Biographie

UNE FEMME DE PARADOXES

Elle n’est pas la meilleure des chanteuses. Whitney Houston, Mariah Carey et Céline Dion possèdent des voix plus puissantes et plus justes. Elle n’est pas non plus la plus gracieuse des danseuses, le milieu de la danse étant dominé par Janet Jackson et Paula Abdoul. Pourtant, elle est la plus populaire, la plus imprévisible et la plus scandaleuse des vedettes internationales. Femme de paradoxes, Madonna est bel et bien la grande reine de la musique pop.


Madonna, née Louise Véronica Ciccone le 16 août 1958 à Rochester, une banlieue de Détroit (Michigan), a toujours vécu dans un continuel paradoxe. Elle a toujours été la brebis galeuse, la pièce de trop d’un casse-tête . Mal à l’aise dans le monde dans le monde qui l’entourait, la petite Louise Véronica s’efforce donc d’en créer un à son goût. « Quand j’étais une petite fille, je rêvais d’être une noire. Je vivais à Pontiac (une banlieue de Détroit) et je faisait partie de la minorité dans mon quartier. Il y avait très peu de blancs dans le coin. Toutes mes amies étaient des noires, et je n’écoutais que de la musique de noire, du soul, du rythm n’ blues, etc. J’étais très jalouse d’elles car elles pouvaient se faire des petites tresses qui se dressaient sur leur tête. Alors, j’essayais de les imiter en mettant des broches d’acier dans mes tresses, afin qu’elle puissent tenir dans les airs », a déjà raconté Madonna à un journaliste du magazine américain Rolling Stone.



Ce n’est donc pas pour créer un scandale (enfin, pas « seulement » pour créer un scandale) que Madonna (Louise Véronica Ciccone), une fois adulte et célèbre, décide de tourner un clip où elle est la seule blanche et où on la voit caresser et embrasser un noir. Le clip en question (on parle ici de Like a prayer) allait créer beaucoup de controverse. À l’époque, Madonna était au sommet de sa gloire. La compagnie Pepsi, désireuse de remporter une fois pour toutes la guerre contre Coke, décide de s’associer à la blonde chanteuse (qui est redevenue brune, sa couleur naturelle pour l’occasion) et d’utiliser une version du vidéo comme publicité. Le tout choque l’Amérique, et Pepsi retire finalement les publicités. Certains pays, dont l’Italie vont même jusqu’à interdire carrément la diffusion du clip.


Peu avant le tournage, Madonna déclarait : « Je n’ai pas accepté de faire cette annonce publicitaire pour l’argent. Je n’en ai pas besoin. Mais je considère que c’est un défi de faire que de faire une publicité contenant un soupçon de valeur artistique. J’aime le défi que représente la fusion de l’art et du commerce. D’après moi, un clip pour une chanson est en quelque sorte une publicité.. » En 1989, il semble bien que les idées de Madonna sur la fusion de l’art et du commerce (idées qui sont à la base de sa carrière) étaient un peu trop avant-gardistes.


À LA RECHERCHE DE SES PARENTS

Pour expliquer le sentiment de déracinement dont souffrait Madonna durant son enfance, sentiment qui faisait qu’elle se sentait plus à l’aise au sein de la communauté noire, il faut se tourner vers les parents de la chanteuse. Madonna a perdu sa mère alors qu’elle n’avait que six ans. Un événement qui, on s’en doute, a complètement changé sa vie.


« Si ma mère était vivante, je serais une femme totalement différente aujourd’hui », avouait-elle un jour. La mort de sa mère allait également changer les rapports que Madonna entretenait avec son père. « Lorsque ma mère est morte, je me suis accrochée à lui. Il est devenu mon seul parent. C’est pourquoi je me suis sentie trompée lorsqu’il a décidé de se remarier. »


LA RELIGION

Madonna a donc toujours rêvé d’être noire et est constamment à la recherche de l’approbation de son père. Mais ce qui explique le mieux la façon dont elle dirige sa carrière, c’est la religion. Élevée dans un milieu catholique très strict, la chanteuse semble avoir toujours cherché à choquer les puritains. Ses vêtements osés, ses clips (on n’a qu’a penser à Justify My Love et Erotica, deux clips « pour adultes », ses spectacles que certains pays interdisent et son livre de photographies et de textes osés « SEX » sont tous des flèches que Madonna envoie au catholicisme.


« Dès que tu es catholique, tu l’es toute ta vie », souligne-t-elle. Un sentiment de culpabilité, de remords, t’habite constamment, que tu aies commis ou non un péché. Parfois, je suis écrasée par un sentiment de culpabilité, bien que rien ne le justifie. C’est l’héritage de mon éducation catholique. Parce que dans le catholicisme, tu nais pécheur et tu le demeures toute ta vie. Peu importe les efforts pour t’en débarrasser, la culpabilité te suit toujours. » Marquée à jamais par son éducation catholique, Madonna est et à toujours été une femme de paradoxes. Elle est sexy et osée sur scène et dans ses clips, et pourtant elle avoue « prier constamment ». Ses aventures sexuelles, que ce soit avec des hommes ou des femmes, font souvent la manchette des journaux à potins, et pourtant elle se considère « plutôt vieux jeu » et déclare « croire au mariage, une chose extraordinaire lorsque les deux personnes sont faites pour être ensemble ». Ce qui manifestement, n’était pas le cas de Madonna et de l’acteur Sean Penn, dont le mariage n’a duré que trois ans. Mais derrière Madonna et ses contradiction se cache une femme décidée à mener à terme ses rêves et ses ambitions. « Je suis attirée par les obstacles, par le désir de les franchir. Je suis intéressée par les défis. Je préfère les chose difficiles aux choses faciles » Je cherche toujours à atteindre mon but, quel qu’il soit. Mais, dans ma quête, il arrive que des choses soient bousculées en chemin. »


Aujourd’hui, Madonna est changée de bouts à bouts. Elle a bien mûri et on peut le constater avec son tout récent album « RAY OF LIGHT » et la naissance de sa jeune fille Lourdes. « Je ne me suis pas transformée en une autre personne, j’ai seulement mûrie . » elle a aussi ajouté lors d’une interview, « Je jeu devenait ridicule, j’ai laissé la gloire pour l’amour et j’en suis très heureuse. ».