Tamazic… enfin… pour cette première, c'était "juste Caro" invitée par…
Les Lutins Greluts



Samedi 3 décembre 2005, La Tannerie, Bourg en Bresse :


"Oh non ! Pas des bouts tout machouillés !".

Après avoir répété toute une matinée dans leur local annécien du joli quartier de La Prairie, papoté shamanisme dans un grand garage souterrain lugubre, vidé 2 bouteilles d'huile de colza dans un réservoir de vieux camion diesel, remplis ce camion et un autre et une voiture d'instruments, de sacs de couchages et de bouffe, et après que 2 lutins se soient disputés à coups de "marteau, ciseaux, papier" la place de choix dans le camion moderne équipé d'un lecteur cd, en route pour Bourg en Bresse! Et là, vers 14h, un pic-nique dans une voiture, deux lutins qui commencent à se piconner et allons-y pour une jolie réplique bien dans l'esprit Greluts: "Oh non! Pas des bouts tout machouillés!", c'est à dire: "Oh non! Pas des postillons au biscuit choco sur mes fringues!".


Jusqu'au dernier moment, l'auteur s'attendait à ce que tout tombe à l'eau. C'était trop beau pour être vrai. Forcément, le chanteur allait tomber malade, la Tannerie allait brûler ou toute autre catastrophe du même genre allait survenir et conduire à l'annulation de ce "grand" concert des Lutins Greluts où elle avait été invitée à faire des photos.
Et pas seulement invitée à faire des photos mais invitée par les Lutins à participer à l'expédition toute entière : faire la route avec eux, assister à la balance, glander dans les loges et y dîner avant le concert, avoir droit à du thé et à du nurofene gratis au bar (les rhumes, ça tombe toujours au meilleur moment), assister aux sets gratis, glander dans les loges après le concert, glander longtemps dans les loges après le concert et même y camper.

L'auteur adore glander avec des gens bizarres, "artistes" ou affiliés, et quand elle dit glander, elle veut vraiment dire glander, c'est à dire rester assise ou debout quelque part et quasiment ne rien faire d'autre qu'écouter et observer ce qui se passe à proximité.
Il est ainsi possible d'apprendre des tas de choses intéressantes: par exemple, le festival gratuit Désensablé (qui se tient depuis 1997 chaque année en Haute Savoie, au bord du lac Léman) est menacé de ne pas atteindre les 10 d'âge, une soirée de soutien à la prochaine édition devrait avoir lieu au Château Rouge fin mars, à Annemasse et La Substance, groupe reggae annécien, devrait y participer (on met tout bien au conditionnel) ; ou encore, les techniciens en charge de l'éclairage des scènes peuvent être affectueusement surnommés "lighteux" et les Lutins, qui sont 8 lorsqu'ils sont au complet, comme ce samedi, et qui ont plein d'instruments bizarres (accordéon, banjo…) sur lesquels il est délicat de scotcher des micros, ont forcément besoin de beaucoup de temps pour faire leur balance.

Pour ce qui est du concert lui-même, les Lutins ont reçu un accueil extrêmement chaleureux: à force de jouer dans les rues des grandes villes de toute la région et d'ailleurs (de Chambéry à Chalon-sur-Saône, en passant par Bellegarde, et surtout rue Ste Claire, leur lieu de résidence principal à Annecy), on commence à les connaître, même à Bourg-en-Bresse, et lorsqu'ils tardent à monter sur scène, le public s'impatiente bruyamment.
Une heure, quand les Lutins jouent devant un public plus qu'enjoué (entre parenthèses, le bar de la Tannerie a quelques avantages sur celui du Brise Glace: plus spacieux et équipé de quelques vrais fauteuils bien confortables), juste une heure, donc, ça passe à une allure folle, le temps s'envole au rythme de leur musique endiablée… A moins que, pour l'auteur, cette sensation soit venue surtout de la "pression" de faire des photos correctes ce soir-là… Dans des conditions un peu difficiles étant donné l'état d'agitation du public au devant de la scène.

Le concert passa à une vitesse effrénée mais la soirée n'en fut pas moins longue : à 1h du mat', qui veut de la pizza ? et à 3h une moitié des Lutins étaient toujours en train de jouer, incapable de résister à l'appel de leurs instruments qui avaient dû être entreposés là en vrac, en plein milieu de la salle de concert quasi déserte, offrant ainsi aux lighteux une fin de nuit de travail en musique.

L'auteur avait été appelée pour faire des photos de concerts, juste des photos et donc, elle ne prendra personne trop en traître en en faisant beaucoup plus ici.
Pourtant, une recherche sur Google avec pour mot clef "Les Lutins Greluts" donne un résultat de 227 pages (sur Free, c'est 37, Altavista 89). Autrement dit, c'est pas comme s'il en pleuvait.
Après réflexion, à contre coup, l'auteur se dit qu'il aurait pu être amusant et même constructif pour tout le monde qu'elle se montre un peu plus active en assaillant tout le monde de questions afin de concocter une petite chronique détaillée, avec l'accord des intéressés et dans un style défini avec eux, par exemple un truc du genre "qu'est-ce qu'un Lutin Grelut, quel est son écosystème de prédilection, qu'est-ce que ça mange, de quoi ça joue, qu'est-ce que ça écoute, qu'est-ce que ça boit, etc…"…
Ou, bravoure ultime, les dits intéressés auraient aussi pu laisser carte blanche à la blablateuse (plus douée que la moyenne pour le blabla mais, oui, juste à l'écrit parce que, c'est sûr, autrement…), lui faire entièrement confiance puisque d'ailleurs, voyez: elle ne révèle ici aucun des détails croustillants qu'elle a récoltés complètement à l'insu de tous ces lutins qui ignoraient qu'elle est une blablateuse du web, car oui, forcément, des détails il y en aurait à…
Mais non! Elle sait se tenir ! Et puis surtout, elle n'a pas envie de se prendre des bouts de chocos tout machouillés sur ses fringues!


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