies, arrangements) est assez voisine. Le meilleur titre est aussi le plus enlevé "Do it yourself".
Qui pourrait rendre un plus bel hommage à Zop Hopop que les inrockuptibles, je cite "un Palace de bord de mer du Nord, déjà accroché comme une moule à notre mange-disques". Première production du Soundstation de Liège, Zop Hopop, alias Sacha Toorop, accessoirement guitariste attitré de Dominique A, présente dans un écrin qui sent le neuf, "Welcome" ou 4 perles minimalistes, comme une invitation intemporelle pour un voyage au gré des vents. Par une musique dépouillée et des arrangements discrets emmenés par une gratte presque anonyme, Sacha Toorop réalise le rêve secret de tous les artistes, à savoir partager ses émotions contenues. Et la présence d'instruments confidentiels harmonica/violoncelle/vibraphone renforce encore ce sentiment désuet d'humanité profonde et de générosité optimiste.
RifRaf : Que peux-tu nous raconter sur ton enfance ?
Sacha : Ma mère est flamande et mon père indonésien, arrivé en hollande avec les colonies... Puis, je suis arrivé! J'avais beaucoup d'amis mais j'étais fort bagarreur, maintenant, je le suis beaucoup moins. Je ne suis plus tellement révolté extérieurement mais j'essaye de traduire ces pulsions dans d'autres choses comme la musique.
RifRaf : Comment as-tu découvert la musique ?
Sacha : Je crois que j'ai eu beaucoup de chance parce que mon père était musicien. C'était son métier dans les années soixante. Il jouait surtout en Allemagne et en Hollande et j'ai toujours vécu dans cet univers-là. Il avait une importante collection de vinyls, très impressionnante. J'écoutais Elvis et il m'expliquait plein de trucs. Il est resté calé dans cette époque mais c'est comme cà que j'ai découvert la musique. Mon père, ce qu'il aimait bien quand il était avec quelqu'un avec qui la relation était assez intime, c'était de parler en chipotant sur sa guitare. J'aime bien faire çà aussi. Quand j'étais petit, il rentrait le matin, je me levais et il était en train de jouer avec sa guitare. Moi, je parlais, c'était vraiment bien.
RifRaf : C'est ce qui t'a donné envie de faire de la musique ?
Sacha : Mon père jouait souvent à la cave. J'ai eu une petite batterie et je l'accompagnais. Je ne me considérais pas comme un musicien, ni comme un faiseur de chansons. Aujourd'hui non plus, mais mes premiers pas dans la musique, c'était en tant que batteur dans différents petits groupes avec les copains. Un jour, je ne trouvai plus mon compte à travailler avec des gens et, après un long moment à rester inactif envers la société, j'ai décidé de faire des cassettes. J'ai acheté plein de cassettes et enregistré tout ce qui me passait par la tête sur un quatre pistes que j'avais depuis longtemps. Cà ne me coûtait rien, juste un peu de bande. Parfois, il y avait de belles choses et d'échelon en échelon, j'ai construit des morceaux.
RifRaf : Comment as-tu rencontré Dominique A ?
Sacha : Avant, quand je travaillais à T.A.Z. ( NDR : Tous A Zanazibar, un bar liégeois, rendez-vous de certains faiseurs de choses et autres énergumènes), on a organisé un concert de Dominique A. C'était un premier contact sans conséquences. Bien plus tard, un ami qui habitait dans le même immeuble que lui, lui a fait écouter ma cassette. Il m'a ensuite contacté parce qu'il cherchait justement quelqu'un pour l'accompagner, un type qui sache jouer d'un peu tous les instruments. Il m'a envoyé une cassette pour voir si je pouvais faire quelque chose dessus. Ont suivi des lettres et des coups de téléphone ; nous nous sommes vu à Bruxelles et depuis, c'est une grande histoire d'amour.
RifRaf : Que dirais-tu aux gens qui te découvrent seulement maintenant, avec le maxi, et qui te compareraient un peu rapidement à dEUS, Mad dog Loose, ... ?
