Rico
Rodriguez
World
Music : Rico Rodriguez
Libération,
Lundi 3 novembre 1997, 16h26
(Presse +) Né d'un père
cubain et d'une mère jamaïcaine, Rico Rodriguez, à la
face de chinois et aux locks rasta, sera en concert samedi, au New Morning,
à Paris. Joueur de trombone légendaire, c'est chez les bonnes
soeurs qu'il a appris la musique, entre deux séances de récurage
de "chiottes". Toujours fidèle à son idéal d'intégrité
qui lui a fait maintes fois refuser de se produire pour quelques dollars,
dans les hôtels pour touristes de la Jamaïque, il est l'incarnation
de la jungle des villes tropicales. Si dans sa jeunesse il n'a pas eu la
chance de rejoindre le club de jazz "Glassbucket", en intégrant
les rastas des collines de Wareika, Rico s'est ouvert à la mystique
Rastafari aux côtés de Count Ossie, Little Bap, Johnny Moore,
Aplhonso, et bien d'autres. Puis en 1961, il débarqua à Londres
pour échapper aux pressions anti-rastas qui sévissaient à
la Jamaïque. Il put ainsi se lancer dans l'enregistrement de plusieurs
albums, parmi lesquels Rico in Reggaeland (1969), Blow
Your Horn (1969)...Mais il aura fallu attendre Man
from Wareika (1976), That Man Is
Forward et Jama Rico pour
se rendre compte de toute la portée musicale de cet artiste local,
de retour à la Jamaïque au début des années 70.
Au Japon, il s'imposa comme gourou du mouvement ska. Et après 30
années de musique, grâce également à ses nombreux
retours aux classiques (Fu Manchu, Work Song) , Rico Rodriguez charme aujourd'hui
les jeunes générations avec son nouvel album Rico's
Message.
Last updated: 2. Dezember 1999
(c) Reinhard Braun