Je raffole de cet air de jazz qu'elle a choisi. Et des ses conseils. De ses idées, ses attentes. Soyons plus désinvoltes, frivoles, légères. S'oublier un peu plus, voir même moins se concentrer et se laisser guider par ce rythme dans un style tranquille, sensuel et terriblement féminin. La tranquilité retrouvée depuis que je reprends goût à cette activité. Depuis que le poison a recommencé à agir. Moi, je suis dingue de ce poison! "Cadanse et décadanse" (oui, les fautes d'orthographe sont volontaires).
Tranquilité retrouvée aussi, depuis qu'elle m'a conseillé de parler de ce problème (lié à la nourriture) à mes parents. Depuis qu'elle a proposé une solution et surtout, depuis que Maman a compris. Parce que rien ne remplacement un tel remède qu'est celui de parler. Alors, depuis peu, je parle, de sujets sérieux, mais aussi de bétises, de mon quotidien à qui veut l'entendre... Et même à celui qui ne veut pas. Je suis en pleine phase ascendante, peut-être toujours lié à ce cycle et à ces troubles. Je représente la parfaite illustration d'un cycle économique à moi toute seule! Je souris*
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Le fond du problème finalement c'est leur manière de s'annoncer. Pendant quelques mois j'avais droit à des "toctoctoc", subrepticement déposés sur la porte. Alors je pouvais anticiper ma réaction face à leur arrivée. Je savais tout simplement, qu'ils étaient là. Forcément c'était facile de les éviter et de ne pas ouvrir la porte.
Mais aujourd'hui, et ça faisait longtemps, ils ont repris les vieilles méthodes. Forcer une porte indéniablement fragilisée. Et quand ils débarquent il faut alors se maitriser. Et se maitriser, je ne sais plus. Vous savez, s'asseoir, calmement, dans sa chambre, respirer, vider son esprit de tout se mal. Je ne sais plus. Je n'ai plus envie d'être calme et fade et soumise. Alors je recommence, je craque, je crache, mais pas de la bonne manière. Et là, c'est encore plus douloureux. Mais au moins, une fois que c'est terminé, tout redevient normal. Je ne suis plus seule, face à eux. Le monde cesse de tourbillonner. Le flux incessant d'incertitude et de mal-être s'apaise.
Vous savez, à force de vouloir montrer au monde entier que j'étais une fille fragile, j'ai fini par réellement le devenir. A force de dire que l'image que je renvois ne me convenait pas, j'en arrive être dégoutée rien qu'en me regardant dans un miroir. Tristes constatations que voilà. Le revers de la médaille. Parce qu'avant je prenais cela comme un jeu. Aujourd'hui je ne joue plus, je deviens complètement folle. Folie résultant de l'accumulation de mes conneries durant 2 ans. Et je regrette, je regrette, je regrette, de ne pas avoir cherché à cesser ce fléau tant que je pouvais encore le faire. Je suppose que quelqu'un le fera pour moi.
J'ai des remords à manger une gauffre au chocolat, j'ai des remords à écrire cela. Ma vie n'est qu'une série de remords. Et les remords, ils finissent par vous bouffer la vie. Les démons aussi...
Alors, après la décourverte de cet horrible portrait que j'ai moi-même dressé, qui m'aime me suive. Et puis de toute façon c'est comme ça. Dans 3 jours je serai en train de vous crier que lemondeilesttropbeau et que lavieelleesttropbelle! Elle a parlé de troubles du comportement qu'il faudra surmonter.
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C'est si facile d'oublier! La tâche s'annonçait pourtant périlleuse. Mais pour une fois, le temps de quelque jours, tout s'est atténué. La blessure, la tache, toute la saleté, la crasse qui s'annonçait. Je ne dis pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le réveil reste encore difficile. Mais... je ne suis pas accoutumée à revivre au bout de si peu de jours! Surement les quelques (mauvaises) expériences précédentes m'auront forgé, habitué à ce type de situation.
Reprendre la vie telle qu'on l'a laissé quelques jours auparavant et puis c'est tout. J'ai tout! Des airs tous doux, des images touchantes qui défilent dans ma mémoire. Marion la RebelLe qui distribue des gerblés soja-orange entre 2 dissertations de droit constitutionnel, Lait Aphrodite (Lait Asticot, Lait Abricot, Lé'Happy) et toute la séreinité qu'elle dégage rien qu'en marchant. J'ai une psychiatre qui affirme qu'elle pourra m'aider, une Toche qui est venue manger avec moi à la fac hier, une maman qui refuse que je finisse comme ce top modèle brésilien décédé recemment, les cours de danse qui ont repris et donc un rythme effreiné. Les mardis, les jeudis, les vendredis soirs où je rentre tard, l'odeur de la collophane dans les cheveux, planant grace à un rush d'endorphine. J'ai même Pablo qui m'a téléphoné hier soir (non, ce n'est pas ce que vous croyez!). Je vais voir Scoop samedi matin (en VO).