Sacha : Je dirais qu'au départ, je ne fais pas çà pour être comparé à quelque chose, mais bon, le monde est comme çà. C'est une première réalisation diffusée pour le grand public mais avant, j'ai fait d'innombrables choses , toutes fort différentes, et les gens qui découvrent le CD, les gens de la presse et de tous les moyens de communication modernes, cherchent des références. Moi, je fais de la musique pour avoir confiance en moi et on a besoin de çà, je crois. J'ai lu la chronique du disque dans Mofo où ils disaient que c'était dommage que çà sorte après Mad Dog Loose. Quand j'ai commencé, je ne connaissais pas du tout Mad Dog Loose. Et je suis certain qu'eux aussi ont d'abord fait leurs trucs dans leur coin pendant des années, des petits concerts, rencontrer les gens qu'il faut ... On ne fait pas un disque du jour au lendemain. Je n'ai jamais eu les moyens d'investir dans la musique, et si maintenant je peux en faire par un biais plus moderne, plus large, c'est parce que j'ai rencontré quelqu'un qui connaissait ce que je faisais depuis longtemps. Il voulait investir et me prendre avec lui pour créer un label.
RifRaf : Comment veux-tu que les gens perçoivent ta musique ?
Sacha : Comme ils veulent.
RifRaf : On parle souvent de la scène anversoise, tu penses qu'il existe une scène liégeoise ?
Sacha : Oui, vraiment! Mais on parle d'Anvers parce que dEUS a réussi à s'imposer auprès du grand public, mais il y a une multitude d'autres très bon groupes là-bas. Ici à liège, on n'a pas vraiment un groupe avec du succès, mais il y a certainement autant de bons groupes qu'à Anvers.
RifRaf : La traditionnelle cassette de noël qu'on ne trouve qu'à certains endroits de Liège comme la Couleur Café regroupe un nombre impressionnant de performances.
Sacha : La musique est probablement la chose qui réunit le plus les hommes avec la guerre ... Sur cette cassette, on trouve aussi des gens qui ne font jamais de musique normalement. La cassette de noël est un bon moyen pour que tout le monde fasse de la musique. Tout était bon, tout le monde y a mis de l'entrain. Il était impensable pour moi de ne pas faire partie du projet. J'aime bien ce genre d'idée.
RifRaf : Que fais-tu quand tu ne fais pas de la musique ?
Sacha : Je rêve que je fais de la musique
RifRaf : Quels sont les disques qui ont changé ta vie ?
Sacha : Gavin Friday et TC Matic. Et Bowie peut-être aussi. Mon frère écoutait "Ashes to ashes" quand j'étais petit et çà me perturbait beaucoup, çà me faisait un peur. Avant, j'étais plutôt funk.
RifRaf : Tu peux dire du bien du heavy-metal ?
Sacha : Oui, mais quel groupe par exemple ?
RifRaf : Euh ... Iron Maiden Sacha : Ah oui ! Ta tatata ta taaa! J'aimais vraiment bien. Deep Purple aussi, mais eux, c'est les ancêtres. Sinon, c'est plus moderne mais j'adore le dernier album de Sepultara, çà c'est très bien.
RifRaf : Tu peux dire du mal de Liège ?
Sacha : Ici, la neige devient trop vite de la boue et çà, çà ne va pas ! Les gens ont le moral sapé.
RifRaf : Quelques petites choses que tu détestes?
Sacha : Les bananes pourries, tu sais quand elles sont toutes noires, boouuuaahh! Je n'aime pas parler de la musique. C'est pas facile d'expliquer des sentiments, entre ce que tu dis et ce que l'autre comprend, il peut y avoir des brouillages.
RifRaf : L'avenir de Zop Hopop ?
Sacha : Des disques et des concerts. Pleins ! J'aimerais qu'un album complet sorte vers mai-juin . Tout est prêt mais il y a encore des petites choses à faire.
