Entrevue avec Warren Defever

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Entrevue avec Warren Defever

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His Name is alive, voilà un nom qui bien souvent laisse une mauvaise image de ce que peut être sa musique. Certains penseront tout de suite a un groupe de résistants new-wave n 'ayant que pour but l'ennui et le maquillage démesuré. Et pourtant il n'en est rien, et ceux qui ont suivi le parcours du groupe le savent très bien. A la tête du groupe: Warren Defever , une personnalité rien de plus naturelle et ouverte, mais aussi et surtout, un explorateur des grands sons, un type qui n'en fait qu'a sa tête, un véritable boute-en-train aussi sur scène... Bref, une personne que l'on rêvait de rencontrer.

Depuis les débuts d'His Name Is Alive, tu es le seul membre originaire n'est-ce pas ?

Warren: Karin et moi. Karin n'est pas présente sur la tournée, elle a eu un empêchement de dernière minute (rire), mais elle a participé au dernier album. Erika la remplace en ce moment. Erika joue de la batterie sur l'album, du clavier, elle a également écris certaines des chansons, et dans le passé elle a chanté sur le "Nice Day EP" et elle a écrit deux morceaux sur notre précèdent album "Stars on ESP".

His Name Is Alive a suivi une courbe d'évolution assez différente de la plupart des groupes si l'on en juge par la diversité de chacun des albums...

Je pense que cela vient d'une évolution naturelle, voire organique (?!?! Ndlr). La plupart des groupes suivent un chemin commercial, controversé, ou ne s'y impliquent pas vraiment. Je pense que la plupart des groupes se trompent.

ErikaComparé à votre label 4AD, on remarque que vous êtes le seul groupe, à avoir su évoluer au cours des années, adaptant son propre style de musique sans se contenter de suivre les modes... Comment sont vos relations avec 4AD d'un point de vue général ?

Nous sommes chez 4AD depuis huit ans maintenant et la plupart des groupes ne restent pas sur le même label aussi longtemps, on peut même dire que la plupart des groupes ne restent pas ensemble aussi longtemps. Et je pense donc que nos relations sont bonnes. Ils sont très ouverts à ce que l'on fait, et ils ne fourrent pas leurs nez dans nos affaires (Warren fait ici référence aux diverses sorties d'HNIA sur d'autres labels indés. Ndlr). Notre album précèdent "Stars on ESP" a mis trois ou quatre ans avant de sortir; La plupart des labels exigent au moins un album par an. J'aime que l'album décide lui-même de quand il est prêt à sortir, pas quand c'est le label qui décide. Je préfère laisser la musique décider.

Cela vient-il d'une confiance qu'Ivo porte en vous depuis le début ?

C'est fort possible..Qu'Ivo soit en retraite depuis cinq ans maintenant (rires). La plupart des gens qui travaillent chez 4AD maintenant n'étaient pas là auparavant.

Aurais-tu pu imaginer il y a cinq ans que tu ferais un album tel que "Fort Lake" ?

Non, pour moi, mes disques reflètent ma façon d'être, et quelques années auparavant cela n'aurait pas eu un tel reflet, ça n'aurait pas été honnête.

Cela a-t-il également un rapport avec la musique que tu écoutes à ce moment ?

Oui, ça m'influence, mais pour moi, cela a plus à voir avec les sons, le style, les structures, pas les ingrédients basiques comme le songwriting… Je pourrais m'en servir dans ce sens, mais ça ne serait pas honnête. Et si je change en temps que personne, alors la musique a besoin de changer aussi.

live upstairs at The Garage Dans ce cas-là, je comprends bien que l'évolution d'HNIA sur 4AD soit une évolution logique, mais qu'en est-il des autres sorties du groupe - ou de toi-même sous un autre moniteur - qui sont complètement en marge de cette évolution ?

