MAIS QUE FAUT-IL donc proposer aux Mulhousiens pour leur donner envie d'investir leur ville ? Samedi soir, seule une petite moitié de la place de la Réunion était investie par le public, à l'occasion du concert, gratuit et en plein-air, de Rico Rodriguez. Un concert donnant le « la » au festival Bêtes de scène, qui se déroulera à Mulhouse jusqu'au 18 juillet.
Les Mulhousiens ont une fois encore boudé leur plaisir. Car qu'elle est jolie cette place la nuit, pourvue qu'il s'y passe quelque chose. Baignée dans une lumière rose-orangée, elle semble tout droit sortie d'un film de Walt Disney. Un décor parfait pour la douceur nonchalante du Jamaïcain Rico Rodriguez. Un reggae mâtiné de ska et de jazz, avec juste ce qu'il faut de rythmique pour entraîner le public à chalouper, sans pour autant provoquer l'ire des riverains de la place de la Réunion (qui avait d'ailleurs choisi de se mettre au balcon pour profiter du spectacle).
Seule
une petite moitié de la Place de la Réunion était
investie par le public samedi soir, à l'occasion du concert de Rico
Rodriguez. Mais ceux qui avaient répondu à l'invitation ont
profité du spectacle.
(Photos « AL » -
Darek Szuster)
Ce tromboniste, crédité sur plus d'une centaine d'albums, a joué avec les plus grands, de Georgie Fame à Bob Marley. Né en 1934 à Kingston en Jamaïque, il commence à jouer pour les pêcheurs de Ray town, en échange d'un peu de nourriture. A la fin des années 50, au moment où l'industrie du disque est en plein essor en Jamaïque, il est l'homme de la situation pour bon nombre de producteurs. Dans les années soixante, il gagne Londres et se retrouve au centre de l'explosion du reggae en Angleterre et les albums se succèdent. Sa carrière rebondit vers la fin des années 70, lorsque les Specials, principaux protagonistes du mouvement ska anglais, font appel à lui. En parallèle à sa carrière solo, il s'implique dans le groupe Jazz Jamaïca (que l'on avait pu entendre l'an dernier dans le cadre de la précédent édition du festival Bêtes de scène).Rico Rodriguez, le trombone a la main, a traversé la moitié du siècle. Et a 64 ans, il rayonne encore sur scène, accompagné de ses musiciens. Le récent revival ska pourrait bien lui donner un nouveau souffle en lui offrant une nouvelle génération d'auditeurs.
A.SC.