Enervants, les Belges, de venir nous donner des leçons d'excellence avec leur Deus, leur Moondog Jr ou, aujourd'hui, leur Mad Dog Loose (Un laser Advice à la pop rustique magnifiquement maltraitée) et leur Zop Hopop (Welcome, comme un Palace de bord de mer du Nord, déjà accroché comme une moule à notre mange-disques).
Je crois que Claudy avait déjà eu l'occasion de vous faire apprécier ce groupe composé d'une personne (Sacha Toorop, notamment guitariste/bassiste de Dominique A mais aussi batteur dans d'obscurs petits groupes liégeois) dans sa review d'un concert. Et bien, il faut reconnaître que ce gars-là a un "je ne sais quoi" qui fait que tout ce qu'il touche devient de l'or. Car c'est bien de 4 pétites d'or qu'on retrouve sur ce maxi produit par un nouveau label liégeois. Quatres magnifiques petits bijoux pop minimalistes qui sentent bon les Palace, qui vous laissent voyager aux fils de leurs mélodies.
Pour le plaisir des sons, il aurait été amusant autrefois de voir Zop Hopop figurer dans le Pop Hot de Télémoustique. Liégeois de mère flamande et de père batave aux origines indonésiennes, Sacha Toorop, Monsieur "Zop Hopop" a trouvé des gens que motivait suffisamment sa musique pour qu'ils créent expressément un label, "Liège Soundstation" établi rue Pouplin, doublé d'un Toorop... érateur, "Rockmotive". Sacha, qui est aussi le neveu du peintre Jan Toorop, a pris goût à la musique en accompagnant à la batterie son père qui aimait jouer dans la cave familiale. Multi-instrumentiste, Toorop a d'abord enregistré ses chansons sur un 4 pistes fin 1993. Sa cassette se répandit dans le milieu branché alternatif liégeois, au point d'être refilée par un ami bien intentionné à Dominique A, le St François d'Assise de la jeune chanson française. Une "idylle" s'ensuivit et le blond Sacha devint l'accompagnateur du pâtre bruxello-rennais.
Enregistré "en haut d'un escalier à Huy" par l'ineffable Grumph, ce premier CD-single de quatre titres, "Welcome" est sorti voici quelques mois sous une pochette aux allures "microcosmiques", avec une jolie fille en robe rouge plantée au ras des pâquerettes. Toorop a sans doute été chagriné de ce que nous regrettions que le single initial de Mad dog loose soit passé avant le sien. C'était plutôt dans notre esprit un compliment, et nous ne l'avons certainement pas soupçonné d'opportunisme, tant les sonorités vocales et acoustiques de ces deux disques, à la fois âpres, mélodieuses et influencées par le Bowie des débuts, affleuraient inconsciemment à l'air du temps. Sacha Toorop n'aspire à présent qu'à jouer et multiplier les concerts. Son album est quasiment prêt et programmé pour mai-juin.
On le concède volontiers, le premier album de Zop Hopop est une réussite. Treize subtils mélanges de pop et rock s'ébrouent sans collage cafouilleux. Pas de pêche à la fusion, mais une machinale syncope au service d'un groove ludique et impromptu. Une sorte d'épanouissement sans prétention. Sur Ici l'exil, dixième morceau de l'album, l'on reconnait une indéfectible fidélité à notre plat pays, sur No escape, une carrure prête à défier les vents les plus violents, sur Introducing/overture, une envolée musicale qui ne fera que prévenir des mélodies suivantes.
L'on aimerait bien savoir à quoi ressemble le monde de Sacha Toorop, Red Poppies recèle d'innombrables qualités musicales, et les paroles nous emmènent sur des fausses pistes ou des chemins aux horizons lointains.
On ne peut que vous recommander chaudement de ne pas oublier de les rencontrer au détour de votre parcours musical. Laisser vous guider par votre intuition, et surtout n'allez pas trop loin ... cette fois.