Nous avons notre propre studio chez moi et donc nous enregistrons absolument tout ce que nous enregistrons. Et selon comment je me sens le jour même, cela se ressent dans ce qu'on fait. S'il s'agit d'un jour très spécial, alors il pourra s'agir d'un morceau très noisy- electronique, et donc cela ne serait pas approprié pour HNIA. La plupart des groupes n' enregistrent que douze morceaux dans l'année. Il est facile pour eux d'avoir une vue d' ensemble, d'avoir un son très spécifique. Pour moi, comme j'enregistre tous les jours, chaque minute, chaque seconde d'enregistrement est très très personnelle.

Tu conserves vraiment tous tes enregistrements ?

Oui, tous.

Tu sembles apprécier de donner tes compositions à d'obscurs labels ?

Je ne pense pas qu'ils soient obscurs !

Et bien, s'ils ne le sont pas, ils sont en tous les cas difficiles à trouver en Europe...

Si plus de labels français me contactaient pour sortir mes enregistrements, ils seraient déjà moins difficiles à trouver. Une des questions qu'on m'a posée aujourd'hui était Pourquoi ne venez-vous pas plus souvent en Angleterre ? Alors je leur ai répondu qu'on y était venu à chaque fois que l'on y était invité !!! (rires).

Penses-tu que les premiers fans d'HNIA vous suivent toujours ? Penses-tu qu'il s'agit maintenant de nouvelles personnes ?

Je pense qu'il y a plusieurs sortes de fans. Il faut d'abord juger les gens individuellement. Certaines personnes nous appréciaient pour une raison ou pour une autre, et ils ne vont plus nous aimer maintenant. bass player Chaque personne a une histoire différente. Je ne veux pas généraliser sur nos anciens fans. Je ne pense jamais à notre audience comme d'un ensemble, mais comme des individus. C'est comme les chats, je pense qu'il ne faut pas s'en servir comme d'animaux familiers, mais d'un autre côté je pense que si on les laissait en liberté, peu d'entre eux survivraient. C'est la même chose avec les gens (rires).

J'étais à votre concert la semaine dernière et il y avait quelques anciens fans qui semblaient assez mécontents de la musique que vous produisiez...

Je n'ai vraiment aucune réponse à cela. Huit ans auparavant J'aurais pu être un fans de quelque chose que quelqu'un d'autre faisait, et mes goûts ont changé. Si je voulais vraiment que tout reste pareil, je serai en colère contre la nourriture, contre les programmes télé, contre les magasins de ma rue... Les choses changent... Les anciens disques restent les anciens disques, s'ils veulent les écouter ils peuvent.

Récemment tu t'es essayé à la musique électronique sous le moniteur de Control Panel, est-ce un projet temporaire ou un réel désir de s'y impliquer d'avantage ?

C'est vraiment un gros projet. Pour moi maintenant la musique électronique - ou electronica - a pris un réel sens depuis peu d'année. il y a cinq ans ce terme ne voulait pas dire grand chose, il y avait en effet des gens qui utilisaient quelques parties électroniques sur leur album. C'est comme le premier album d'His Name Is Alive, qui est primairement constitué de samples, de loops et de guitares acoustique, donc cela pourrait être considéré comme de la musique électronique. Le troisième album, est constitué principalement de samples de disques, il ne sonne pas comme du breakbeat ou des trucs dans ce genre, mais il sort du même principe: aller au magasin d'occasion, acheter des disques funky, en sampler le groove, et rajouter quelques petits trucs par-dessus. Pour moi les disques de Control Panel sont les seuls disques que j'ai produits qui pourraient être considéraient comme de l'electronica.

Continues-tu à jouer avec Ian Masters ?

Oui, à chaque fois que je viens en Angleterre on trouve le temps pour enregistrer quelques trucs.


Entrevue et photographies realisées par Stephane Sommet en 1998 au Garage, Londres. Merci a Justin 4AD


Les archives Warren Defever parues dans Crème Brulée se trouvent ici


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