... Tout ce que vous voulez

5 novembre 1998

Racle ta gorge et le fond de tes tripes
Et nourris-en la vermine qui luit sous ton lit.
Prends le sceau et remplis-le de boue fangeuse,
Qu'elle ponde dedans un beau goéland blanc.
Passe au suivant, suivant ta nature, la touche suivante,
Le pion suivant sur l'échiquier, noir ou blanc.
Garde dans tes mains les os de tes ancêtres,
Pose-les sur ta tête et demande leurs conseils avisés.
Liqueur ou soupe, bois tout,
Engourdis-toi, repu, près de l'évanouissement, près du meilleur
Et passe la chaîne autour du cou, sers bien sans hésiter.
Retire ta chemise et allonge-toi là,
Enlace cette pierre glaciale de tes bras
Et réchauffe-la de ton souffle acide et avide.
Dans la glace tu verras des yeux jaune et luisants,
Ceux donnés par l'araignée aux griffes acérées.
Les tiens rendus à l'autre trônent sur un vieux velours cramoisi,
Tout esseulés avant écrasement.
Des caprices, des gifles, des retours de fortune,
Des bris de vases précieux et des coups de gel graves,
Tout bon à saisir pour tenter de revivre,
De redescendre parmi ces foules d'ivrognes,
Bons aveugles
Et des fillettes bien coiffées,
Des rats savants, des grosses épicières,
Des maigres concierges, bêtes.
Cours, coupe par les bois et le marais,
Ramasse la grenouille et les crapauds,
Amasse et apporte.
Tu vois mieux que moi,
Tu ris mieux que moi,
Tu parles mieux que moi,
Tu embrasses mieux que moi.
Alors, use de tout cela avec moi,
Avec l'infirme baudruche,
Et amuse-toi bien jusqu'à la Saint-Valentin
Parce qu'alors là,
Celle que tu forces à reposer près de toi se réveillera,
Sûre de ta leçon et pourra te...
Tout ce que vous voulez…