Sept ans au Tibet









Sept ans au Tibet (un film de Jean-Jacques Annaud)



l'acteur Brad PittLe film débute sur une situation paradoxale, tout à fait transposable aujourd'hui : alors que l'Europe de 1936 sombre dans le chaos, une équipe d'alpinistes autrichiens est envoyée en Himalaya pour, combe des vanités, planter le drapeau nazi au sommet du Nanga Parbat. Heinrich Harrer (interprété par Brad Pitt), alpiniste chevronné, médaillé olympique, vedette et symbole dans son pays fait partie de l'expédition.



L'histoire n'est pas engagée que déjà des parallèles subtiles sont tissés puis déclinés entre les grands mythes du bouddhisme et les intrigues touchant les héros du film. Comment ne pas penser à tous ces jeunes gens indiens, dont le prince Siddharta lui-même, renonçant à leurs vies domestiques et abondonnant leurs biens et leurs familles quand on voit Heinrich Harrer quitter sa femme sur le quai de la gare de Vienne. Comment ne pas penser à cette irrésistible attraction vers la délivrance en voyant le héros refuser son incarcération et s'enfuir seul dans les montagnes après avoir échappé à la surveillance de ses geôliers.

Les images magnifiques de la forêt vierge, de l'Everest, des hauts plateaux neigeux du Tibet montrent bien l'appel de cette nature dont les éléments apparaissent comme de véritables personnages, rappelant ainsi les vieilles légendes orientales.

La guerre l'a contraint à une fuite dans une région inconnue et interdite, où il ne peut compter que sur ses propres ressources. Il y a bien là les conditions mêmes de l'adhésion à la démarche bouddhiste. Plus l'histoire se déroule, plus l'arrière plan de la vie de Harrer se simplifie cruellement, il est loin d'un pays dans lequel il ne veut plus retourner, sa famille, sa femme, son fils le renient, malgrè tout plus sa vie se délite, plus il apparaît en empathie avec ce Tibet primitif qui l'accueille.

La succession de renoncements à laquelle Heinrich Harrer est assujetti n'est certes pas choisie, mais les circonstances montrent qu'il ne cherche pas non plus à l'éviter, bien au contraire. Bien qu'imposés de l'extérieur, il semble s'y consolider. D'échappatoire, le Tibet devient pour lui une terre d'exil.


le jeune dalai lama
C'est alors la conclusion presque naturelle de ce parcours singulier, le jeune dalaï lama, l'enfant-dieu qui règne alors au Tibet et observe à la lunette ses sujets, le sollicite pour satisfaire sa curiosité de l'occident. Une superbe complicité s'établit entre les deux personnages et, bien que le film manifeste explicitement la demande du dalaï lama d'apprendre les techniques européennes, il apparaît bien que c'est l'autrichien qui progressivement s'imprègne de cette sagesse bouddhique au contact d'un si grand maître.


Malheureusement l'histoire rattrape tous ces héros et la philosophie bouddhique ne se sera pas suffisamment forte pour faire face à l'armée chinoise et à l'éclatement de la société tibétaine.

Jean Jacques Annaud montre doucement, ce Tibet grandiose, profond et pacifique dont les fondements reposent depuis des siècles sur l'éthique bouddhique enrichie des traditions locales antérieures. Les citations qu'il fait du Bouddha sont modestes, précises et pratiques comme l'est en définitive cette philosophie devenue religion.


Christian PRUD'HOMME










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