Je pourrais même allonger la liste. J'ai passé une excellente semaine, faite de notes de piano, de gestes, de regards touchants de la part de certains. De banalités venant d'autres. Et ça et là, des jolis signes parsemés, au quotidien.
Tout cela n'était qu'une belle illusion, fondée sur des bases relativement faibles. Il ne reste déjà plus rien de tes fondations. Sauf peut-être, un regard quelque peu amer sur nos prémices.
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[EDIT]Un flux d'évènements depuis que je post ce matin. Un peu trop intense pour mon coeur. Mais je le savais! J'en ai tellement l'habitude de toute façon. C'est mieux ainsi, puisque tu l'as dit. C'est mieux ainsi. Aurais-je oublié mes vieux rêves de liberté (libertine) ? Remettre ce même masque, ressortir la carapace, quel bonheur (sisi j'vous jure!).
J'ai mis du temps à me décider ces derniers jours. Mais on l'a fait! Papa l'a fait pour moi. Je lui ai dis que j'en été incapable, d'appeler pour la rencontrer. Et donc, demain, à 13h, rue de la liberté, j'ai rendez-vous avec une psychologue psychiatre. Il était temps que je fasse cette démarche, à force d'accumuler ce même type de blessure, depuis 2 ans...[/EDIT]
Leave me out with the waste...
Je ne comprends plus rien. Je n'ai même plus envie de chercher à comprendre. Ce même pourquoi qui persiste. Parce que soudainement tu redeviens un inconnu, un simple inconnu, qui ne laisse entendre que son silence, ne fait sentir que son absence.
Je suis pourtant prête à comprendre tellement de choses. Si besoin d'un peu de temps, ou d'espace, me le faire savoir est suffisant. Moi aussi j'ai besoin de temps et d'espace! J'ai besoin d'une limite, j'ai besoin de moi et de moi-même. Et puis... j'ai besoin de toi, de quelques moments un peu privilégiés. Rares. Mais qui existent. Is that alright to you ?
Je ne posterai pas plus. Je n'ai même pas le temps.
J'ai acheté le nouvelle album de Damien Rice. Magique! (Vous pouvez déjà écouter une chanson dans le jukeb0x).
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La journée a été épuisante. A commencer par le peu d'heures de sommeil auxquelles j'ai eu droit. Je m'étais pourtant couchée tôt, mais très vite réveillée. Impossible de refermer l'oeil, à 3h du matin. Et ce, jusqu'à 6h. A peine le temps de se rendormir que le réveil a sonné pour de bon. 45 minutes passent trop vite lorsqu'on dort, at qu'on ne cherche qu'un peu de séreinité. Tant pis. Je me suis levée malgré moi, pris quelques photos du spectacle que m'offrait le ciel, dans le froid matinal. 10 minutes d'émerveillement et me voilà en retard. Ma soeur me rappelle à l'ordre, j'avale un café et vais me préparer. Trop brutal pour en avoir l'envie d'en décrocher une à Papa dans la voiture. Il me jète 30 minutes trop tôt devant la fac. Rien à faire à part regarder les autres fumer/savourer leur cigarette et boire leur expresso trop sucré.
Ainsi de suite. Je suis épuisée de cette journée froide et monotone, du retard que j'ai pris dans mon travail.
Heureusement que... Oui heureusement, pour une fois que j'y ai droit. Alors, cesser de s'inquiéter pour rien est mon prochain objectif.
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La lecture de Bukowski... Non! J'ai mieux! La luxure de Bukowski. C'est particulier ce que cet homme peut écrire. "Bukowski écrit ses romans d'une traite, en vingt ou trente jours, et en travaillant douze heures d'affilée". C'est cru surtout. Et dire, Marion, que si j'avais lu ce livre quelques semaines auparavant j'aurais surement adoré. Mais aujourd'hui ce n'est pas le cas. Je n'ai pas dit que j'aime pas. J'ai simplement besoin de voir/d'imaginer quelque chose d'un peu plus subtile. Tu comprendras surement. Bukowski va droit au but, il est direct, cru! Tu as pourtant dit que Miller était pire. Miller, il ne l'a jamais rencontré... Il a oublié de se rendre au rendez-vous.
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Le tournis. Plusieurs raisons l'expliquent. Pour se perdre pendant des heures sur le même air, envoutant. Pour avoir trop couru, rush d'endorphine dans la tête, mais s'être sentie libre, légère et insouciante, à travers les ruelles. Pour le(s) verre(s) de trop au ghost, pour les heures de sommeil qui manquent. Pour la simplicité de ces jours-ci et la rapidité avec lesquels ils passent. Pour le professeur de gestion qui nous parle d'Henry Fayol comme l'autre fondateur des sciences de gestions modernes, alors que jusqu'à présent, nous n'avions entendu parler que de Frédéric Taylor!! Mais aussi pour la beauté de la vie.
Un mélange subtile de mouvements, d'intensité et de douceur. Comme l'effet "luminosité & contraste" que l'on ajoute des fois sur les photos.
Ca me convient.
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