Même si certains auront des difficultés à encaisser sa voix nasillarde, le liégeois Sacha Toorop vient de réussir un fort bon début avec "Red Poppies", son premier album, sorti sous le pseudonyme (sexuellement?) sautillant de Zop Hopop. Sacha a 27 ans, il va bientôt être papa, et est "légèrement malade" de la veille quand nous le rencontrons, tôt un matin de la fin de l'été.
Je ne suis pas ce qu'on peut appeler un sorteur, même si je suis souvent à l'extérieur et que j'aime parler avec les gens. Le contact, c'est bien, parce que ça nourrit mes idées. Et puis le meilleur est de constater par soi-même comment est le monde, au travers de ce qu'en disent les gens, de ce qu'ils en pensent. Donc, j'aime bien les bars ... mais je n'aime pas tellement de boire. Parce que ça me rend patraque, si j'exagère. En fait, je suis vite malade. Bref, tout est bon mais sans abus ...
D'où vient ce pseudo ?
Au départ, j'ai tâté un peu de bédé et j'ai fait un personnage qui s'appelait Zop Hopop. Quand j'ai laissé tomber ce projet de bédé, j'ai conservé le nom sans trop réfléchir. C'est comme un nom de groupe, même si ce CD est un album solo.
Zop Hopop rime avec Sacha Toorop, mais reste proche d'un nom de groupe. Or c'est bien d'un album solo dont il s'agit. Alors, ce pseudo c'est pour te cacher ?
Non, je ne me cache pas mais j'aime bien l'idée que ça sonne comme le nom d'un groupe, ça oui.
Tu t'occupes de presque tous les instruments, mais quel est celui qui a ta prédilection?
Je suis batteur à l'origine, mais je me suis mis à plein d'instruments, en comptant moins sur ma technique de jeu que sur mon sens du rythme. Je suis multi-instrumentiste, je passe de la guitare à la batterie ou de l'harmonium à la basse... Mais j'ai quand même cherché des musiciens additionnels avec qui j'avais envie de jouer. Les cordes, par exemple, je n'en joue pas du tout.
Tout s'est passé très vite, dirait-on. Est-ce vraiment le cas ?
Pas si vite que ça. Ca fait longtemps que ces morceaux existent, début 90, je crois et ils sont passés par toute une série de versions. Les arrangements du disque sont neufs, ils ont été fait pratiquement sur le moment à l'enregistrement, avec les gens qui étaient présents. C'est-à-dire dans les limites de notre matériel, puisqu'il était limité par rapport à Michael Jackson par exemple ...
Les morceaux existent depuis longtemps. Tu en as encore beaucoup d'autres en stock ?
Ah non pas vraiment. Je ne compose pas énormément. Disons qu'il me fallait boucler ceux-là. Comme ça, on n'en parle plus et j'ai la tête plus libre pour faire autre chose.
Les sonorités du disque sont très diversifiées. Par éclectisme ?
J'aime bien écouter tous les styles d'ambiance .. Dans la vie, mon humeur peut varier très fort elle aussi. Je crois que j'aime bien faire de tout, je n'arriverais pas à me cloisonner dans un genre. En fait, j'ai l'impression de ne pas savoir ce que je fais. C'est toujours au final, quand je me croise les bras que j'entends comment ça sonne. Et jamais je n'arrive à prévoir le résultat avant ce moment-là!
A l'écoute, on dirait aussi que tes influences semblent très belges. On pense aussi bien à Deus qu'à TC Matic et Perry Rose... Explications ?
C'est logique. En nous, il y a une culture belge et nous sommes contemporains, alors forcément il y a des liens.
L'album est essentiellement chanté en anglais, mais il y a ce bout de chanson intitulé "Ici, l'exil", qui est bilingue français/néerlandais et fait une référence évidente à la Belgique. Qu'est-ce que tu veux y dire en fait ?
Avant tout, c'était une chanson pour m'amuser ! Aujourd'hui, je suis conscient qu'elle prend une autre signification parce que je la propose au public. Mais au départ, il n'y avait pas de but, politique ou autre. C'était juste pour rigoler.
Toi-même, tu es aussi parfait bilingue, n'est-ce pas ?
