TEMOIGNAGE BRESIL
22, 23 et 24 mai 2001 - rencontre avec Marcia Da Conceicaõ, Luciano Brunet et Ebrahim Shahin - cabinet du vice préfet - Porto Alegre

www.prefpoa.com.br

Le budget participatif a debuté en 1989 à Porto Alegre. Il a été inicié par le PT (Parti des Travailleurs) en accord avec le Front Populaire (les partis de gauche). Cette gestion existe aussi dans d'autres villes du pays où le PT a été élu.
Comment fonctionne le budget participatif ?
1,3 millions de personnes vivent à Porto Alegre. La ville a été divisée en 16 régions par l'institut Brésilien de géographie statistique. Chaqye région connait une réalité différente.
- En mars commence le premier round :
Chaque région réunit une plénière où les communautés font participer un grand nombre de personnes et d'associations. Il y a aussi des plénières dans chaque thématique (qui concernent toute la ville) : santé et assistance sociale; éducation, sports et loisirs; organisation de la ville, développement urbain et environemental; circulation et transport. Pendant ces plénières, le gouvernement de la ville (préfecture) présente les comptes du plan d'investissements de l'année précédente et fait une proposition de plan d'investissements pour l'année à venir. Les participants élisent également leurs délégués (1 pour 10 personnes présentes).
- Après ce premier round les délégués, dans chaque région et thématiques, vont discuter avec les communautés pour déliberer de questions, faire des demandes et des propositions à la région ou à la ville.
- ensuite (juin-juillet) commence le second round. Les délégués élisent des conseillers (chaque région et thématique a droit à 2 conseiller et 2 suppléant). Ils définissent ensemble les priorités budgétaires.
Les conseillers se réunissent en conseil de budget participatif. Participent également à ce conseil : un reprèsentant de l'association municipale des habitants de Porto Alegre (UAMPA), un représentant du syndicat des fonctionnaires municipaux (SIMPA) et 2 représentants du gouvernement municipal (ces derniers n'ont pas de droit de vote). Dans le conseil, le gouvernement (administration populaire) et les conseillers vont discuter des priorités, en les conciliant avec les ressources financières indiquées par les secrétariarts du gouvernement. De ces discussions va naitre le plan d'investissement de l'années à venir.
- le GAPLAN (cabinet du plan) synthétise ensuite ce qui a été décidé en conseil de budget participatif. Il établit une grille avec les priorités par région et thématiques. Il pondère en nombre de points (pontos) selon des critères de progressivité, de population dans la région, des priorités établit par la région et du manque de services dans cette région.
- ensuite ce budget est envoyé à la mairie (pouvoir législatif) qui le vote ou non.
- il revient à la préfecture qui le présente publiquement en novembre.

Il y a également un congrès de la ville, une fois par an, où le gouvernement municipal (techniciens, fonctionnaires), les représentations communautaires et les conseillers se réunissent pour discuter des thèmes et problèmes qui empèchent Porto Alegre d'avancer.

Nos interlocuteurs considèrent que la participation de la population est bonne (40 000 personnes en 2000) mais qu'elle doit s'accroitre.Il existe un véritable partenariat entre les communautés et le gouvernement, et les gens font pression sur le pouvoir. Par exemple en 1998, la construction d'un centre commercial Carrefour a été discutée en conseil de budget participatif.

Le 23 et le 24 mai nous avons été visiter les zones sud et nord de la ville avec Marcia. Elle nous a expliqué différentes interventions du gouvernement et du budget participatif:
- En 1989, le préfet a du intervenir pour maintenir le prix des tickets d'autobue  et fixer les périodes oú les prix peuvent être augmentès.
- Il exite des bidonvilles à Porto Alegre, que le budget municipal tente de reloger dans des lotissements. Par exemple 500 familles qui vivaient au bord du fleuve dans des conditions précaires ont été relogées dans le lotissement Chapeu de sol. Grace au budget participatif, un terrain a été achaté et des maisons construites. Le lotissement compte maintenant 600 maisons, une école, un espace vert et le tout a l'égout. L'école a même obtenu de l'ONU le titre de meilleure qualité de vie au Brésil. De plus un travail d'éducation à l'environnement est mené dans l'école et la communauté.
- dans un autre lotissement (Cavalhada) la préfecture a construit une usine de recyclage des ordures dont les 48 sociétaires qui y travaillent appartiennent au lotissement et gagnent un salaire mensuel de 240 reals (840 FF) (le salaire minimum mensuel au Brésil est de 120 reals - 420 FF).

Pour compléter votre information, vous pouvez lire le livre sur Porto Alegre édité par la FPH à Paris (
fph@fph.fr)
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