DK Dance – Plaine Crasse – Rick Harder



Vendredi 16 décembre 2005, le Bistro des Tilleuls :

Dehors, il faisait froid et aux Tilleuls, pas du tout.
A la fin de la soirée, tout le monde pataugeait dans le vin, la bière, le pastis, on ne comptait plus les verres, les bouteilles cassés ou renversés dans la frénésie festive du public, frénésie mise sur le feu par le gros son électro-punk-grunge des DK Dance et portée à ébullition façon gros bouillon par le ska des Rick Harder.


DK Dance, c'est, au début, un type aux machines pour le côté électro et un type à la guitare électrique et au micro pour le côté punk-grunge.


Pourquoi "électro-punk-grunge" ? Il s'agit là d'un qualificatif tout droit tiré de la petite étiquette collée sur la pochette du premier cd de DK Dance, qui devrait pouvoir être disponible en libre-écoute au Brise-Glace. Aller fourrer son nez dans les cd du Brise Glace, ça peut vraiment être passionnant. Sur ce cd, d'ailleurs, on entend un peu mieux les paroles, des paroles qui valent le détour : des textes mordants, engagés et bien lugubres à souhaits.
L'auteur, qui n'est pas une pointure quand le moment vient de qualifier le style musical d'un groupe, aurait aussi pu appeler ça du dark-électro-punk, pour le côté angoissé, torturé, sombre donc, de l'atmosphère qui se dégage des compositions, de la musique autant que des paroles. Des paroles que la sono mal réglée ne permettait pas trop de capter... Mais aussi, quand on veut du gros son, régler la sono de façon à ce que la voix aussi passe bien, dans un bar minuscule...
Et c'est pas si grave puisqur DK Dance, qui fait parti de l'association Convulsions Sonores, finit de préparer un album : il n'y aura qu'à se le procurer pour tout capter.
Enfin, last but not least, au cours de son set, DK Dance s'est révélé être un trio : un petit bout de nana qui se tenait tranquille au "1er rang", l'air de rien, a pris un micro et s'est jointe à la partie pour cracher fervemment tout ce qu'elle avait dans les tripes, avec un regard plein d'une concentration hallucinée. Elle s'efforçait peut-être juste à ce que sa voix passe au moins un peu mieux que celle de son collègue... Et elle s'en ai donné la peine !

Bousculez la fille qui fait des photos et voilà le résultat

Pour la suite, l'auteur ne saurait bien dire exactement comment le public réagit au 2nd set, puisque, mise en fuite par l'énergie brute de Plaine Crasse, elle s'en fut prendre l'air à ce moment-là mais ce qui est sûr, c'est que ce groupe punk Grenoblois ne calma pas l'ambiance.
Comme pour Binaire, il y avait deux micros fixés face à face sur un même pied... Sauf que les types de Binaire sont un peu mieux équipés et que leurs micros, ils n'ont pas à les faire tenir à grands coups d'adhésif.
Un informateur qualifié a eu l'obligeance d'expliquer à l'auteur que Plaine Crasse a la très grande qualité de faire du "vrai" punk : ce qui s'appelle aussi de l'"anarcho-punk" (soit, un euphémisme), c'est à dire déconner en criant très fort sur du gros bruit tout en restant hyper engagé dans ses textes et pas juste déconner en se permettant de mélanger punk, ska et un esprit pas tout à fait désintéressé, à la façon d'un certain groupe d'ici, à trombone et à bassiste très poli (quoi qu'après tout, l'auteur ignore encore tout des textes des Mister MacFart ; elle ne voudrait pas parler sans savoir : il faudra enquêter).
Pour du "vrai punk" à textes engagés servi avec commentaires à l'humour mordant entre deux titres, les Grenoblois ont donc Plaine Crasse et les annéciens... Euh... les Fuck Da Tourist? C'est bien ça ?
Les non-spécialistes peuvent jamais être sûr de rien...


Pour finir, les Bauges...


Il doit vraiment faire froid par là-haut : les habitants semblent avoir été amenés à développer des méthodes extrêmement efficaces pour se réchauffer, très littéralement : aux Tilleuls, arrivés vers minuit ce soir-là, on se serait cru en plein été. Prévoyants, les Rick Harder étaient même venus avec leur équipe de ravissantes serveuses de choc afin d'assurer, gratis, le ravitaillement des assoiffés en pastis.
Les Rick Harder, tout droit descendus de leurs montagnes avec leur ska à l'enthousiasme bouillonnant et... Et ?...
Et leur costumes !...


2 petits projos pour 7 musiciens = batteur + sax + trombone + accordéoniste dans l'ombre.

Avant même qu'ils aient jouer une seule note, ça donne envie de les applaudir, rien que pour leur touche, rien que pour avoir eu l'idée géniale de faire de la musique dans des accoutrements pareils. Les black métaleux ou les punk peuvent bien faire tout ce qu'ils veulent, avec leur maquillages d'outre-tombe ou leur clous, ils n'arriveront jamais à égaler un chanteur en costume de clown à 10 balles, un guitariste en jupe et bas résille, une bassiste en sabots et un batteur en collants panthère.
Et le plus beau, c'est qu'habillés "normalement", leur musique resterait assurément tout aussi entraînante et leur envie de faire la fête aussi contaminante... Méchamment contaminante : dans un bar minuscule, les concerts sont donnés en quasi-corps à corps avec le public. Lorsque celui-ci est nombreux, bien échauffé, bien arrosé, ça peut devenir du sport : le chanteur a carrément fini par abandonner le micro après se l'être pris un peu trop souvent dans les dents... Et le public en a largement profité.



Note :
Si cette chronique est mise en ligne près d'un mois après les faits qu'elle relate, c'est qu'elle a été rédigée entre le 30 décembre et le 5 janvier : l'auteur a pris du retard, c'est le bordel, alors elle fait travailler sa mémoire et constate que ça fonctionne plutôt bien.
Par exemple, elle se souvient bien des prénoms de toutes les personnes avec lesquelles elle a discuté, elle se souvient même de petits détails de moindre importance comme la moustache postiche de l'accordéoniste des Rick Harder, l'arrivée tardive de leur trombone pas costumé (mais le sax non plus ne l'était pas, non ? Y a du relâchement !) après qu'il se soit très héroïquement à peu près remis d'une cuite pré-concert, la bassiste qui finit le set pieds nus parce que des sabots, c'est pas confortable, le batteur qui prend de la hauteur vers la fin et révèle ainsi ses... collants panthère ou encore le bassiste des Ventolyn qui s'égosille brièvement dans le micro (que les Rick Harder l'invitent donc à faire un petit duo un de ces jours : pour le costume, il a déjà le chapeau).


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