Un essai de traduction poétique en français
Le dit du vieux marin (The Rime of the Ancient Mariner) est une œuvre majeure du romantisme anglais, composée en 1797-1798 par le poète, critique et philosophe Samuel Taylor Coleridge, figure de la première génération romantique en Angleterre, et l'un des trois "Poètes des Lacs" (Lake Poets) avec William Wordsworth et Robert Southey - ainsi nommés parce qu'ils s'étaient tous trois installés dans le Lake District, dans le comté de Cumbrie au nord-ouest de l'Angleterre. C'est le plus long poème achevé qu'ait écrit Coleridge.
Le dit du vieux marin fut publié pour la première fois en 1798 dans le recueil Lyrical Ballads - regroupant des poèmes de Coleridge et de son ami Wordsworth - dont il était la première pièce. Il reçut un accueil critique mitigé. Coleridge révisa le texte en 1800 pour la deuxième édition des Lyrical Ballads, en diminuant le nombre d'archaïsmes, en éliminant quelques strophes et en régularisant quelque peu le rythme. En 1817, il ajouta des notes en marge, qui paraphrasent certains vers, en éclairent le contenu et renforcent la portée morale du poème. C'est ce texte final qui est donné ici.
Cet essai de traduction est né d'une certaine insatisfaction de ma part à la lecture de trois autres versions françaises de ce poème, données en bibliographie. Les vers libres de Henri Parisot donnent le rendu le plus plaisant à mon goût, mais l'original est de forme plus nette, et la traduction est parfois un peu fleurie. Celle en prose poétique de Germain d'Hangest est rigoureuse et exacte, mais la forme n'y est pas vraiment. Enfin, l'octosyllabe strictement rimé choisi par Jean-Louis Paul le conduit, par manque de place, à laisser de côté certains éléments de l'original et à recourir à des acrobaties verbales d'un artifice laborieux, qui rendent la compréhension parfois difficile et modifient sensiblement le ton, rendu plus brusque et hâché. J'aurais souhaité quelque chose qui reste proche de la lettre de l'anglais tout en en suivant une forme clairement définie, et évoquant distinctement celle du poème original - et j'ai fini par me lancer dans une traduction personnelle.
Le poème en anglais (version de 1817)
Les illustrations de ces deux pages sont des gravures de Gustave Doré pour le poème.
Coleridge, Samuel Taylor. Le dit du vieux marin - Christabel - Koubla Khan. Version française de Henri Parisot. Albeuve : Castella, 1971. 95 p.
Coleridge, Samuel Taylor. Vingt-cinq poèmes. Introduction et traduction de Germain d'Hangest. Paris : Aubier - Montaigne, 1945. 378 p. (Collection bilingue des classiques étrangers)
Coleridge, Samuel Taylor. La ballade du Vieux Marin. Traduite par Jean-Louis Paul. Les Pavillons-sous-Bois : Ressouvenances, 1986. 118 p.
Tiefert, Marjorie A. The Samuel Taylor Coleridge Archive. Hébergé par : The Electronic Text Center, University of Virginia Library. Accessible sur le World Wide Web : http://etext.lib.virginia.edu/stc/Coleridge/index.html
Dernière mise à jour le 21 février 2006.
© Bertrand Bellet, 2006 pour la traduction française.