Ma mère est flamande, originaire de Tongres et mon père - qui est arrivé en hollande à 20 ans - est originaire d'Indonésie. Ce qui veut dire qu'à la maison, on parlait néerlandais, mais habitant à Liège et y allant à l'école, j'ai été immergé dans la culture francophone.
C'était facile alors l'école pour toi ?
Ah non, j'étais un vrai cancre. Je n'ai jamais réussi à m'adapter au système scolaire. Le programme à respecter à tout prix, c'était mal foutu pour moi. Je ne suis pas du genre à dire que les malheurs qu'on porte, c'est la faute du monde, mais là, dans l'enseignement, je trouve tout de même que ça n'allait pas. Chacun est unique, ça devrait être du cas par cas.
On doit aussi évoquer ta collaboration avec Dominique A. Comment ça s'est goupillé ?
Dominique, à l'époque habitait toujours à Bruxelles. Il cherchait un multi-instrumentiste pour l'accompagner après son album intitulé "La mémoire neuve". Un copain commun lui a filé une démo que j'avais enregistrée. Un jour, il m'a longuement téléphoné. De fil en aiguille, on a sympathisé et trouvé une manière de travailler ensemble. On est donc parti en tournée, ensuite j'ai collaboré à l'album qu'il a enregitré avec sa copine Françoiz Breut, avec qui j'ai aussi joué en concert récemment. Là, on vient de terminer ensemble un album pour Ian Tiersen, un français qui fait une musique presque entièrement instrumentale.
Pourquoi Dominique n'a-t-il pas participé a ton disque ?
Il était à Nantes pendant l'enregistrement. On n'a pas eu l'occasion de se voir. Il l'a écouté. Mais non, il ne m'a pas fait part de ses commentaires, désolé ...
Tu es liégeois. Comment vois-tu ta ville ?
Il y a une effervescence à Liège. Et puis aussi une flamme et une chaleur entre les gens que je trouve uniques. Mais il y a des inconvénients : tout le monde se connaît et sait ce que l'autre fait. Ce n'est pas toujours l'idéal, créativement parlant.
Chez Soundstation, y a-t-il une sorte de mouvement qui se dessine entre les gens qui enregistrent pour le label ?
Non, je ne dirais pas ça. Disons qu'on se rencontre. Hippodrome, je ne les connaissais pas... On n'a jamais essayé de faire comme dans une famille, mais au final, les gens ont quand même tendance à voir comme ça. Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on sent, me semble-t-il, qu'on enregistre des disques d'abord pour se faire plaisir.
Michael P.Short-Use
Sacha Toorop, alias Zop Hopop, nous a gratifié d'un excellent premier essai minimaliste sorti sur le bouillonnant label liégeois Soundstation. Ce petit bonhomme attachant, faiseur d'images à ses occupations, lève un voile sur une partie de sa personnalité.
Tout d'abord, d'où vient ce nom bizarre ?
Zop Hopop n'a aucune signification. C'est un nom purement imaginaire ... une sorte de personnage autour duquel on se rassemble pour faire quelque chose de bien précis, en l'occurence de la musique. A travers ce nom, on peut comprendre ce qu'on veut.
Ton premier simple a été relativement bien accueilli par les médias ? Quels sont, dès lors, tes attentes par rappor à l'album ?
Je n'attends rien. Ce n'est pas dans mes habitudes. Dans la vie, on prévoit souvent des choses bien précises et puis l'un ou l'autre élément font que ça ne se passe pas comme prévu. Je préfère ne pas trop faire de prévisions mais plutôt laisser faire les choses d'elles-mêmes.
Tu as été la première signature du label liégeois Soundstation, le premier en qui on a fait confiance. N'y a-t-il pas eu trop de pression de leur part quant à l'importance de l'enjeu ?
Non, il n'y a pas eu de pression ... On est tous un peu novices là-dedans. Aussi bien le label que moi. On ne se permet pas de se mettre sous pression ou alors on fait en sorte de régler les problèmes au plus vite. C'est quand on est sous pression que l'on travaille le moins bien donc ...
Collabores-tu au projet Soundstation ?
Je suis souvent là. C'est mes nouveaux amis, on va dire ça comme ça.... (rires) C'est vrai, c'est des gens que je ne connais pas depuis très longtemps mais j'éprouve vraiment du plaisir à les rencontrer et à discuter avec eux. Par rapport aux projets du label, c'est sûr que je vais continuer à travailler là. J'ai également envie de faire des choses avec eux en dehors de Zop Hopop.
Sur "Red Poppies", le mot crainte revient sans cesse. Cela traduit-il une partie de ta personnalité ?
Je ne suis pas d'un naturel craintif mais je trouve que bien souvent les gens éprouvent une certaine peur d'aller de l'avant. Ce sentiment nous met des barrières, nous empêche de faire des choses. Et comme on ne fait pas ce qu'on désire réellement, on est frustré. C'est dommage. Je parle souvent de ca car cette vision traverse souvent mon esprit.
Es-tu d'accord quand on te considère comme un faiseur d'images ?
Oui, ça me caractérise vraiment bien. C'est vraiment ça. Ma musique et mes textes sont en fait des flashs d'images. Chacun peut y voir ce qu'il veut. Selon ses données et ce qu'il peut en retirer.
Les textes de tes chansons reflètent-ils tes états d'âme à un moment donné ?
C'est vraiment des humeurs. En fait, tous les morceaux de l'album datent du début 90. Je vois encore ce que j'ai voulu dire car je l'ai vécu, mais parfois, je ne me retouve plus dans ce que j'ai dit. Mes humeurs ont changé.
Cela veut dire que si c'était à refaire, tu aurais fait quelque chose de complètement différent ?
Je ne referais sans doute pas pareil. Ca c'est sûr. Les chansons sont d'époque, bien que j'ai refais tous les arrangements. A l'époque, tous les morceaux avaient été enregistrés sur mon 4 pistes mais tout a été retravaillé en studio. Mais au niveau des textes, mes émotions du moment ne collent plus à la réalité.
Sur "Ici, l'exil", tu mélanges le français au néerlandais. As-tu voulu donner une signification particulière à ce morceau ?
Je l'ai fait essentiellement par plaisir mais c'est également un petit clin d'oeil à mon enfance. Mon papa est indonésien, naturalisé hollandais et ma maman est flamande, originaire de Lierse. Ce mélange de langues, c'est aussi le reflet de ma culture musicale et de la culture belge en particuler qui est métissée par le fait qu'il y ait trois langues nationales.
Lors du Verdur Rock, tu as annoncé au public que tu ne ferais plus de festivals. Coup de gueule ou réalité ?
Je me suis énervé sur un gars ... j'ai fais le con. Je me suis laissé embarquer par un mec du public qui me criait des trucs. Ce que j'aime assez bien en général car j'adore quand le public joue le rôle qui est le sien et se manifeste en tant que tel. Là, le mec n'était visiblement pas content de voir et d'entendre ce que je faisais. C'était peut-être pas le moment pour lui ... je ne sais pas. Au bout de trois morceaux, je me suis dit que je n'avais peut-être pas ma place dans les festivals. Je ne veux pas non plus forcer la main en continuant mon set jusqu'au bout alors que ça fait chier tout le monde. Ce qui s'est passé, c'est que je me suis focalisé sur une personne en oubliant le reste de l'audience. Mais bon, je crois que personne ne m'en tient rigueur.
Tu as quasiment tout fait sur cet album (voix, instrumentation). Est-ce par volonté d'indépendance ?
Non, c'est parce que je suis assez difficile en fait. J'avais des idées bien précises sur la manière de faire cet album. Mais plein de gens sont quand même venus m'épauler en jouant d'un instrument sur le disque. Ca s'est mis en place tout naturellement. Il y avait aussi une question de budget, d'espace ... La prochaine fois, cela se fera peut-être autrement.
Marc Smeesters